Pour la prochaine House of Moda, samedi 30 juillet, Reno et Crame ont invité la productrice et DJ londonnienne Violet. Elle a accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
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Tu vas jouer samedi à la House of Moda. Pourrais-tu commencer par te présenter à ceux et celles ici qui ne te connaissent pas déjà ?
Oui ! J’ai hâte ! Je suis Violet, Inês de mon vrai nom, et je suis une DJ et productrice Portuguaise qui vis actuellement à Londres. Je fais partie d’un groupe de rap qui s’appelle A.M.O.R., d’un crew rave Suspiciously Delicious et avec Photonz je dirige une radio appelée Rádio Quântica et un label appelé One Eyed Jacks.
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Tu es très impliquée dans les questions liées à l’égalité des genres : que peux-tu nous dire au sujet de la place des femmes dans la musique électronique de nos jours ?
Heureusement ces dernières années, des groupes merveilleux de personnes ont pointé du doigt les inégalités entre les genres dans la musique. Ces personnes ont permis de lancer la discussion à l’échelle globale, notamment pour réinstaurer des politiques pour l’égalité des genres dans la culture club, pour la rendre à nouveau aussi inclusive pour les femmes et les LGBTAQ qu’elle l’était quand ça a commencé. Siren, Discwoman, Sister, DJ Sprinkles, Honey Dijon sont quelques unes des figures qui œuvrent dans ce sens et font changer les choses en programmant plus de femmes dans les événements de musique électronique ou juste en utilisant leurs réseaux pour sensibiliser à ces questions-là.
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Sister et Siren en sont un bon exemple. Dalston Superstore est aussi un super club qui engage un mélange très équilibré de DJs, avec beaucoup de femmes et de LGBTAQ. J’ai organisé une série de soirées appelées Suspiciously Delicious avec mes amies Iona et Elles et nous sommes très consciencieuses quand il s’agit de notre programmation mais aussi de l’atmosphère que l’on veut créer dans le club.
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Il reste beaucoup à faire, dans la mesure où les plus grands clubs ou festivals sont encore un peu en retard en ce qui concerne l’équilibre de leurs line-ups et il y a des écarts de salaire manifestes dont il va falloir parler aussi.
Même si personnellement, je trouve ça embêtant que la musique électronique soit considérée comme un club de garçons et ça me fait de la peine de voir des femmes monstrueusement talentueuses être critiquées au nom d’idées mesquines, au sujet de leur équipement ou des vêtements qu’elles portent, mais je pense aussi que les choses s’améliorent, je suis reconnaissante et j’encourage tous les projets qui permettent d’avancer dans le sens de l’égalité des genres.
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Quels conseils donnerais-tu à une jeune femme qui aimerait débuter comme DJ aujourd’hui ?
De commencer par chercher et acheter de la musique et par improviser des DJ sets à la maison, juste sur son ordinateur, en créant des playlists sur iTunes pour avoir une notion de flow et pour vraiment connaître sa musique. Une fois que réunie une bonne collection de morceaux qui te passionnent, je chercherais des filles ou des garçons dans le coin avec le même état d’esprit qui pourraient aider à trouver des endroits où mixer et peut-être donner quelques indications. J’ai l’impression qu’il y a des groupes sur Facebook et des forums en ligne où l’on peut vraiment se connecter à d’autres personnes qui veulent aider et partager ce qu’ils et elles savent.
Ensuite une fois que tu commences à répéter et à maîtriser la technique, je dirais qu’il faut sortir, se faire un réseau et se trouver quelques dates ! Il faut enregistrer quelques sets à donner dans les bars, les clubs, les organisateurs et organisatrices de soirées ou les DJs que tu connais et fonce ! Des erreurs, il y en aura toujours, ça fait partie du processus d’apprentissage, même pour un.e DJ super expérimenté.e, donc il faut juste se lancer, et garder à l’esprit que jouer live est le meilleur moyen de s’entraîner : à cause de la pression !
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Tu as joué un peu partout en Europe. Est-ce que c’est la première fois que tu viens à Paris ? Que penses-tu de cette ville ? Il y a des endroits qui te plaisent particulièrement ici ?
Je suis venue à Paris quelques fois avec ma mère, comme elle a fait ses études ici, et j’y ai joué trois fois : une fois avec ma sœur d’A.M.O.R., Maria, et deux fois en tant que Violet, pour un concert live et un DJ set. J’adore Paris, il y n’a vraiment pas d’autre endroit comme celui-là. Je sais que c’est un cliché de dire que c’est une ville super romantique mais ça l’est vraiment. Tout y est excentrique et beau et les gens qu’on croise semblent être de vrais rêveurs. J’aime la nuit parisienne et le fait que le public soit particulièrement réceptif à tout type d’ambiances ou de genres musicaux, depuis des trucs très mélodiques jusqu’à des vibes plus sombres. J’aime aussi beaucoup marcher au bord de la Seine ou me promener dans les quartiers du centre de la ville où les monuments et les jardins sont vraiment impressionnants.
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Pourrais-tu nous recommander quelques morceaux pour patienter jusqu’à samedi ?
Hmm, c’est dur de dire, comme j’essaie de répondre au public et de créer un dialogue… Mais j’espère pouvoir jouer ceux-là !
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Justin Cudmore – Crystal (Servito’s 730 reshape)
Violet x Elles – So let it be house feat. A.M.OR., Coco Solid, DEBONAIR, Alinka, Nightwave
Legowelt – Institue of the Overmind (Photonz remix)
Aurora Halal – Hazy G
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Qu’est-ce que tu cherches, Sous la jupe ?
Tout ! J’aimerais voir plus d’hommes porter des jupes, donc j’imagine que j’attends d’être surprise !
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Violet sera en bonne compagnie puisque Reno et Crame de la House of Moda et Nicol (la Klepto) monteront également sur le ring pour cette House of Moda spéciale Fight Club.
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Gagne ta place ici.
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Samedi 30 juillet,
00h-6h
La Java, 105 rue du Faubourg du Temple
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Photos : Nash does work