5 romans pour célébrer l’automne

Que vous soyez plutôt Samhain ou Halloween, pour la plupart d’entre vous, vous allez pouvoir profiter d’un long week-end pluvieux. Quoi de mieux pour célébrer l’arrivée de l’automne que de se servir une grande tasse de thé des sorcières, s’enrouler sous un plaid et dévorer un bon bouquin ? Pour vous aider à choisir, on vous en recommande 5. 

Le gothique : Les Mystères d’Udolpho, Ann Radcliffe

Le gothique : Les Mystères d’Udolpho, Ann Radcliffe

Ann Radcliffe est LA romancière britannique à lire si l’on veut se plonger dans le roman gothique. Cette Anglaise de la fin du XVIIIe siècle a publié de nombreux romans qui ont rencontré un franc succès, notamment chez les jeunes femmes de la bourgeoisie anglaise. Avec Les Mystères d’Udolpho, on suit la jeune Emilie Saint-Aubert dans la suite quasi infinie de ses malheurs qui surviennent toujours dans d’effroyables châteaux où résonnent les accords d’une musique mystérieuse. On se laisser emporter par ce récit de voyages, d’héritages, de mauvais traitements, de disparitions et réapparitions mystérieuses, à lire à la tombée de la nuit et à la lueur vacillante d’une chandelle. 

Le végétal : Vert-de-Lierre, Louise Le Bars 

Vert-de-Lierre, Louise Le Bars

C’est avec plaisir que nous avons découvert ce roman publié récemment aux éditions Noir d’Absinthe. L’intrigue est assez simple : Olivier Moreau, auteur de polar à succès en proie à l’angoisse de la page blanche, retourne sur les lieux de son enfance et renoue avec une vieille légende : celle du Vert-de-Lierre, un antique vampire végétal. L’auteur part alors en quête de ce personnage aux contours flous, dans l’espoir d’en faire sa prochaine source d’inspiration. Peu à peu, la légende prend chair sous les yeux des lecteurs.trices et le roman devient peu à peu une ode à la liberté de la nature, le roman d’une existence de femme malmenée par les hommes et leurs règles et une histoire d’amour romantique et presque impossible. Le récit est joliment mené par l’autrice Louise Le Bars. Une belle découverte. 

L’intemporel : Moi, Tituba Sorcière, Maryse Condé

Moi, Tituba Sorcière, Maryse Condé

Tituba est la fille d’Abena, une esclave violée par un Anglais à bord d’un négrier. Après la mort de sa mère, elle va être initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, une guérisseuse. Mariée à John Indien, elle rejoindra Boston puis Salem où elle fera partie des condamnées pour sorcellerie. Elle croupira en prison pendant deux ans jusqu’à l’amnistie générale des sorcières de Salem. Titube est un personnage qui a réellement existé et dont on trouve la trace dans les minutes des procès des sorcières de Salem. Maryse Condé arrache Titube à l’oubli et lui rend justice, à elle que l’Histoire a oubliée ne retenant que les sorcières blanches de Salem. Maryse Condé comble les vides d’un récit que l’on a perdu en inventant un personnage de fiction puissant dont l’histoire se mêle à celles des opprimé.e.s : esclavage, pendaisons, tortures, prison, oppression des Noir.e.s mais aussi celle des Natifs Américains et des Juifs et enfin des femmes.Un ouvrage absolument poignant à mettre entre toutes les mains. 

Le macabre : Le Temple des derniers jours, Adam Nevill 

Le Temple des derniers jours, Adam Nevill

Kyle Freeman, réalisateur indépendant, se voit commander un documentaire sur Soeur Katherine et sa secte, le Temple des Derniers Jours qui a connu une fin sanglante. Hormis les histoires de meurtre et de séquestration, le culte est également l’objet de rumeurs : il serait question de secrets mystiques et d’expérimentations paranormales… Peu à peu, le tournage du film est perturbé par d’étranges phénomènes alors que le réalisateur rencontre quelques survivant.e.s de la secte et visite les lieux qui ont marqué l’histoire du culte. L’intrigue nous tient en haleine, notamment par l’épaisseur que l’auteur donne à la représentation de cette obscure secte. Si le Temple des derniers jours n’existe pas, Nevill mêle avec élégance faits inspirés d’autres cultes et éléments de fiction pour donner à son propos plus d’authenticité. L’intensité du roman ne prend pas sa source dans le gore, à proprement parler, mais dans la tension continue que l’on ressent à la lecture. Glaçant ! 

Le stellaire : Seule dans l’espace, S.K. Vaughn 

 Seule dans l’espace, S.K. Vaughn

Sur le chemin du retour d’une mission sur Europe (un satellite naturel de Jupiter) May Knox, commandante du Hawkings II se réveille amnésique dans un vaisseau vide de son équipage. Que s’est-il passé ? Comment va-t-elle parvenir à rentrer sur Terre ? Elle doit recouvrer la mémoire et réussir à regagner la Terre. Son seul espoir pour y parvenir est Stephen Knox, scientifique de la NASA qui dirigeait la mission depuis la Terre et se trouve être son ex mari, dont elle vient de divorcer. 

May n’est pas tout à fait seule, peu à peu va se nouer une intéressante relation entre elle et l’IA de son vaisseau. Le personnage de May, sa persévérance, son ingéniosité mais également ses liens avec son vaisseau constitue la véritable force du roman. On regrettera les trop nombreux flashbacks qui rendent parfois la lecture un peu fastidieuse sur la fin…

  • Les Mystères d’Udolpho, Ann Radcliffe, Archipoche, 2012
  • Vert-de-Lierre, Louise Le Bars, Noir d’Absinthe, 2019
  • Moi, Tituba sorcière…, Maryse Condé, Gallimars, 1988
  • Le Temple des derniers jours, Adam Nevill, Bragelonne, 2019
  • Seule dans l’espace, S.K. Vaughn, Bragelonne, 2019

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