Fiona Walden dévoile « Brûler le temps », son morceau le plus intimiste 

Fiona Walden a dévoilé récemment un nouveau single, « Brûler le temps », en français cette fois, beaucoup plus intime et personnel. À l’occasion de cette sortie un peu particulière nous avons voulu discuter avec elle. 

Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton parcours ?

J’ai sorti un premier projet avec EP et single entre 2015 et 2018. J’ai alors pu faire mes premières armes sur le devant de la scène.

Mais alors que j’avais composé et écrit en binôme ces premiers morceaux, j’ai décidé de prendre du recul sur ce premier projet pour me réinventer. J’ai alors commencé à beaucoup composer et à produire pour moi mais aussi pour d’autres. C’est passé notamment par le sound design qui m’a permis d’explorer de nouvelles sonorités vers lesquelles je ne serais pas forcément allée de moi-même.

Peux-tu nous parler de ton processus de création ? Qu’est-ce qui t’inspire ?

Je fonctionne énormément à l’instinct même si j’aime m’imposer la discipline d’aller tous les jours en studio pour produire. En général, je commence par soit un beat, soit une mélodie au synthé, je vais ensuite topliner, faire du yaourt pour ensuite faire du ‘découpage’ et voir quelle mélodie fonctionne en testant différents placements à différents moments du morceau car on peut avoir des ‘happy accidents’ en déplaçant/ découpant des mélodies. Quand je suis satisfaite de ma mélodie, je passe à l’écriture qui peut prendre 10min comme plusieurs jours car je n’aime pas me faire violence sur cette partie, si l’inspiration vient c’est tant mieux, sinon je préfère la laisser venir. J’ai toujours le morceau dans un coin de ma tete et en général, l’idée va venir à moi sans que j’y pense vraiment. Comme quand on cherche un mot qu’on a sur le bout de la langue et c’est quand on ne se concentre plus sur chercher, que cela nous revient.

Car sans aucun doute, dans la rigueur peuvent naître de belles choses mais je pense qu’en tant qu’artiste il est sain de considérer que chaque règle peut et doit être transgressée.

Quand je suis vraiment inspirée par un nouveau morceau, je n’ai plus de notion du temps, je suis dans un état second qui pourrait se rapprocher d’un état méditatif ou de la transe, ce sont des moments très précieux et je n’arrive pas vraiment a me sortir de cet état d’obsession tant que je n’ai pas terminé le morceau.

Quelles sont tes influences musicales ?

Cela va de David Bowie à Rosalia en passant par Frank Ocean, James Blake, Elliott smith, Christophe ou Sébastien Tellier. J’ai aussi écouté beaucoup de rock, jazz et blues ado.

Comment qualifierais-tu ton univers ? Ta direction artistique a changé pour ce nouvel opus : peux-tu nous en parler ?

Si je devais qualifier mon univers, je dirais que c’est de la pop qui selon les morceaux va tendre vers de la chanson française, de la musique électronique avec une dimension cinématographique. J’ai une écriture souvent mélancolique voire cathartique mais la musique va souvent être plus lumineuse que le texte.

Ayant travaillé en binôme sur mon précédent projet, je me suis retrouvée pour la première fois seule en studio à composer et à écrire, il y a eu une renaissance qui m’était nécessaire et la direction artistique a évoluée vers un projet plus pop qui me ressemble.

J’ai laissé ma guitare pour les synthés mais ma voix reste le fil rouge.

Concernant « Parties », tu évoques ton rapport à la fête : est-ce que tu peux nous en dire plus ?

Dans « Parties » je parle des sentiments que j’ai pu ressentir la nuit, en club, de part l’excès et l’obscurité, le sentiment de solitude est exacerbé. J’ai arrêté de boire il y a 3 ans et j’ai pu me rappeler que je ne me suis jamais sentie aussi seule que dans une pièce blindée de monde. J’ai longtemps était insomniaque et j’ai vécu une partie de ma vie adolescente la nuit, aujourd’hui j’ai inversé ça et je vis comme le commun des mortels le jour mais j’ai gardé une certaine fascination pour la nuit qui est très inspirante car elle révèle et amplifie les émotions, les peurs, tout en ayant toujours ce sentiment de liberté très singulier.

« Brûler le temps » évoque la transition entre l’adolescence et l’âge adulte. Quel est ton rapport au temps qui passe ?

Dans « Brûler le temps » je ne parle pas forcément du temps qui passe comme un constat mais plus d’un moment de vie qui est l’âge adolescent pendant lequel on agit très vite, sans penser aux conséquences ni au lendemain, on croit qu’on a tout compris, on brûle les étapes en se foutant de tout. Ce sont des moments géniaux mais très éphémères qui finissent forcément pas nous rattraper d’une manière ou d’une autre.

Mes morceaux sont une réflexion sur les moments que je peux traverser dans ma vie, les questionnements que je peux avoir, comme un journal intime et donc forcément le temps qui passe.

Qu’est-ce que ça change pour toi, d’écrire en anglais ou en français ?

En général, je ne décide pas forcément à l’avance de la langue que je vais choisir avant de composer un morceau. La plupart du temps, c’est la mélodie qui va appeler à une langue ou à une autre. J’aime de plus en plus écrire en français et la quasi-totalité de mon nouveau projet est dans cette langue mais je n’ai pas envie de me poser de limites ni de me contraindre à une langue ou à un instrument dans ma création pour le moment. J’ai envie de garder tous les possibles ouverts quand j’écris et compose.