Les copaines de Manifesto XXI lancent la campagne de financement de la saison 2 du podcast 100% lesbien « Lesbien.nes au coin du feu », qui raconte des histoires lesbiennes heureuses et défend des représentations des amours queers joyeuses et épanouissantes. La première saison a été un beau succès, avec plus de 70k d’écoutes ! On a rencontré Athina et Apolline pour en savoir plus sur cette deuxième saison.
Quel a été l’accueil réservé à la saison 1 ?
Athina : Il y a eu un accueil très chaleureux de la part de tout le monde, mais particulièrement des personnes queers qui nous ont dit être ravies d’avoir pu profiter de jolies histoires queers sans violence.
Apolline : Oui on a reçu des messages de remerciements vraiment très émouvants. Par exemple, une personne qui nous a dit « Ça donne des ailes pour penser l’amour lesbien et rêver à l’avenir ». C’est incroyable d’avoir cet impact sur des sujets si intimes.
Qui est à l’origine du projet ? Pourquoi ?
Athina : Le projet est né de discussions entre le journaliste Coco Spina et moi. J’ai rencontré Coco à une conférence, dans laquelle il a fait une réflexion sur le manque de happy endings queers dans les productions culturelles. A l’époque, j’écrivais toute une recherche sur cette question : quand on est queer, comment peut-on se projeter dans un futur heureux, si dans les seules représentations qu’il y a de nous, on finit toujours par se faire tuer, agresser, ou devoir renoncer à vivre nos identités par contrainte de la société ?
Alors je suis allée me présenter et lui en parler directement. Après avoir râlé contre la plupart des récits qui existaient et les problèmes qu’ils posaient en termes de représentation, on s’est dit qu’on pourrait peut-être tenter de créer les nôtres. J’ai alors proposé à Coco et au reste de l’équipe de Manifesto XXI un premier concept qui étaient de créer « Des histoires lesbiennes pour rêvasser et pour nous faire sourire ». Rapidement, le format du podcast nous est apparu comme le meilleur, à la fois parce qu’il est celui de l’intime par excellence, et parce qu’il est le plus accessible à produire pour nous, en plus d’être gratuit et facile d’accès pour les auditeur·ices. Ensuite, au niveau du format témoignage, on s’est dit : pourquoi est-ce qu’on écrirait des fictions heureuses, alors qu’il y a tant de belles histoires vraies dont on a juste pas connaissance et qu’on pourrait aller dénicher ? De là a commencé Lesbien·nes au coin du feu !
Quel est l’objectif de cette nouvelle saison ?
Athina : Au démarrage de la saison 1, le podcast n’était pas du tout connu, donc on a majoritairement eu accès aux premiers témoignages par des connaissances ou ami·es d’ami·es. Les personnes qui témoignaient avaient donc parfois tendance à venir des mêmes milieux, à avoir des parcours de vie similaires. Ça nous a posé un défi qu’on a essayé de relever du mieux possible en lançant un maximum de pistes pour que les histoires reflètent la diversité des communautés saphiques. Maintenant que le podcast a davantage de visibilité, on espère que les gens nous font plus confiance. On a envie d’aller chercher les récits queers les plus divers possibles, et qu’ils soient racontés par des personnes à qui l’on a pas l’habitude de donner le micro.
Apolline : Oui on a conscience d’avoir une responsabilité vis-à-vis des publics lesbiens et bi+. Pour compléter, un des “slogans” posés par Costanza pour cette campagne c’est “Pour que les amours lesbiennes durent”. L’idée de cette saison 2 c’est donc de prolonger le bien qu’on a pu faire à certaines personnes, poursuivre ce geste de soin médiatique. Et c’est une petite bataille en soi. Il y a un parallèle intéressant aussi à faire entre la durée des amours et celles des projets culturels et médiatiques queers : ce serait trop dommage que le podcast soit un one shot, parce qu’on sait qu’il y a encore beaucoup de récits précieux à partager, des trajectoires à faire entendre et on est déter d’aller les chercher. Or, le podcast c’est difficile à monétiser (c’est à dire trouver des marques qui financent) et en plus les projets qui s’adressent en priorité aux publics lesbiens sont plus difficiles à faire sponsoriser. C’est pour ça qu’on repasse par la campagne de don, et qu’on a vraiment besoin d’un max de contributions pour travailler dans de bonnes conditions.
Pourquoi est-ce particulièrement important en ce moment de relayer des histoires lesbiennes heureuses ?
Apolline : Parce qu’il y a encore un énorme travail de visibilisation à faire. Et comme on vit un moment de “remontée” en puissance des réacs, on lutte beaucoup “contre”, en défense des droits existants, mais pas pour des choses positives qui améliorent le quotidien. Or, plus le génie lesbien (de l’amour) rayonne, plus toute la commu est heureuse.
Est-ce que vous pouvez teaser un peu pour nous donner envie ?
Apolline : Le casting de la saison 2 n’est pas encore fait donc on vous encourage, chères lecteurices de Friction, à nous écrire dès maintenant à lesbiennesaucoindufeu@gmail.com pour proposer votre histoire ! Mais on peut déjà promettre qu’on reste déter pour faire entendre d’incroyables voix lesbiennes et qu’il y aura encore de l’amour. Beaucoup, beaucoup d’amour. Et aussi je crois qu’on aimerait bien pouvoir créer des rencontres in real life autour du podcast, des espaces où partager ses histoires et se dire « Bravo les lesbiennes au coin du feu ».
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