Cuir as Folk : Let me be a DRAG KING

À Paris, il y a le Tango, à Montréal, le Cabaret Mado et à Bruxelles, c’est Chez Maman que ça se passe ! Ce petit bar-cabaret très festif propose des shows de travestis tous les WE. Mais en plus des traditionnelles soirées drag queens, Chez Maman met aussi à l’honneur des drag kings lors des soirées « Cuir as Folk ».

Rencontre avec Dorothée et Julie, deux performeuses qui ont créé la soirée CAF (pour les intimes) et qui, le soir venu, se déhanchent sur le bar, travesties en garçon.

La soirée Cuir as Folk a fêté ses 3 ans en septembre 2013, pouvez-vous me raconter les origines du projet? Comment devient-on drag king ?

Dorothée : La CAF est un concept que nous avons monté à trois : Hélène de Bruxelles (son alias de drag queen), Julie et moi. En fait, notre soirée est née sur les cendres et le créneau des « Jeudis d’Amélie », des soirées lesbiennes organisées Chez Maman. À un moment où la fréquentation était en perte de vitesse, Renaud, le gérant du bar de l’époque, a pensé à dynamiser ces soirées cocktails pour les filles avec des shows de drag kings qui s’appelaient « Comme des garçons ».

Quelques unes de mes amies participaient au premier show, je suis venue voir et j’étais sur scène dès la deuxième soirée. On était 6 ou 7 filles au départ, c’était ouvert à toutes celles qui voulaient se lancer, il suffisait de venir à une répétition, de faire un show et si t’avais envie de continuer, banco ! C’est Renaud, alias Boop, son pseudo de drag, qui nous a appris à nous travestir en mec, à nous maquiller, etc. Ça doit faire 5 ans que j’ai commencé.

Julie : Pour ma part, ça doit faire 4 ans. Je n’avais jamais assisté aux soirées des Jeudis d’Amélie avant, je me suis carrément fait caster. En fait, je sortais souvent Chez Maman le WE avec mes amis gays jusqu’à la fermeture. À partir de 4h du matin, ça s’espace, tu as beaucoup plus de place pour t’exprimer. Je commençais à danser, mais dans un style tout à fait alternatif, de fin de soirée… C’est là que le gérant m’a repérée et m’a proposé de participer aux shows. Au final, j’ai juste rencontré l’équipe une fois et j’ai débarqué dans une soirée que je ne connaissais pas, directement sur le bar ! Ça m’a plu et je suis restée.

Quant à Hélène de Bruxelles, il travaillait le week-end Chez Maman et avait une folle envie de participer à des shows. Il a commencé en tant qu’invité drag queen aux soirées des Jeudis d’Amélie. Ça nous permettait de faire de chouette numéros en couple. Il venait faire l’andouille avec nous et s’est vite intégré à l’équipe.

Doro : Finalement, en 2010, les Jeudis d’Amélie se sont arrêtés et il n’y avait plus de soirée le jeudi Chez Maman. On s’est réunis avec Hélène et Julie parce qu’on voulait vraiment sauver ce concept. On voulait l’élargir aussi. C’est comme cela qu’est née la « Cuir as Folk ».

On a enlevé l’étiquette lesbienne de la soirée et arrêté le filtrage des garçons à l’entrée. On a voulu permettre l’entrée aux groupes mixtes qui ne peuvent pas sortir le week-end Chez Maman : qu’ils viennent tester l’ambiance drag le jeudi avec nous !

Quant au nom de la soirée, on trouvait que Cuir as Folk, au-delà de la référence à la série culte, ça évoque à la fois un côté dominatrice/butch et un côté populaire/folklore. Alors oui, amateurs de cuir ou Tyroliens de passage, tout le monde est bienvenue ! Et ça fait 3 ans que ça dure.

