Dans un nouveau rapport, Prevailing against pandemics by putting people at the centre, publié le 26 novembre dernier en amont de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH.
La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.
Certains pays, à l’instar du Botswana ou de l’Eswatini, ont accompli des progrès considérables dans la lutte contre le SIDA et dépassé les objectifs fixés pour 2020 et doivent servir d’exemples pour fixer des objectifs ambitieux à l’horizon de 2025. Les nouveaux objectifs accordent la priorité à une meilleure couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils mettent l’accent sur les personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Il s’agit de mettre l’accent sur les personnes pour lutter efficacement contre le VIH et le SIDA en incluant des objectifs forts contre les discriminations : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre
Face à la pandémie de COVID 19, l’ONUSIDA appelle à tirer les enseignements de la lutte contre le VIH en matière de politiques de santé publique, en rappelant notamment les chiffres des personnes mortes du SIDA en attente de traitement. L’ONUSIDA milite activement pour la création de vaccins contre le coronavirus en mettant en garde contre le fait que ces vaccins ne deviennent pas l’apanage des pays riches.