« Médiatiser les sexualités », le colloque : fans de X et de pensée critique, à vos écrans !

Bon, c’est le reconfinement. On vous propose un type un peu différent de live cette fois-ci. Béatrice Damian-Gaillard et Florian Vörös organisent du 2 au 4 novembre le colloque en ligne « Médiatiser les sexualités ». Béatrice et Florian sont enseignant-es chercheur-es en sciences de l’information et de la communication, respectivement à l’université de Rennes 1 et à l’université de Lille.

On leur a posé quelques questions sur le colloque en ligne pour teaser un peu le genre de débat/réflexion qui se tiendra la semaine prochaine. Ça a l’air plutôt hot – fans de X et de pensée critique, à vos écrans !

C’est quoi « médiatiser les sexualités » ?

C’est un colloque consacré aux politiques sexuelles de la production et de la régulation des médias, qui se déroule en ligne, via un site web du lundi 2 au mercredi 4 novembre. Pendant trois jours, on va réfléchir à la régulation de l’expression sexuelle en ligne, au travail du sexe sur les plateformes de sexcam, à l’affichage des sexualités par la publicité et les campagnes de santé publique, à l’écriture des sexualités pour le cinéma et la télévision ou encore à ce que #MeToo a changé à la manière dont les journalistes parlent des sexualités. Ce qui relie toutes ces thématiques, c’est une réflexion sur la manière dont les médias et les technologies de communication organisent nos expériences publiques de la sexualité.

Pourquoi tu trouves que c’est intéressant pour les queeros qui ne sont pas à la fac être au courant de ce que disent des chercheures sur la médiatisation de la sexualité ?

On a rassemblé une trentaine de chercheur-es qui travaillent depuis cinq pays différents et on va aussi échanger avec des artistes et travailleuses du sexe (Eva Vocz et Robyn Chien) et avec des journalistes (Lénaïg Bredoux et Pauline Verduzier).

On pense que le colloque peut d’abord intéresser toute personne qui s’interroge sur la place importante – encore plus avec le confinement – des réseaux sociaux dans nos expériences quotidiennes de la sexualité : naviguer, visionner, draguer, débattre, etc. Avec Susanna Paasonen et Eva Vocz on parlera du puritanisme sexuel sur Facebook et Instagram et comment il cible surtout les femmes, les minorités sexuelles, les gros-ses et les travailleurs-euses du sexe. Avec Sharif Mowlabocus, Andrea Zanotti et Fred Pailler, on parlera de racisme et de cis-hétéro-sexisme sur les applications de rencontre, de Meetic à Grindr. Aussi, en écho à la nouvelle séquence islamophobe que l’on traverse, Virginie Julliard nous présentera son enquête sur le discours sexuel de l’extrême-droite sur Twitter.

Un deuxième intérêt de ce colloque, c’est de présenter des enquêtes sur les coulisses de la production des représentations de la sexualité auxquelles on est confronté-es au quotidien, dans la rue, sur le web, à la télévision, dans la presse, au musée, etc. On va pouvoir comprendre comment se fabriquent les personnages gays d’une série télévisée (Sarah Lécossais et Déborah Gay), une campagne de prévention du VIH à destination des hommes qui font du sexe avec des hommes (Elise Marsicano et Cécile Loriato), une exposition sur le jeu vidéo (Marion Coville), une performance sur une plateforme de sexcam (Jean-Marc Francony et Pierre Brasseur) ou encore un article de presse sur les violences sexuelles (Jeanne Wetzels, Laure Beaulieu, Florence Le Cam et Manon Libert). Ces enquêtes sont d’une grande qualité, elles valent vraiment le détour !

Un troisième intérêt de ce colloque, c’est d’ouvrir un espace de réflexion sur la manière dont les mobilisations féministes changent les représentations de la sexualité. À ce sujet, Rebecca Sullivan nous parlera des discussions dans les années 1980 sur la représentation du plaisir sexuel au sein du mythique laboratoire canadien de production de documentaires féministes Studio D. Dans la même veine, Irène Despontin-Lefèvre nous parlera de son enquête en cours au sein du mouvement #NousToutes. Lénaïg Bredoux et Pauline Verduzier échangerons enfin, à partir de leurs engagements féministes, sur l’enjeu de parler et de faire parler les autres de sexualité en tant que journalistes.

Comment on fait pour y participer ?

La participation est gratuite, il suffit de remplir ce formulaire. Vous recevrez lundi 2 novembre au matin un code qui vous permettra d’accéder aux vidéo-présentations pré-enregistrées et de poser ensuite des questions aux intervenant-es et d’écouter leurs réponses. Vous pouvez aussi suivre l’actualité du colloque via notre compte Twitter @mediasex2020 et partager vos réflexions avec le hashtag #MediaSex2020

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