Julie : C’est devenu une soirée queer dans le sens de très ouverte, aux filles, aux garçons et aux hétéros. Viens qui veut et faites gaffe, à l’intérieur on est là pour rigoler ! On veut rester dans la simplicité et la fête, faire ce qu’on aime et vous amuser.

À partir du moment où on a créé la CAF, on a repris toute l’organisation à notre compte. Nous sommes 3 à gérer et 3 sur scène, mais on se permet aussi d’inviter des guests, comme d’autres travesti(e)s, des chanteurs, des performeurs, etc. En repositionnant la soirée le jeudi et Chez Maman, le public féminin a suivi, il y avait déjà des habituées. Ceci dit, on a déjà exporté la soirée dans d’autres lieux, comme chez Madame Moustache par exemple.

Costumes, chorégraphies, thèmes, comment préparez-vous les shows ?

Julie : Pour chaque CAF, il y a toujours un thème différent, au minimum 7 numéros de drag et de la musique pour danser entre nos passages. C’est très important pour nous de nous renouveler : au moins la moitié des numéros d’une soirée sont inédits, même si nous avons aussi nos incontournables. Le public sait qu’il ne va pas voir la même chose ce qui demande pas mal d’énergie en terme d’organisation. On cherche des thèmes, des costumes, des chansons, puis on se voit en répétition Chez Maman. Et en cas de duo, il faut bien penser l’enchaînement des numéros, pour que deux performeuses aient le temps de se changer en coulisse avant et après.

Pour les thèmes, on a beaucoup aimé décliner les couleurs du drapeau arc-en-ciel, car il nous a permis beaucoup de liberté dans les spectacles. On peut extrapoler facilement. Pour le orange par exemple, je suis arrivée en salopette de prisonnier américain pour chanter du Johnny Cash.

Doro : On essaie d’avoir des rappels au thème dans les costumes ou dans les chansons. On demande aussi à un maximum du public de participer avec des accessoires ou de se déguiser. D’ailleurs, on offre des badges collector « Cuir as Folk », différents à chaque soirée, aux gens qui jouent le jeu. Pour préparer les shows, on écoute beaucoup les retours de notre public. On a souvent des échos sur les chansons qu’ils ont aimé, la choré qui a plu, etc. Nous avons des fidèles qui n’hésitent pas à réclamer leurs numéros préférés.

Sinon, pour les costumes, eh bien, personnellement, c’est pas mal ma garde-robe ! Maintenant, quand je m’achète des fringues pour le civil, je pense aussi à leur potentiel spectacle.

Pour le choix des chansons, chacun propose ce qu’il a envie de faire et on se concerte ensuite. Il ne s’agit pas de brider les choix des autres mais de garder des chansons qui collent au thème et au personnage de chacun.

Ensuite, les chorégraphies sont très exigeantes ! On a passé des heures à monter Dirty Dancing. Car c’est pas le tout de savoir danser, il faut aussi caler le numéro pour pouvoir faire du rock à deux sur un bar en forme de « L » qui fait 2m50 de long sur 80cm de large environ.

Il y a des chorés assez risquées. Quand je fais Mickaël Jackson, ce n’est pas une imitation parfaite. Juste le fait de le venir danser sur un bar en hauteur, tu ne sais pas faire ce que tu veux. Je me suis déjà vautrée en répétition avec une guitare, j’ai mis le pied dans le vide et chuté de 1m20… mais en sauvant la guitare. L’avantage si on chute lors d’un spectacle, c’est que la salle étant remplie, on a des chances que les serveurs ou le public amortissent notre chute. On compte sur vous au premier rang!

Julie : Ce sont souvent les numéros où on s’investit le plus dans les chorés qui marquent les gens car ils voient qu’on se donne à fond pour le show. D’ailleurs, c’est du playback, mais je chante à chaque fois dessus et je pense que Doro aussi, tout comme le public ! Parfois quand on interprète moyennement, le costume fait beaucoup et parfois c’est l’inverse, on peut être en simple t-shirt noir mais vivre sa chanson si intensément que le public suit.

