Le collectif Prude Pride présente la soirée Puta #1

Le collectif Prude Pride organise, le 17 novembre prochain, la première soirée Puta à la Java. L’événement propose à chacun.e de revendiquer son côté Puta dans une description aux allures de manifeste :

« PUTA » : Si tu en as marre de te faire insulter de PUTA quand tu refuses des avances, 
Si tu en as marre de te faire traiter de PUTA parce que tu as envie d’avoir plein de partenaires, 
Si tu en as marre que PUTA ne soit pas respecté.e, 
si tu penses que PUTA n’est pas une insulte – ou ne devrait pas l’être – si tu en as marre de la putophobie… 
🔥« Hey en fait » mon corps m’appartient, cette soirée est pour toi. 
Affichons avec fierté notre côté PUTA, prenons cela à revers et montrons qu’être PUTA c’est une liberté de son corps, de son esprit, et de sa vie.
Soyons PUTA toutES ensembles.
Don’t be Prude be Pride 💅

Au programme un line up puta à souhait où l’on retrouve notre DJ chouchoute Mariøn, mais également Mon Q Ta Praline (Bruxelles), Nana Benamer et Markus Chaak. Au programme aussi, des performances kinky avec Glihtter Butch et un stand de prévention sur les MST/IST avec Le Kiosque Infos Sida. On a voulu en savoir plus, rencontre avec les organisatrices.

FRICTION MAGAZINE : Est-ce que vous pouvez nous présenter le collectif « Prude Pride » ?

Collectif Prude Pride : L’origine de Prude Pride, c’est une envie commune de créer une nouvelle soirée destinée aux lesbiennes, aux meufs et aux trans. Nos premières soirées mêlant DJset et performances ont vu le jour en 2014. Depuis, les collectifs Playnight et Fuk The Name ont décidé d’allier féminisme sex-positif et clubbing pour faire naître le Collectif Prude Pride.

“Prude”, c’est un pied de nez aux homophobes qui ont défilé dans les rues ces dernières années ; “Pride” parce qu’il faut être fière de ce que nous sommes, et qu’on a bien l’intention de le montrer ! Le collectif Prude Pride est né !

Prude et Puta, c’est pas un peu paradoxal ?

Prude et Puta c’est la contradiction incarnée ! C’est le jour et la nuit ! C’est justement pour pousser les gens à ouvrir des portes pour s’assumer un peu plus chaque jour.

Nous aimons nous réapproprier ou détourner des termes de leur sens premier. Par exemple, nos premières soirées s’appelaient Prude Pride, alors que ce sont des soirées sex positives. On aime jouer avec cette contradiction.

Pour la première soirée du collectif, nous avons choisi de l’appeler PUTA, dans le but de se réapproprier et de contrebalancer l’insulte, le terme péjoratif et international de ‘pute’.

En Equateur, il y a eu une campagne lancée par des féministes qui disait ‘Si être une putain, c’est être libre et maîtresse de mon corps, alors je suis une putain… Et alors ? » et bien d’autres slogans finissant par ‘Plus jamais ça’ pour dire qu’on en a assez de se faire rabaisser juste parce qu’on a un cerveau libre de penser.

Cette réappropriation permet de créer du positif et de casser la bienséance patriarcale, car nous, queers, lesbiennes et trans, sommes libres de nous habiller comme nous le voulons, libres de faire ce que nous voulons, libres de donner notre cul à qui nous le voulons.

‘PUTA’ c’est vraiment un cri de liberté, afin de casser également les codes de cette société « qui se veut bienpensante»

Glihtter Butch par Francis Beddok à la Mutinerie

La soirée Puta #1 est destinée aux meufs, gouines et aux personnes trans. Pourquoi est-ce important de créer de nouveaux rdv à destination de ces publics ?

À Paris, le nombre de soirées à destination des meufs, des gouines est limité, et quant aux soirées trans elles sont encore moins nombreuses.

Au lancement du collectif Prude Pride, nous voulions proposer une alternative aux soirées Marche des Fiertés, une soirée qui serait clairement ouverte à un public racisé, gouines et trans. Aujourd’hui pourquoi se contenter d’un évènement par an, alors que nous manquons de lieux pour se retrouver.

Ne faire qu’une soirée une fois dans l’année, c’était aussi frustrant pour nous, car nous avons plein d’idées et d’envies ! Attendre un an pour les mettre en action c’était trop long !

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu du line up ? À quoi peut-on s’attendre côté musique pour cette soirée ?

Côté musique, on ne vient pas à la Puta pour écouter 5 heures d’électro ! Nous mettons la priorité aux artistes féminines et trans avec un mélange de styles musicaux. On pourra aussi bien danser sur du kuduro- dancehall et pop que sur de la house- électro bien léchée toute la nuit! Un mélange de musique sexy groovy sucré salé pimenté !

Pour en savoir plus, une seule chose est de venir à notre soirée ça promet d’être brûlant !

Mariøn © Gaëlle Matata

Puta #1, ça signifie qu’on peut s’attendre à d’autres événements à venir ?

On l’espère. Nous sommes un collectif monté avec peu de moyens. On fonctionne sur le principe qu’une soirée finance la suivante donc si on a assez de monde, on pourra organiser une autre soirée.

Vous pouvez nous recommander quelques sons puta pour attendre la soirée ?

Et si je vous dis « Friction », ça vous évoque quoi ?

Friction nous évoque des frottements de corps et d’idées. Cela peut être agréable ou gênant mais on y est jamais insensible. On va pouvoir dire et lire des choses qui réveillent, fâchent, interrogent, font rire.

 

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