Friction c’est un média culturel LGBTI et un collectif militant. Nous ne sommes pas subventionnés, nous n’avons évidemment pas le soutien d’un Bolloré… mais on voit déjà l’impact que peut avoir un patron de presse facho dans notre pays. On sait parce qu’on le voit déjà dans certains pays, on sait ce que l’extrême droite au pouvoir fait aux expressions minoritaires. Si on est ici aujourd’hui c’est qu’on veut continuer à partager des initiatives culturelles engagées, à parler de nos vies et de nos communautés, de shows drags, de poésie, de politique, de créativité qui contourne, déforme et casse les normes qui nous oppriment.
On voulait aussi rappeler qu’aujourd’hui, à Nanterre, il y a une marche en mémoire de Nahel, tué par un policier l’an dernier à la même époque. L’extrême-droite, c’est aussi un flic qui tue un gamin de banlieue et c’est le meurtrier qui s’en met plein les poches avec l’argent des fachos : si dans 10 jours, on a un gouvernement d’ED, on peut être certain·es que cette violence contre les minorités, sera normalisée.
Cette période a été terrifiante, violente et peu importe les résultats du 7, l’atmosphère n’est pas près de s’alléger pour les LGBT et les autres minorités. Mais ces deux dernières semaines ont aussi été une période d’union des gauches, d’émulation collective, de connexions militantes de tous horizons, de rage créative et artistique époustouflante. Cela non plus n’est pas prêt de s’arrêter. Il va falloir continuer ainsi, ne pas relâcher les efforts, faire porter nos voix et se soutenir les unes les autres et sans conditions entre TPG. Nos réseaux de solidarité doivent se solidifier. Pour se préparer au pire, il faut aussi offrir le meilleur dont nous sommes capables.
Peu importe les résultats du 7, nous devons nous inspirer de ce que nos aîné·s queers ont construit dans les périodes les plus sombres, du courage, de l’inventivité et de la résilience dont nous avons maintes et maintes fois fait preuve. Ces forces sont encore et toujours en nous, elles le sont dans ces collectifs si diverses qui nous entourent aujourd’hui, dans ces orgas qui nous invitent encore et toujours à une lutte acharnée et fière.
Car peu importe les résultats du 7, nos communautés ont une histoire riche, certes, mais contrairement à ce que les fachos et autres homonationalistes veulent nous faire croire, elles auront un futur : si nous sommes aujourd’hui ici, c’est parce qu’on va continuer de se battre pour l’écrire, cette histoire.