Doro : L’important c’est d’avoir une présence, de vivre la chanson. Une chorégraphie ne suffit pas à rendre un numéro génial. Il faut sincèrement vivre le personnage pour que le public se laisse emmener, c’est l’investissement qui fait la différence.

Avez-vous des personnages préférés, des numéros récurrents dans vos shows ? Quel est votre style de drag king ?

Doro : On a des styles très différents. Je suis très rock et musiques récentes. Julie est plus dans le style rétro et festif, soit le crooner soit le burlesque. Hélène de Bruxelles est encore dans une autre catégorie… il va chercher des chansons complètement barrées ou bien dans des langues mystérieuses ! Il nous a interprété Le Chien Mauve, par exemple, d’une chanteuse très méconnue que tout le monde a pris pour un inédit de Mylène Farmer sous coke. Il interprète aussi Arielle Dombasle ou bien des divas comme Whitney Houston.

Je fais également des chansons des années 80. J’ai mes chouchous comme Freddy Mercury ou Lenny Kravitz. Michael Jackson, aussi. Après il y a les petits nouveaux comme Stromae. J’aime bien reprendre des chansons récentes qui font le buzz, on n’est pas bloqués dans le rétro.

Après, il arrive qu’on se partage des artistes tout en gardant nos styles propres. Pour Indochine par exemple, j’interprète leurs chansons plus récentes (Alice et June, Marilyn, etc.) et Julie excelle dans L’Aventurier. Il n’y a pas de chasse gardée.

Et sinon, niveau personnage féminin (car on s’offre aussi cette liberté-là), j’ai fait Pink. J’adore cette chanteuse. Je n’ai pas cherché à l’imiter parce que je n’ai pas la carrure, mais plus à transmettre son énergie.

Julie : L’expérience nous a permis de développer un personnages de drag king en trouvant son style propre. Le fait qu’on soit trois drag avec des styles très divers ajoute à la qualité de la soirée. On a chacun une touche très différente, avec des personnages identifiés, mais ça ne nous empêche pas de jouer avec non plus. Dès que je monte sur scène, les gens s’attendent à rire mais quand Hélène de Bruxelles fait Sœur Sourire, il est aussi dans l’humour.

Je m’éclate vraiment dans les numéros marrants comme faire Rémy Bricka, l’homme-orchestre, ou Love is all dans la peau d’un homme-grenouille ou bien le Ça m’énerve d’Helmut Fritz. Je suis rarement sérieuse dans mes numéros de drag king. En tant que fille grosse, je ne peux pas atteindre une ressemblance parfaite avec le gars que j’imite et je cherche à faire rire. Mais j’aime aussi prendre le public à contre-pied de temps en temps en interprétant des chansons plus dramatiques, Comme ils disent d’Aznavour par exemple.

Il arrive aussi qu’on se passe des chansons. J’ai commencé à interpréter Barbie Girl mais ça ne fonctionnait pas. Doro a essayé, elle la connaissait par cœur, tu rajoutes à ça un super mouvement de robot, et bang ! On n’hésite pas à se remettre en question en se disant : « Ça colle plus à ton personnage, tu devrais reprendre cette chanson ».

Mon personnage féminin, sinon, c’est Gossip. Quand je suis en fille, je me sens carrément bandante en Beth Ditto.

Pour vous le travestissement, c’est une forme de burlesque ou une revendication? Qu’est-ce que ça vous apporte?

Doro : Beaucoup de gens nous ont demandé au départ, pourquoi faites-vous ça ? Et nous faisons ça pour nous amuser, c’est la raison première. Il n’y a pas de questions de recherche d’identité sexuelle. Le travestissement, c’est l’occasion de rentrer dans la peau d’un personnage, c’est du théâtre. Ça nous permet d’être quelqu’un d’autre pendant la soirée.

