Plage, piscine, plage, fête, piscine, plage… Les stories Instagram de juillet et août nous font détester le monde entier par jalousie (l’auteur de cet article est coincé au bureau, NDLR). Heureusement, il y a la deuxième saison d’Été. On y suit Olivia sur les traces de Claude et Suzanne, deux amoureuses des années 50.
Le communiqué de presse de la saison 2 d’Été se demande « si le couple formé par Olivia et Abel se séparerait. » Mais à vrai dire, ce n’est pas ce qui a retenu notre attention.
D’abord, c’est plutôt le format : une BD entièrement sur Instagram, c’est une première. Chaque jour, les cases se déroulent en story. Une idée de Camille Duvelleroy, scénariste interactive, pour « aller chercher les gens là où ils sont — sur les réseaux sociaux — et particulièrement sur celui de l’image et de l’été, Instagram ». Avec en plus la contrainte d’avoir écrit la première saison en palindrome, de sorte que l’histoire puisse se lire dans les deux sens (ce qui permet aussi de choisir soi-même comment on veut qu’Adel et Olivia terminent : pratique).
Ensuite, ce sont les sujets traités : l’an dernier, peu importe le sens de lecture, on avait laissé Abel dans le doute et Olivia plus sûre d’elle, plus libre. C’est pourtant elle le personnage principal cette année : avec Olivia, on parle de la liberté, d’accomplissement, d’amour, « des choses banales qui prennent une tournure particulière quand on place ça sur certains terrains » comme le raconte Thomas Cadène, qui a co-écrit la BD avec Joseph Safieddine. Les terrains en l’occurrence, ce sont ceux des libertés des femmes et de l’orientation sexuelle.
Le point de départ de cette seconde saison c’est la découverte par Olivia que sa grand-mère Suzanne, récemment décédée, était amoureuse d’une femme dans les années 50. Elle part donc à la recherche de cette femme, Claude, et découvre aussi ce qu’est la vie d’une femme lesbienne dans une société machiste et paternaliste.
Été est une BD estivale avec « un emballage léger et drôle » mais où on n’oublie pas le monde dans lequel on vit. Tous les personnages ne sont pas blancs et hétéros, sans que cela soit toujours le centre de l’histoire. Un choix tout à fait conscient que décrit Thomas Cadène : « La diversité n’est pas une option narrative, c’est une réalité sociale. Quand on parle depuis soi-même (comme on le fait tous) on peut l’oublier. Il faut alors se mettre des sortes de petites alertes de type “pourquoi tous les personnages dans cette page sont blancs ?”, “pourquoi toutes les orientations sexuelles de mon histoire sont-elles hétérosexuelles ?”. »
Bref : chaque jour jusqu’à fin août, entre une story d’un hôtel avec piscine que vous ne pouvez pas vous payer et celle d’un mec ou d’une meuf que vous ne pourrez pas pécho, suivez @ete_arte, c’est léger mais sérieux et ça fait du bien.
Été du 28 juin au 26 août sur le compte Instagram @ete_arte
Coproduction : Arte France et Julien Aubert pour Bigger Than Fiction.
Écriture : Camille Duvelleroy, Thomas Cadène et Joseph Safieddine.
Illustrations : Cécile Bidault.
Musique : Santoré.