La semaine dernière, on vous avait parlé du documentaire The Real Houseviwes of Neukölln à travers une interview du réalisateur Réda Aït. Aujourd’hui, c’est à la drag queen Ash Traylia qu’on a donné la parole. Enjoy.
Friction : Tout d’abord, J’ai assisté à ta performance électrique à l’avant première parisienne du film, c’était comment de te produire à Paris ?
AS: Performer à Paris était très spécial- romantique et intuitif. En quittant l’espace, après avoir fait mes valises, je suis sorti pour attraper la Tour Eiffel exhibant ses lumières scintillantes. Il était également intéressant d’entendre les réactions du public et de découvrir l’obsession française pour l’esthétique, mais aussi une génération de jeunes qui veulent dépasser ça.
Comment est la scène berlinoise aujourd’hui ?
AS: Je ne peux pas parler au nom de toute la « scène », elle est trop large et mes cercles sont relativement petits. Cependant, mon expérience de cette notion est celle d’une communauté de collaborateurs colorés qui sont remplis d’énergies créatives, à la suite d’avoir fais les premiers pas vers leur destin en tant que personnes queers- peu importe ce que cela veut dire pour chacun d’entre eux.
Dis-nous en plus sur Ash Traylia, qui est-elle ?
Le drag est un acte politique en soi en raison de sa subversion des normes de genre, mais ton drag, à travers l’humour et le personnage de la meuf blanche de classe moyenne, semble délivrer un vrai message politique qui va au-delà de ça. Tu peux m’en dire un peu plus là dessus ?
AS: J’utilise Ash pour exprimer une critique socio-politique de l’Australie et pour plaider en faveur d’une plus grande acceptation du changement dans l’esprit et le cœur des gens. Sous la politique il y a les mesures politiques, faites par les humains pour les humains, mais de mon point de vue, il semble que l’humanité ait été oubliée. Les politiques devraient changer et s’adapter pour aider les gens qui vivent sous elles, mais nous, en tant qu’espèce, oublions que nous vivons dans un univers qui n’est pas statique mais qui bouge, se transforme, croît, évolue et se décompose de nouveau. Si nous allons nous rappeler comment prendre soin de nous-mêmes et nous aimer les uns les autres, je crois que nous devons rétablir collectivement nos relations avec l’engagement et le lâcher-prise. Cela se manifeste aujourd’hui dans le combat principal d’Ash pour l’égalité des droits de tous les peuples, en déconstruisant et en invalidant les structures patriarcales réductrices, et en transmettant le pouvoir aux minorités qui souffrent et qui ont souffert, à plusieurs reprises, pendant des générations sous le statu quo actuel.
Je t’ai vu performer avec les autres Real Housewives of Neuköln à Frrruity, à Berlin, et j’ai adoré la façon dont vous utilisez le drag pour exposer des enjeux politiques et sociaux. Aujourd’hui, quelles sont pour toi les relations entre l’activisme et le drag ?
Comment est-ce que les autres queens et toi avez formé les Real Housewives of Neukölln ?
AS: Nous étions toutes des fans du show de Olympia Bukkakis « Bump Day » à The Club, qui y avait lieu tous les vendredi avant la naissance des housewives. Quand Olympia est partie vers d’autres horizons, il y avait un trou qui avait besoin d’être rempli. C’était le signal pour des wanabees drag queens riant à leurs propres blagues dans des toilettes du Berghain, quand soudainement elles ont eu une idée brillante…
Tu peux m’en dire un peu plus sur cette approche du drag de façon trash / DIY ?
AS: Être trash, c’est piller les poubelles de ton monde physique et de ton âme immortelle, et y pêcher les parties qui valent la peine d’être gardées. Prend une putain de tonne de spray pour les cheveux et quelques épingles à nourrices, et enveloppe tout ce matériel autour de ta taille, peu importe ce que Michelle Verssinage ou quiconque pense de ça.
Quelle est la prochaine étape pour les Real Housewives of Neukölln et pour Ash Traylia ?
AS: Je ne peux pas parler pour les Housewives car nous avons pris des chemins séparés, mais je sais qu’elles prennent d’assault Berlin rapidement. Elles ont récemment performé à Hamburger Bahnhof, et j’ai entendu des chuchotements au sujet d’une drag party dans un donjon sexuel de Schnonberg, mais qui sait, tout ceci n’est que rumeur. Elles sont tellement scandaleuses et hors de contrôle et j’admire vraiment ce qu’elles font, je les aimerai toujours telles mes soeurs. Ash Traylia a finalement réservé son billet de retour pour l’Australie en utilisant la carte de crédit de sa mère. Elle va vivre à Perth où elle espère épouser un mineur secrètement homosexuel, et divorcer de lui en direct à la télévision. Ce sera pour elle une performance sur le plébiscite du mariage homosexuel, actuellement en cours là bas.
With $525 million of tax payer money being spent, it's time for my two cents on the same sex marriage plebiscite. Australia, there's less than 24 hours left to enrol. Enrol yourself, share this video, vote yes and keep being fabulous. If we can't love each other, how the hell is anyone else going to love us?
Publié par Ash Traylia sur mardi 22 août 2017