Julie : Notre spectacle n’est pas un atelier de drag king militant. On se colle des moustaches pour rigoler, pour jouer au garçon. Contrairement à Hélène de Bruxelles, nous n’avons pas de nom de drag king. On reste nous-même avant tout. Par exemple, avec mes formes (généreuses), même en me bandant les seins, je ne peux pas cacher que je suis une fille. Les drag queens peuvent se rajouter des formes, je ne peux pas les enlever. Là où une drag queen peut chercher à être la sosie d’une artiste, je suis plus dans l’interprétation « à ma sauce ». Il n’y a aucune chance que les gens me prennent pour Johnny. Je ne recherche pas l’illusion, les gens savent que je suis là sous mes habits de mec, je me concentre sur jouer l’artiste. Et mon grand plaisir c’est ça, être sur scène, faire le show et rigoler avec tout le monde.

Durant les Pink Screens, on a eu la chance de voir le court-métrage « Si j’étais un homme » d’une étudiante de la Cambre qui s’interrogeait sur le genre. Et vous, vous sentez-vous différentes lorsque vous êtes travesties en homme ?

Julie : Je me rends compte que je drague plus en tant que mec, je joue beaucoup les crooners. Je dragouille aussi en fille, mais quand je suis en mec c’est plus facile car c’est un personnage, je peux oser plus que d’habitude. Ça permet d’aller plus facilement vers les gens.

Je suis certaine que les ateliers drag king peuvent aider les filles qui se sentent coincées dans leur étiquette de fille à réaliser qu’elles ont en elles un potentiel « masculin » mais qu’elles ne s’autorisent pas à le vivre car elles n’en ont pas les attributs. En s’appropriant momentanément ces attributs, on modifie nos comportements et le regard des autres, et l’on découvre de nouvelles forces en nous.

Pendant un temps, j’ai porté une cravate au travail. Ce n’est qu’un bout de tissu, mais il me permettait de m’affirmer d’égal à égal avec les hommes. Je voulais qu’on voit d’abord mon cerveau puis la personne derrière, et me détacher de l’image d’une femme, jeune de surcroît, guère valorisée dans le milieu professionnel.

Une fois, devant Chez Maman, une bagarre a éclaté alors que j’étais encore grimée en drag king. Je suis intervenue directement pour les séparer en m’interposant. J’y serais allée beaucoup moins spontanément habillée en civil et mon attitude aurait sans doute été beaucoup moins forte. Là, je n’avais pas cette étiquette de victime ou de princesse à protéger attribuée aux filles.

Les attributs d’homme que j’ai pu porter au travail et maintenant dans les shows, je pense que je les ai à présent intégrés. Je n’ai pas peur de taper sur la table dans les réunions de travail ou d’interpeller un serveur dans un restaurant. Je ne suis plus retenue par les stéréotypes de genre. Je suis certaine que beaucoup de cette évolution vient du fait que j’ai su être drag king et drag queen et me libérer du rôle traditionnel qu’on attribue aux femmes.

D’ailleurs, je peux aussi jouer à faire la fille ! La première fois que je me suis vue en Beth Dito, dans une robe noire moulante de bombasse, je me suis trouvée canonnissime. C’est un outil de jeu en plus. Maintenant, quand le matin au réveil je me demande qui je vais être aujourd’hui, j’ai un très large panel : je peux être à fond mec, je peux être très girly et je peux varier infiniment entre les deux. Finalement, je me sens plus libre par rapport à l’image que je renvoie car je sais que ce n’est que l’une des images que je peux donner à voir.

Jouer à changer de genre peut être positif et bénéfique pour tout le monde. Et pour les femmes, c’est sans doute plus libérateur car on accède à plus de pouvoir, il s’agit d’une « ascension sociale ». En plus, nous on a du bol, on le fait dans un milieu festif où on peut draguer des filles !

