« Rien ne m’attend » : trois questions à Thx4Crying

Thx4Crying, c’est un peu le·la copain·e émo qu’on aurait rêvé avoir pendant notre adolescence quand on traînait sur Skyblog et qu’on était traversé·es par des sentiments et des émotions trop intenses pour nous. L’adolescent·e qui sommeille en nous se réjouira de la sortie de « Rien ne m’attend » et de la création d’Afterlife Collective qui vient combler un vide dont on ne savait pas qu’il existait.

On te connaît déjà depuis longtemps mais peux-tu revenir pour nous sur ton parcours en tant qu’artiste ?

J’aime la musique depuis mon enfance. J’ai commencé à écrire des chansons quand j’avais environ 11 ans en m’enregistrant au piano avec le Dictaphone de mon lecteur mp3.

Puis j’ai écrit des chansons à la guitare à l’adolescence, en anglais pour que personne ne comprenne dans la maison.

Je chantais dans des groupes de rock et je faisais des reprises de Lady Gaga et Rihanna avec ma webcam que je postais sur YouTube et sur skyblog.

À 19 ans je me suis installé·e à Paris et on m’a proposé de participer à un télécrochet dont je suis sorti finaliste.

Puis j’ai fait de la musique sous le nom de Refuge, puis sous mon propre nom, puis à nouveau Refuge. J’ai sorti un album ‘ Hunger ‘ en 2020, qu’on a mis plus de 2 ans à faire avec mon ami producteur Louxor.

En parallèle j’ai crée Thx4Crying, juste pour m’amuser à la base, puis c’est devenu un peu plus sérieux. J’ai sorti des chansons, des clips. Puis j’ai fait un premier EP, des musiques pour une série et pour des films, des concerts en France, en Europe, et j’ai écrit de nouvelles chansons que je suis prêt·e à sortir maintenant !

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour « Rien ne m’attend » ?

J’ai commencé à écrire cette chanson il y’a un petit moment maintenant, quand j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de chemin prédéfini pour les artistes queers et racisés. Il y’a pas le parcours d’une personne où je peux me dire ‘ah j’aimerais faire comme elle .

Parceque les seul·es artistes queers et racisées en France de ces dernières décennies ont vécu tellement de violences que leurs carrières sont difficilement enviables. C’est cette absence de perspective parfois vertigineuse que j’ai eu envie d’exprimer avec cette chanson. Le message ce serait un peu ‘quitte à n’avoir aucun avenir, autant l’accepter, dire les vraies choses, se réunir et aller le plus loin possible de cette façon ‘

Peux-tu nous parler un peu de ton collectif Afterlife Collective ?

Ca fait maintenant 2 ans qu’avec Louise BSX et Dita Von Tears on organise des soirées de découvertes d’artistes, en soutien à des associations, le plus souvent à la Flèche d’Or (un lieu qui nous tient à coeur et qui réouvre en juin donc allez y !!)

Assez naturellement plusieurs ami.es artistes autour de nous avec qui on travaillait se sont mobilisées sur ces soirées, ont fini par devenir partie intégrante de nos initiatives, jusqu’à ce qu’on devienne un collectif !

On a réalisé qu’une fois ensemble on pouvait mener à bout de beaux projets artistiques, et se rendre utile pour d’autres personnes qui en ont besoin autour de nous. C’est ce qui nous motive. Et ça fait du bien en tant qu’artistes de créer un espace qui nous permet de nous mobiliser officiellement les un·es pour les autres, d’avancer ensemble. Une façon de reprendre la main sur nos perspectives d’avenir justement. ( On a postulé pour avoir un bureau / atelier rien qu’à nous et on aura la réponse en juin… priez pour nous )

Thx4Crying sera le 15 juin à la Flèche d’Or (soirée Misgendered ) et le 27 juillet à Chenevelles (Fiertés Rurales)

Photo et visuel : ©Florian Salaber