Savoir bien se comporter en tout lieu et en toute circonstance, obéir aux règles de la politesse avant de rouler des pelles, respecter l’hospitalité chez un plan cul, inviter des ami·e·s à une partouze : l’art de vivre est la clé du bonheur et du succès. Face aux nombreuses sollicitations que nous recevons, Friction Magazine a contacté une experte en savoir-vivre : la baronne Nadine de Q répond à vos questions dans cette nouvelle chronique.
N’hésitez pas à nous envoyer vos questions à hey@friction-magazine.fr.
Madame la baronne,
L’autre soir, alors que j’étais sur le trottoir d’un bar où je venais de prendre un verre en plein gaytho, j’aperçois sur la terrasse du bar d’en face un couple de mecs avec qui j’ai fait un (long et fort sympathique) plan à trois quelques semaines auparavant. Ils étaient en train de boire une bière avec des amis. Ne sachant que faire, je suis resté planté là… mais aurais-je dû allé les saluer (alors que je ne me souviens même pas de leurs prénoms) ? Ai-je été malpoli ?
— Jean-Camille
Cher Jean-Camille,
Merci de votre question : il s’agit du cas typique où deux pans d’une vie dissolue entre en collision. Je suis sûr que beaucoup de lectrices et lecteurs ont déjà eu ce type d’expérience.
Le savoir-vivre commande de toujours saluer les gens de sa connaissance : vous avez tout de même partagé une certaine intimité et si vos regards s’étaient croisés (volontairement ou non), il aurait été de bon ton d’au minimum les saluer de la main. En fonction de leur réaction, il n’aurait pas été déplacé d’aller leur faire la bise mais il est vrai que vous ne pouvez pas savoir les relations qu’ils entretiennent avec leurs amis et le contexte de votre première rencontre peut les placer dans une position d’inconfort. Fort heureusement, l’art de la discussion courtoise permet aussi d’amicales salutations tout en évitant de mentionner vos précédents rapports sexuels ou même le prénom oublié de votre interlocuteur : « Salut, ça va ? Oui, et toi ? » est tout à fait suffisant et approprié dans un environnement de trottoir de bar.
Cela dit, vous pourriez être d’humeur à solliciter une deuxième rencontre sexuelle. Dans ce cas, quelques formules énigmatiques pour l’entourage telles que « Ça fait un moment qu’on s’est pas vu » pourraient subtilement indiquer votre intérêt sans mettre qui que ce soit dans l’embarras.
J’espère vous avoir aidé et vous souhaite très vite de nouvelles rencontres de tout ordre, sur des trottoirs et ailleurs.
N. de Q