Comme chaque été, je m’apprête à mettre trop de livres dans mon sac de voyage avant de partir en vacances, je me suis dit que vous seriez peut-être content·es d’avoir quelques idées de livres à dévorer que vous partiez ou non.
Les incontournables ouvrages « politiques » (au sens large)
On ne naît pas mec, Petit traité féministe sur les masculinités de Daisy Letourneur (on aura l’occasion d’en reparler) : Daisy Letourneur, l’autrice du blog « La Mecspliqueuse », propose de s’intéresser à la construction des masculinités en portant sur les hommes un regard féministe. Aux éditions de La Découverte, 18€
La panique woke, Anatomie d’une offensive réactionnaire d’Alex Mahoudeau : les réseaux sociaux, les hommes politiques et les journaux (réactionnaires) se sont emparés du mot de woke pour en faire un terme parapluie désignant toutes les formes d’engagement contre les discriminations. Le wokisme serait l’offensive des jeunes générations pour la destruction du monde et serait un nouveau « politiquement correct », l’équivalent de la cancel culture. Alex Mahoudeau, aussi connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Pandov Strochnis, s’intéresse à cette offensive réactionnaire et à sa mécanique idéologique. Editions Textuel, 16,90€
Écrire à l’encre violette, Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours, Aurore TURBIAU, Alex LACHKAR, Camille ISLERT, Manon BERTHIER et Alexandre ANTOLIN. L’importance de documenter et de conserver nos mémoires collectives est un sujet dont se sont emparé·es de nombreux·ses militant·es, notamment avec la question des archives LGBTQI. Né de ce même constat d’une mémoire immense mais ignorée, cet ouvrage retrace l’histoire de la littérature lesbienne de 1900 à nos jours, mettant ainsi au jour l’ampleur de ce dialogue lesbien. Un ouvrage important. Et en bonus, il est préfacé par Suzette Robichon et la postface est signée Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici. Aux Editions du Cavalier Bleu, 21€ (dont 80% sont reversés à la LIG, fonds de dotation féministe et lesbien).
Côté bande-dessinée
Ça ira mieux quand… féministe, vénère, paumée est la première BD de Lucie Lgt. L’autrice y raconte avec humour et légèreté des épisodes de son quotidien. Les scènes qui se succèdent construisent peu à peu le portrait de l’autrice et plus généralement d’une génération de meufs engagées dans un monde en chamboulement constant. Les Insolentes, 24,95€
Super Cyprine, Tess Kinski : Cypry est serveuse dans un cabaret de Pigalle mais elle porte en elle un lourd secret : sa cyprine est corrosive. Un jour, elle décide d’utiliser cette caractéristique pour se venger du harcèlement de trop. Une BD aux accents burlesques dont nous aurons l’occasion de vous reparler. Editions Massot, 19,50€
Les romans
Laisse tomber la nuit, Agnès Mascarou : la jeune narratrice de 18 ans voit son monde bouleversé lorsqu’elle découvre, avec le garçon qu’elle aime, le monde de la nuit et en particulier le drag. De bar en bar, de drag show en drag show, Agnès Mascarou nous fait revisiter avec un oeil neuf tous ces lieux qui ne sont qu’à nous ou presque. On se plonge dans l’ouvrage comme on se baigne dans la foule d’un club à 3h du mat’. C’est doux et ça fait du bien. On vous en dit plus bientôt aussi. Hors d’atteinte, 20€.
Vers le vrai, Anne Loyer : ce roman Young Adult retrace l’histoire de Paul, dont la vie qui semble toute tracée bascule lorsqu’il réalise qu’il aime éperdument un garçon. De son côté, Thalia enchaîne les relations avant de rencontrer Loïs. À 18 ans, tous deux sont à un tournant de leur vie. Un roman émouvant qui brosse un panorama poignant de préjugés encore tenaces. À partir de 13 ans, éditions Slalom, 14,95€