La nuit, une queue froide. Je fume en moufle entre une poubelle à verre et une porte cochère.
Le vortex attend.
Il attend le GDM. Girls De Merde ? La version féministe de VDM mais seulement pour les filles qui ont une vie de merde ? NON le GDM c’est Le Gang de Métal un groupe de fille qui nimp’ sur du son bad, dirty, sonore, moahhhhhhhhhhhhhhhhhh. On est méchantes, on porte une batte, on s’balade dans le métro avec notre blouz’ en cuir.
En ces temps si lisses, GDM semble vouloir pimenter le monde du rock indé féminin couincouin. On se souvient les avoir vu trainer dans un vieux “A nous paris”, celui de novembre 2012, on les découvre bien planquées dans le Bonbon nuit de février 2013. On dirait que les filles underground savent y faire avec la comm’, on dirait que Paris a besoin d’un nouveau Gang. Au programme : provocation, surréalisme, violence et bas résilles.
La baseline de leur interview, “L’amour et la violence” nous prévient : Sébastien Tellier n’est pas très loin. Sont-elles venues soutenir sa vague bleue dans notre capitale ?? On ne le saura jamais. Ce qu’on apprend par contre c’est que ce n’est pas si facile de raconter n’importe quoi, et qu’elles maitrisent à merveille cet art sans âge.
Bref, ce vendredi là, on ne savait pas de quoi notre nuité serait fête. On nous parle d’une soirée à 1€ avec Rebeka Warrior (chanteuse au seins de croix des Sexy Sushi), on se dit que c’est trop cool et carrément mieux que gratuit (so cheap le gratuit). Donc notre canette de redbull à 1,89€ dans le sac d’une copine, on se dirige vers cet endroit.
Lorsque la porte blindée s’ouvre, mon orteil va tomber car avec ou sans gang, il fait froid. On pousse, ça mousse. Une semi-épave dégomme trois nanas pour essayer de donner “le mot magique” avant tout le monde, comme s’il n’existait pas nous tendons notre pièce de salut au videur tout droit sorti de “retour vers le futur”. On dirait un magicien, on a pas le mot magique.
Le vortex s’ouvre… une brèche dans le 11ème arrondissement. GDM.
Aucun doute la dessus, ce lieu a été choisi principalement pour son nom futuriste et une envie mégalo de “mettre le feu au Vortex”. Habituellement, il accueille de gentilles soirées salsa, cubana, tralala. Ce soir, point de tacos, point de lumière. A droite un bar, tout droit un couloir, au fond une salle. On marche l’air assuré de ce qui ne savent pas. Bonjour Mr le catcheur torse nu, je vois qu’il y a une vie après Sexy Sushi ! Pas de doute, on ne s’est pas trompé, cet endroit est très bien fréquenté.
Entre Océane Rose Marie et Rebeka Warrior, on note la présence de toutes les bonnes lesbiennes de Paris mais aussi de nombreux punks et garçons à bonnets. De joli(e)s tatoué(e)s, de personnes en pulls et en k-way.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises et avons la chance d’être aux premières loges lorsqu’une fille se prend un fessée publique par Damie le Catcheur (nom inventé pour préserver son anonymat). La pauvresse au cul désormais rougi n’a pas le temps de dire « aie » qu’elle se voit accaparée d’un masque de catcheur, jetée aux loup de la fosse en délire. On ne la reverra jamais. Ça doit être un rite de passage, une sorte d’initiation vaudou vortex. On me balance un os, je me dis qu’il y a un os, on me balance un masque de Reb.Warrior en carton, je me dis que les masques tombent enfin, je le trouve, et là…
Black out.
Une bonne soirée.
GDM à suivre.
Pour avoir la chance de peut-être te prendre du son gang et une fessée :