Doro : Durant l’une des soirées CAF, un transsexuel (FTM) est venu me parler en m’invitant à sauter le pas. Il avait l’impression que je n’assumais pas mon identité ou mon désir de changer de sexe. Pour moi, me déguiser en homme n’a pas rapport avec mon identité sexuée, je me sens bien dans mon corps de femme, je ne me cache pas derrière du maquillage.

Pourtant, si je ne me sens pas différente en drag king, le regard des autres me rend différente. Par exemple, j’ai remarqué que je plaisais beaucoup aux garçons quand j’étais travestie. C’est plutôt flatteur que mon sex-appeal augmente, apparemment, quand je suis en mec. J’ai un côté androgyne et j’en joue, mais être en homme ça reste un déguisement, ça ne va pas changer ma vie.

Et puis, le fait d’être sous les projecteurs change aussi le regard du public même si je ne suis pas trop sensible au fanatisme…

La prochaine « Cuir as Folk » est une spéciale Torremolinos et accueille un guest, à quoi peut-on s’attendre le 5 décembre?

Julie : Le guest, c’est le chanteur du groupe Sttellla, Jean-Luc Fonck. On sera donc à fond dans l’humour décalé belge ! Le show commencera comme d’habitude vers 22h et Jean-Luc fera un set de chansons de Sttellla vers minuit, avec bien sûr son hit Torremolinos. Pour nos numéros, le thème de la soirée c’est plage et camping, alors on compte sur vous pour les accessoires. Nous, on s’occupe de toutes les chansons beauf qu’on peut entendre dans les campings, du kitsch, du baraki, etc.

Doro : Bien sûr, c’est le thème général. Mon style c’est pas trop le gros lourd de camping… On se permettra quelques digressions et des surprises, tout est possible. On vous ramène le soleil et il y a moyen qu’il y ait des surfeurs-chanteurs… On est en train de mettre la touche finale au show.

Comment vous envisagez le futur de la CAF ?

Doro : À la base, la CAF est une soirée mensuelle mais on pense espacer les shows pour ne pas lasser les gens et en faire de plus gros événements. Récemment, nous avons aussi eu pas mal de plaintes du voisinage pour tapage et d’interventions de la police. Hors, si on se limite à 90 décibels, on est obligés de couper les basses, les musiques sont beaucoup moins péchu, couvrent à peine les conversations et le public décroche. La dernière soirée s’est bien passée, on a pu mettre le son adéquat. On préfère faire moins de shows, mais dans des conditions optimales.

Julie : Pour 2014, c’est Hélène de Bruxelles qui reprend l’organisation de la CAF en main. Il nous arrive de faire des partenariats avec d’autres soirées, par exemple samedi dernier avec le L-Festival pour leur soirée de clôture. Vous pourrez aussi nous voir le 29 décembre, pour la dernière « We Love Drama » de l’année. C’est une chouette soirée queer du dimanche. On s’est déjà exportés à Amsterdam où on a bien rigolé. On aimerait bien faire un show sur Paris, pourquoi pas au Rosa Bonheur ?

Et la question traditionnelle de la fin : « Qu’est-ce que vous préférez souslajupe ? »

Doro : La grosse paire de couilles, au sens imagé. Une nana en jupe qui en impose, parce qu’elle a une grosse paire de couilles dans la tête.

Julie : Ce que je préfère sous la jupe, c’est montrer ma culotte ! C’est pas la jupe des autres, c’est la mienne et quand je suis en jupe, j’estime que j’ai le droit de montrer ma culotte.

Infos pratiques pour la « Cuir as Folk » du 5 décembre 2013 :

Entrée gratuite, vestiaire à 1€.

Soirée de 21h à 3h, show dès 22h.

Chez Maman, Rue des Grands Carmes 7, Bruxelles

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Et parce qu’on connaît beaucoup mieux les drag queens que les drag kings, n’hésitez pas à découvrir les plus célèbres dans cet article de nos collègues Barbieturix.

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