Après plusieurs EP, ELOI sort enfin son premier album. Et on a eu beau écouter Soleil Noir et jtm de ouf en boucle, on avait hâte de savoir ce que la chanteuse nous réservait pour la suite de sa carrière.
Ici, pas d’introduction feutrée, on envoie direct. Dans un premier morceau intitulé Volcan, ELOI nous promet qu’on « s’en ira dans l’orage ». Serment loin d’être mensonger tant il est impossible de sortir de cette tempête de 46 minutes qu’elle a créé. Les guitares électriques viennent parfois déchirer les grosses basses qui battent comme des cœurs affolés. Côté voix, ELOI se fait caméléon, usant et abusant des effets et des distorsions. On en vient à peiner à reconnaître son timbre réel, tant il change selon les morceaux. Toutefois, on relève l’emphase sur certains mots, ce souffle plaintif et émouvant, ce goût des aigus déformés qui se changent en graves gutturaux à d’autres endroits. La chanteuse parvient à créer la surprise et la variation tout en ayant une véritable patte, une originalité inimitable.
La pochette de Dernier Orage retranscrit parfaitement ce qu’on retrouve dans la musique qu’elle enveloppe : une mélancolie planquée dans une ambiance moite, nocturne et festive. C’est simple, la musique d’ELOI donne envie d’avoir seize ans à nouveau pour utiliser son album comme la meilleure B.O de sa crise d’adolescence, histoire de gueuler à ses parents avec elle en arrière-fond : « Moi j’ai même pas peur »
ELOI sera en concert à La Cigale le 25 novembre