Comme chaque année, le festival du film LGBTI Chéries-Chéris s’installe pendant plus plusieurs jours dans certains mk2 de la capitale afin de diffuser ce qu’il se fait de meilleur côté fiction et documentaire queer. La sélection 2023 est particulièrement alléchante alors pour vous aider à concocter votre programme, Friction vous a taillé une watchlist de ce qu’on sait être fabuleux et ce qui promet de l’être.
Côté documentaire…
Si la lettre cinématographique destinée à Virginia Woolf par Paul B. Preciado intitulé Orlando, ma biographie politique est sur toutes les lèvres, on a également noté des petites pépites plus confidentielles qui méritent qu’on s’y attarde vraiment.
Queendom de Agniia Galdanova nous propose par exemple de suivre Gena, jeune artiste russe qui use de son « drag activism » pour parader dans les rues de Moscou. Après avoir été arrêtée et menacée, elle recherche un moyen de fuir le pays afin de continuer son mouvement politique.
Toujours du côté des artistes engagé·s, on a également hâte de découvrir le groupe de trash métal libanais Slave to Sirens dans Sirens, réalisé par Rita Baghdadi. On suit ainsi la relation complexe, aussi bien du point de vue professionnel que sentimental, entre les deux cofondatrices du groupe alors que l’homosexualité est criminalisé dans leur pays.
On continue côté histoire d’amour en allant voir Transfarina qui nous invite au mariage de Jaison, guerillero des FARC et Laura, une travailleuse du sexe condamnée à perpétuité. Partant du récit de ces noces rebelles qui auront lieu dans une prison colombienne, le film nous permet de faire dialoguer la lutte politique des deux futurs époux.
Ne serait-ce que pour son dispositif narratif sous forme de talk-show, on a hâte de se pencher sur Framing Agnes par Chase Joynt. Le film réunit un casting entièrement composé de personnes trans afin de faire résonner leurs parcours avec ceux d’une étude sur la patientèle de la clinique du genre de l’UCLA. Original, dialogue entre passé et présent… On fonce.
Bien entendu, on refuse de rater le documentaire de Marie Labory, Lesbiennes, quelle histoire. Ici, pas besoin de vous faire un résumé, le titre est limpide et nous avons hâte de nous enfoncer dans cent ans d’archives et de témoignages sur l’identité gouine en Europe.
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Côté fiction…
Pour le long-métrage, la sélection se corse encore. Bien entendu, on ira voir le nouveau film d’Andrew Haigh mais on ne saurait vous le conseiller étant donné que les deux séances d’ouverture sont complètes. On sera toutefois ravi·es de vous dire si c’est bien (mais ça le sera forcément, nous n’y survivrons pas dans le cas contraire).
D’ailleurs du côté de ce qu’on sait être top, on conseille d’aller voir Rotting in the Sun réalisé par Sebastián Silva qui vous fera voir mille bites au repos en une seule seconde puis vous obligera à remettre en question votre relation au sexe gay une fois le film terminé. La recette d’une comédie noire bien ficelée et nécessaire, quoi.
20 000 espèces d’abeilles réalisé par Estibaliz Urresola Solaguren nous fera vivre un été espagnol auprès de trois générations de femmes dont la plus petite découvre sa transidentité et cherche à trouver un nouveau prénom. Rien que pour le titre, on était déjà à fond.
De l’autre côté de la planète, Myung, danseuse de waacking, cherche à financer une de ses opérations liée à sa transition. Au même moment, elle apprend la mort de son père avec qui elle a coupé les ponts mais dont elle pourra toucher l’héritage si elle effectue une danse commémorative lors d’une cérémonie funéraire. Un premier long intitulé Peafowl et réalisé par le Coréen Byun Sung-Binq. Malgré le pitch, il est qualifié de « feel-good movie » par Chéries-Chéris. Allons voir si c’est vrai.
Parce que la grisaille parisienne nous donne envie de nous enterrer vivants, on a décidé de se casser en Grèce et d’aller plutôt pleurer auprès de Demos. Fraichement célibataire, il essaye d’aider un de ses proches amis à écrire son premier long-métrage. Entre deux plages gays, les deux hommes s’interrogent sur leurs déboires amoureux. Intitulé The Summer with Carmen, le long-métrage s’annonce sensuel et coloré grâce à la mise en scène de Zacharias Mavroeidis.
On poursuit sur la voie des films qui se déroulent là où on mange bien avec Comme un miracle de Silvia Brunelli. Naples, une petite sœur qui commence à accomplir des miracles religieux, deux amis pédés qui deviennent amoureux… Que demander de plus ?
Si vraiment vous avez besoin de vous retourner la tête, une fois n’est pas coutume, on part à Berlin. Récompensé à la Mostra, Hannes Hirsh filme l’arrivée d’un jeune gay sur la scène des fêtes berlinoises. Drifter va donc nous renvoyer à nos plus belles soirées (ou nous faire réfléchir sur notre rapport à la capitale allemande. Argh.)
On retourne dans des contrées plus juvéniles avec l’adaptation par Aitch Alberto du livre à succès Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers. Une histoire d’amitié où deux ados cherchent à comprendre leurs identités. On connaît l’engouement autour de cette histoire donc on l’attend au tournant.
Pour les courts-métrages, il n’y a pas de secret, faut se lancer à l’aveugle ! Toutefois pas de panique, nous avons quelques certitudes : la sélection courts métrages transgenres 1 sera forcément merveilleuse avec le film Les garçons dans l’eau réalisé par Pawel Thomas Larue qu’on a eu le plaisir d’interviewer (on vous fait lire ça très bientôt, promis). Dans cette séance, on retrouve également Un noyau d’avocat de Ary Zara qui suit la rencontre nocturne entre Larissa, une femme trans et Cláudio, un homme cis, dans les rues de Lisbonne. Tout simplement notre coup de cœur de la dernière édition du festival de Clermont-Ferrand.
On aimerait également beaucoup jeter un œil à L’esquisse par Thomas Cali qui évoque l’artiste Linda Demorrir mais également Alexx196 & la plage de sable rose par Loïc Hobi. Et puis bien évidemment, on a aussi envie de voir le clip de Dale Cooper chanté par Sébastien Delage et réalisé par Manuel Marnier sur grand écran.
Pour retrouver toutes les infos sur le festival et réserver vos séances, on vous renvoie au site de Chéries-Chéris.
