Notre histoire d’amour avec Alexis Langlois ( laissez-nous rêver, non, ce n’est pas un amour à sens unique ) ne date pas d’hier. En 2019, son court-métrage De la terreur mes soeurs figurait en bonne place dans notre top de fin d’année et en 2020 nous n’avons pas résisté à l’envie de le diffuser lors de notre soirée « No TERF no SWERF », after du 8 mars qui se déroulait au Garage Mu. On tenait à célébrer cette romance à l’occasion de la sortie des Reines du drame. Nous organisons jeudi 28 novembre une projection du film au Ciné 104 de Pantin, en présence du réalisateur. La rencontre sera animée par Maxime Lavalle, notre experte ciné.
On sait que tu n’as pas pu échapper au hit y2k de Mimi Madamour. Banger acidulé à une époque où cartonne Culte, la série sur Loft Story sur Prime Vidéo et où l’on voit le retour de la Star Ac’ starring cette star de Minima Gesté (faut suivre, ma belle !). C’est avec beaucoup de talent qu’Alexis Langlois, accompagné à la musique par Rebeka Warrior notamment, s’empare de cette nostalgie que les plus vieilles d’entre nous cachent pudiquement derrière leurs achats de crop top et leurs envies de lower back tattoos. Avec Mimi Madamour, c’est Alizée, Lorie et Priscilla qui s’invitent dans la salle de cinéma.
Qui de mieux pour ranimer les stars de notre jeunesse qu’une tripotée de stars bien actuelles ? Ainsi, ce film à l’enthousiasme communicatif est d’abord servi par un casting 5 étoiles qui réunit des icônes : Louiza Aura, Gio Ventura, Bilal Hassani, Asia Argento et Alma Jodorowsky partagent l’affiche avec des pépites que l’on suit depuis des années chez Friction (et dont on peut s’enorgueillir de les avoir un jour invitées à nos soirées) : Nana Benamer, Dustin Muchuvitz et Raya Martini crèvent l’écran pour notre plus grand plaisir.
Alors, musique de stars, casting de stars, mais ça parle de quoi ? Les Reines du drame est la chronique, faite par l’hilarant YouTubeur Steevy Shady de l’histoire passionnée entre une pop star, Mimi Madamour et une icône punk, Billie Kohler. Dans un univers ultra référencé qui a l’audace de se réapproprier à travers le prisme de l’imaginaire queer les codes narratifs et esthétiques issus aussi bien des émissions de télé-crochet que des vlogs extravagants, Alexis Langlois joue d’artifices kitsch et de l’auto-parodie outrancière dans un film éclatant, exubérant et résolument hybride. Mais Langlois ne s’arrête pas aux références pop et livre un film de cinéphile mais version pop en convoquant aussi bien George Cukor que Pedro Almodóvar, en passant par Jean Genet, au milieu de clins d’oeil appuyés à Britney Spears, Mariah Carey, Mylène Farmer, Alizée ou encore Ophélie Winter. Tout ça sur fond d’histoire d’amour maudite digne du Shakespeare de Roméo et Juliette avec une forte dose d’humour queer et de célébration de nos identités et vécus. Et ça marche, un tel mélange ? Oui, fort bien.
Les Reines du drame est une anthologie vivante et exubérante de la culture queer, mais c’est aussi un film se distingue par une générosité décomplexée et rafraîchissante. Sa puissance romanesque, mêlée avec une énergie volontairement imprévisible, séduira celleux en quête de mille émotions contradictoires. Porté par un casting habité — avec les remarquables Gio Ventura et Louiza Aura, et une performance surprenante de Bilal Hassani —, le film désarme toute critique. Pour les dernières qu’il nous reste à convaincre de venir découvrir le film le 28 novembre, sachez que vous entendrez des chansons comme Go musclés ou Fistée jusqu’au cœur, qui dit mieux ?
Les Reines du drame, jeudi 28 novembre, Ciné 104 (Pantin) en présence d’Alexis Langlois. (Réservation vivement conseillée)