En 2023, les Queermaginaires (Journées de l’imaginaire queer) prennent la forme d’un zine qui rassemble des contributions de créateurices LGBTIA+. Le thème : Nos mondes queer. La soirée de lancement aura lieu le 21 octobre de 18h à 22h à Iskis, centre LGBTIA+ de Rennes. Quelques semaines plus tard, le zine sera mis à disposition gratuitement sur internet. Cela permettra à tous.tes de lire la revue. Notre rédactrice, Leslie, a contribué au zine. Nous avons discuté avec Cèdre, pour Queermaginaires, de ce que signifie la publication de cette revue.
Pouvez-vous nous expliquer qui se trouve derrière le zine « Nos mondes queer » ?
Nos mondes queer est un projet hébergé par le centre LGBTI rennais Iskis. Les textes sont issus d’un appel à textes qui viennent de toute la France (et même de l’étranger !). J’en assure la coordination. Je suis éditeur et visiblement c’est une monomanie qui me poursuit dans mes engagements militants.
Qu’est-ce qu’un monde queer ? Pourquoi ce pluriel dans le titre ?
Un monde queer est un monde qui joue avec l’idée de norme, principalement mais pas uniquement la norme de genre. Le pluriel et le possessif nos dans le titre mettent l’accent sur le fait qu’il s’agit de visions plurielles et personnelles, sans volonté d’universalisation, mais c’est aussi une façon de s’approprier ou se réapproprier des univers dans lesquels nous ne sommes souvent encore que des invités en suspens.
Comment a été choisi ce thème ? Qu’attendiez-vous de l’appel à textes ?
Travaillant en partie dans le milieu de l’édition d’imaginaire français (science-fiction, fantasy, fantastique), je trouvais étrangement peu présents les récits queer, ou plus largement les remises en question de l’ordre social genré, dans les univers inventés. Il y a pourtant des ponts évidents, et le fandom est assez divers de ce point de vue.En 2022, j’ai donc lancé les Queermaginaires comme un festival par et pour les personnes queer qui aiment et/ou créent des mondes imaginaires. Cela a donné lieu à une belle journée d’ateliers, de lectures, d’arpentages et de construction narrative collective, qui a eu lieu au local de l’association queerféministe Le Bocal. En 2023, j’ai voulu continuer mais cette fois avec quelque chose de plus asynchrone : un appel à contributions pour une publication, mené comme projet du centre LGBTI rennais Iskis. Le but étaitde donner confiance et une opportunité (modeste mais réelle) de diffusion à des voix queer qui inventent des mondes queer, que ce soit par la réflexion, en passant par la fiction, ou d’autres arts.
Comment va s’organiser la diffusion du zine ?
La version papier sera vendue par le centre LGBTI Iskis lors de ses événements militants (et principalement lors de la soirée de lancement le 21 octobre). Dans un deuxième temps, une version pdf sera mise à disposition gratuitement en ligne, afin que chacunx puisse le lire et l’imprimer de chez soi, pour éventuellement le diffuser librement à son tour.
Qu’est-ce que l’édition de zines change ou apporte à la production littéraire queer ?Pourquoi avoir choisi cette forme ?
Nos mondes queer est un peu à cheval entre zine et revue ; principalement car je ne connaissais pas grand chose à la production de zine quand j’ai commencé, alors que j’avais publié plusieurs livres en micro-édition.Le zine, comme le queer, expérimente autour de la norme. C’est aussi un moyen de production plus accessible, nécessitant moins d’investissement financier et de reconnaissance des institutions que l’édition traditionnelle. Il porte des valeurs de DIY, il s’auto-détermine.
Est-ce que vous pouvez nous parler de la soirée de lancement du zine ?
La soirée de lancement aura lieu à Iskis (6 rue saint martin) le samedi 21 octobre, de 18 h à 22 h. Ce sera un temps convivial de rencontre, avec discussions et lectures. L’artiste qui réalise et sérigraphie la jaquette, Hella Hag, sera aussi là pour présenter son travail de sérigraphie. On pourra acheter le zine en version papier avec jaquette (version très limitée !) et repartir avec quelques goodies. L’entrée est gratuite et ouverte à toustes. Venez !