Mardi 22 janvier, la DJ et productrice Chloé Thévenin et le chanteur Alain Chamfort dévoilaient le clip d’Androgyne, morceau de l’album de Chloé Endless Revisions sorti en 2017 chez Lumière Noire.
Réalisé par Lola Quivoron, le clip, se rapprochant presque de l’écriture documentaire, plonge les spectateurs dans l’univers a priori très masculin du Dirty Riderz Crew, une communauté de jeunes motards issue de la région parisienne. Un choix qui peut d’abord surprendre pour mettre en scène « Androgyne », mais que revendique clairement la réalisatrice, habituée à n’explorer dans son travail que des univers exclusivement masculins.
« Raconter les hommes, leurs identifications et leur désir de puissance, signifie pour moi formuler des questions qui me travaillent depuis l’enfance : sur la construction de mon identité, sur le rapport entre la norme et la marge, sur le conditionnement, mais aussi sur le trouble et le travestissement » explique Lola Quivoron, avant de préciser : « En tant que femme, mon regard tente de tordre les représentations, de les déconstruire pour les réinventer. »
« Androgyne » se concentre plus particulièrement Khalilou, un jeune rider de 18 ans, et met en lumière son rapport quasiment fétichiste à sa moto, ici customisée avec soin pour ce qui semble être une procession funéraire. Mélancolique et poétique, le clip vient troubler les idées reçues et force à poser un autre regard sur cette bande de jeunes bikers. Car pour citer la réalisatrice, « les riders réinventent un monde, en se métamorphosant, en s’affranchissant des lois de la gravité. Ils sont insaisissables. Libres comme l’air ».