Connu à l’international, hyperactif dans la scène underground française (notamment pour les soirées queer « Mouillette ») et fondateur du festival Encore, Encore! , Abstraxion sortira son prochain (et troisième) album – Burning – le 23 juin sur Dischi Autunno (label de Jennifer Cardini). En attendant, il nous dévoile aujourd’hui « Love Pain » feat. Curses et Borusiade.
Est-ce que tu peux te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je suis Harold Boué, musicien et producteur marseillais sous les alias Abstraxion depuis 2005 et Lion’s Drums depuis 2018. J’ai des origines suédoises et méditerranéenne. Avec Biologic records, j’ai produit proche d’une cinquentaine de disques avec récemment des producteurs comme Azo, Matisa, Caïn Muchi, Oras Elone, Cooper Saver & d’autres avec mon binôme DC Salas depuis 2013. Je suis aussi engagé avec une dizaine d’amis dans le collectif du Laboratoire des Possibles, avec notamment les Mouillettes et le festival Encore Encore à Correns.
On retrouve des influences EBM et 80’s dans ta musique. Quelles sont tes sources d’inspiration ?
En tant qu’enfant des années 80, j’ai une affection particulière pour certaines musiques de cette période. J’écoute beaucoup d’EBM, italo-disco, mais aussi plus récemment des musiques trances 90’s et eurodance. J’aime l’idée de m’inspirer de celles-ci pour arriver à de nouvelles formes de musiques plus hybrides, dans une sorte d’explosion des genres, comme sur l’EP Trance Body Music, que j’ai sorti en début d’année, qui est une sorte de récréation pour moi. Sur Love Pain comme sur l’album Burning qui sortira le mois prochain, j’ai voulu me plonger dans un univers EBM, 80’s pour garder cette cohérence. L’album That Total Age de Nitzer Ebb m’a marqué tout comme plus recemment l’album Careful de Boy Harsher qui s’inspire aussi beaucoup de cette période. Sur l’album Burning, j’ai voulu construire l’album dans cet esprit-là. Aussi bien sur les instruments utilisés que sur le traitement sonore. J’ai repris les constructions des tracks de l’époque pour garder une intensité et aller droit au but.
Est-ce que tu peux nous parler de la collaboration avec Curses et Borusiade sur « Love Pain » ?
Curses et Borusiade sont des producteurs que j’aime beaucoup et avec qui j’ai partagé quelques dates. J’ai d’abord proposé l’idée d’un feat à Luca (Curses). Il y a eu plusieurs allers-retours avec des enregistrements qu’il a réalisés de son côté en studio à Berlin et on trouvait qu’il manquait toujours quelque chose au titre. On a eu ensuite l’idée de proposer à Borusiade de poursuivre le travail de Luca, pour lui répondre et amener le track autre part à trois. Les deux étaient très sensibles à ces ambiances EBM de l’album, je suis heureux du résultat obtenu et comment ils ont su transporter Love Pain.
Parles-nous de votre prochain LP. À quoi peut-on s’attendre ?
Dans « Burning », j’ai voulu me plonger à fond dans un univers EBM avec des sonorités 80’s. Dans cet album, j’ai cherché à capturer l’énergie brute, en enregistrant chaque piste au moment où je sentais que l’énergie était là. J’ai eu la chance de travailler en studio avec des synthés mythiques de cette époque. Je pense entre autres au Korg MS20, ARP 2600, Korg JD800, Juno 60, GRP A4, Roland SH101. J’ai également ressorti la guitare qui était à mon père, Fender Strat Lincoln Brewster, dont je joue très mal, mais juste suffisamment pour sortir ce que j’ai en tête. C’est la même chose quand je pose ma voix et joue des synthés, j’ai besoin d’être dans une vibe en studio pour pouvoir me lâcher complètement et essayer de nouvelles choses. Comme je voulais que « Burning » soit dynamique et immersif, il fallait que je prenne des risques lors des enregistrements pour sortir de mes habitudes. J’ai voulu plonger l’auditeur dès le début dans des ambiances épaisses, évoquant les nuits intenses de la synth wave, avec des atmosphères sombres et puissantes. Tout en restant proche des univers club. Une fois l’album enregistré, j’ai finalisé le mixage avec Philippe Amir, ingé son spécialiste du son de cette période et des SSL 4000 pour peaufiner et arriver en fin avec Sam Berdah à masteriser et donner le résultat final. Cet album est le fruit d’un travail intense et passionné, où j’ai mis tout mon cœur. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à l’écouter que j’ai eu de plaisir à le composer.
Ce LP est signé sur le label Dischi Autunno de Jennifer Cardini et Noura Labbani. Comment s’est passée la collaboration ?
C’était une belle expérience. Jennifer et Noura sont des personnes que j’aime beaucoup et en qui j’ai confiance. J’ai beaucoup échangé avec Jennifer en amont avec des conversations qui m’ont aidé à aller à l’essentiel pour être peut-être plus directe dans ma musique. Son soutien et conseils, on était précieux pour façonner cet album et enfoncer le clou dans cet univers 80’s / EBM. Je suis heureux de faire partie de la Dischi Autunno family. 🖤
Est-ce qu’on aura l’occasion de te voir sur scène ?
Oui, je suis déjà à fond ! En ce moment, je fais une intense tournée entre mes deux alias à jouer tous les weekends en dj-set, ce que j’adore. Ce week-end, je joue à Bochum et le week-end prochain (27 mai) au Sample à Bagnolet / Paris. Le mois prochain, il y aura notamment une date au Macadam à Nantes et le festival Encore Encore à Correns dans le var. J’ai prévu un nouveau live en 360° autour des musiques de « Burning » en utilisant la nouvelle technologie audio et vidéo pour créer une expérience immersive et énergique. Je suis impatient de partager ce nouveau projet, de créer une connexion avec le public et de vivre des moments uniques ensemble.