Manu, programmateur du Klub [ITW]

Manu est le programmateur du Klub depuis septembre 2016. La salle a toujours eu une programmation alternative et assez dark et s’ouvre de plus en plus aux soirées queer. Aujourd’hui, c’est au Klub que de nombreuses soirées que l’on aime beaucoup à SousLaJupe prennent leurs quartiers, comme la Sneaky Sneaky que l’on retrouvera le 13 janvier prochain, en autres exemples. On a voulu en savoir plus sur celui qui orchestre ce renouveau d’un lieu qu’on avait un peu déserté ces dernières années.

Depuis quand as-tu repris la programmation du Klub ?

Manu : J’ai repris la programmation du Klub depuis septembre 2016. J’ai pris la suite de Gwen Roujansky qui est restée au Klub un an et a amorcé la refonte de la salle notamment avec des travaux de décorations qui étaient plus que nécessaires. Il y a deux ans, c’était vraiment dans son jus. Aujourd’hui le Klub a une esthétique constructiviste et madchester années 80 très classe et parfaite pour les nuits Electro, Alternative, Indie et LGBT.

Comment est-ce qu’on devient programmateur d’un lieu comme le Klub ?

Je viens de la scène DIY garage/punk, pas vraiment de la nuit… J’ai monté une association qui s’appelle Vicious Soul et qui organisait un Festival à Bordeaux et quelques concerts durant l’année. Alors que je travaillais paisiblement chez le premier distributeur indépendant de musique en ligne (Believe Digital), le programmateur de la Mécanique Ondulatoire (Topper Harley) est venu me débaucher afin de travailler avec lui. J’ai accepté et je dois dire que ça met un peu de sel à ma vie depuis. Donc, une asso Vicious Soul, une salle de rock, il ne me manquait plus qu’un club pour mes nuits.

© OCTOV

 C’est un lieu qui a une vraie culture alternative, (je me souviens qu’on y venait pour les soirées gothiques il y a dix ou douze ans de ça…) c’est important pour toi de conserver cette identité ?

Oui ! Depuis 2006, le Klub programme des concerts de musiques dites « extrêmes » et « Dark » où l’on retrouve le Hardcore, Metal, Cold Wave, Punk, No Wave et bien d’autres genres souvent mis à l’écart par les autres salles. Le Klub a un noyau dur d’habitué-e-s qui viennent depuis 10 ans pour voir ces lives. C’est une salle qui a dédiée sa programmation à des contre-cultures et on est ravi de garder cette ligne de programmation historique et propre à la salle. Qui plus est – en dehors des pogos – l’ambiance y est vraiment familiale.

Les soirées Shemale Trouble, One Way, Sneaky Sneaky, etc. sont organisées au Klub. C’est cette dimension alternative justement qui fait que ce soit un lieu très ouvert aux publics queers & LGBT ? C’est quelque chose d’important pour toi d’être dans une démarche inclusive ?

Le Klub est historiquement ancré dans la culture gay parisienne. Dans les années 80, Freddy Mercurie, Bruno Carette et bien d’autres venaient s’y enjailler. Au début des années 2010, l’association Popingays a commencé à y faire des événements. Puis petit à petit, on a commencé à intéresser la One Way or Another, la C.C. ou encore la Shemale Trouble. .

Il y a une volonté d’ouvrir les nuits queers et LGBT aux publics hétéros et ce, par des programmations pointues et qualitative (En 2016, le Klub a accueilli Kiddy Smile, Maud Geffray, Rroxymore et bien d’autres DJs connus), de superbes scénographies tout en gardant un vrai discours politique. Les soirées y sont festives et attirent des gens qui savent s’amuser.

Mon but pour 2017 est que le Klub devienne un rendez-vous dans un lieu intimiste où les gens s’y sentent bien, sans être jugés ou juger les autres et avec une entrée qui convient à tous les porte-monnaies (entre 5 et 10€), faisant la part belle au militantisme Queer, Féministe et LGBT, et aussi aux musiques contre-culturelles.

Shemale Trouble – ©Fred Morin

Est-ce que tu peux nous dévoiler un peu les grands RDV que tu as déjà programmés pour 2017 ?

Pour 2017, on a la première Sneaky Sneaky, on fêtera l’anniversaire de la COUCOU en Février et la Shemale trouble fera une spéciale Gay Pride fin juin. Sinon pas mal de labels et collectifs électro viendront faire la messe aux basses et à la House Music comme P2Z, BKP et Empty Space Records. Pour terminer, il y a un rendez vous immanquable le 14 Avril pour tous les fans de Cold Wave et de Gothique : « A Dark Night For Positive Attitude ». C’est un mini festival avec des lives et des Djs set et accueillera (entres autres) : Jessica 93 et Omega Tribe.

Est-ce qu’il y a des artistes que tu voudrais absolument faire jouer au Klub ? Tu nous donnes quelques exemples?

Pour 2017, j’aimerais essayer de faire des lives durant la nuit (entre Minuit et 03h du matin). En novembre dernier, on a accueilli la soirée ‘Stupra Militia‘ qui a mixé avec brio lives, Dj sets, expos et fêtes sous la bannière féministe. C’était superbe ! J’aimerais surtout attirer les groupes punks comme Christeene, La Chatte, Shopping, Downtown Boys, Mary Bell ou P.M.S. Sinon quelques ami-e-s parisiens-nes dont la musique se marie bien avec les ambiances nocturnes: Rendez Vous, Maestro, Bagarre, Agar Agar, Sexy Sushis, Mystère, Moodoid et bien d’autres.

Stupra Militia – © Nicolas Rochette

Les prochaines soirées au Klub

  • New Wave Post Punk 80 #6, vendredi 6 janvier ► event facebook
  • Sneaky Sneaky #5 – aparté consexuelle, le 13 janvier ► event facebook