Francesco Magliozzi est interne en dernière année de médecine générale à l’Université Paris Cité. Comme le prénom suggère, il est Italien et a déménagé à Paris depuis fin 2020, dans le but de se former comme médecin généraliste. En ce moment il mène, dans le cadre de son projet de thèse, une étude médicale sur le chemsex chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les médecins généralistes en France métropolitaine. Ce travail de thèse est dirigé par le Dr. Thibaut Jedrzejewski, médecin généraliste au Le 190 – un centre de santé sexuelle à Paris, qui travaille beaucoup dans ce domaine. Cette étude a pour but d’évaluer les facteurs associés au fait de parler du chemsex au médecin généraliste chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) qui le pratiquent. Aujourd’hui, il nous explique pourquoi il est important qu’il y ait un grand nombre de répondants à l’étude que nous choisissons de relayer.
Qu’est-ce qui explique ou justifie l’intérêt pour les thématiques en liens avec le chemsex aujourd’hui ?
Aujourd’hui il est plus important que jamais de parler de chemsex, car cette pratique continue de se répandre, en France comme è l’étranger, surtout chez la population HSH, avec des conséquences de plus en plus lourdes sur la santé individuelle et collective. C’est un phénomène grandissant qui est difficile à quantifier de manière précise avec des chiffres épidémiologiques qui varient beaucoup entre les diverses études. Cependant, on peut estimer qu’entre 10 et 30% de la population HSH pourrait être concernée. C’est énorme et on peut estimer que le chemsex est donc devenu une urgence de santé publique de plus en plus pressante.
Qu’est-ce que ce questionnaire ? Quelle est son utilité et surtout dans quel but est réalisée cette enquête ?
Cette étude se base sur un questionnaire d’environ 40 questions, qui prend moins de 10 minutes. Il a comme but celui de contribuer à mieux évaluer le repérage du chemsex chez les HSH par les médecins généralistes en France, en analysant plusieurs facteurs qui pourront y être associés. La raison est que nous savons aujourd’hui que des difficultés significatives de prise en charge et/ou de communication autour du chemsex peuvent se poser avec le médecin généraliste et les soignants en générale. En effet, encore trop peu de chemsexeurs parlent de leur pratique avec leur médecin traitant. Le Dr. Rollet dans l’étude CHEMGEN, mené à Paris en 2018, avait mis en évidence que, si près de 80% des chemsexeurs avaient consulté leur médecin généraliste pour des raisons liées au chemsex, moins d’un tiers lui en avait parlé. En plus, encore trop de médecins généralistes ne sont pas assez formé sur le sujet et ils ne le dépistent pas suffisamment.
L’étude MG-CHEMSEX a donc comme but une analyse du repérage du chemsex en cabinet de médecine générale chez les personnes HSH ainsi que des facteurs qui pourraient l’améliorer. On veut faire un « état des lieux » pour mieux sensibiliser, soit les patients que les médecins généralistes à l’abord de ce sujet dans la consultation médicale pour en améliorer la prise en charge et réduire les complications qui y sont associées.
Pourquoi est-il nécessaire d’avoir un grand nombre de répondants ?
Le nombre et la diversité des participants sont déterminants pour pouvoir apporter des constats solides et statistiquement significatives. C’est pour cette raison qu’on cherche à mobiliser un grand nombre d’associations LGBTQ+ dans tout le pays pour diffuser l’étude. A présent plus de 600 personnes ont répondu et on est en train de réaliser une de plus grandes études sur le chemsex chez la population HSH jamais réalisées en France.
Cependant, on a encore de chemin à faire et on a besoin d’aide à la diffusion !
Pour répondre au questionnaire en ligne : ici