Minuit Machine dévoile son quatrième album : 24

 

Minuit Machine est un duo créé en 2013 par Hélène de Thoury et Amandine Stioui. Depuis la création du duo, les deux musiciennes distillent une musique nostalgique et moderne à la fois, torturée et froide et qui nous prend aux tripes. Les lignes synthétiques planantes se marient aux beats électro aux accents technos pour créer des morceaux aussi addictifs que dansants. Minuit Machine sort aujourd’hui son quatrième album : 24 où les beats EBM côtoie des voix pop. Un mélange subtil qui nous a séduit·es. On a discuté avec Hélène et Amandine pendant leur tournée américaine et avant d’aller les voir sur scène au Trabendo le 23 novembre prochain.

Cela fait déjà 9 ans que votre duo existe. Comment est-il né ? Et comment se passe votre collaboration ?

Amandine – Initialement, c’est Hélène qui a monté le projet en 2013 puis elle a posté une annonce sur un site de rencontre de musiciens (à l’ancienne !) avec des démos. J’ai tout de suite flashé sur les tracks et j’ai ajouté une ligne de chant. 

Ensuite on s’est rencontrées et après avoir discuté pendant des heures, Minuit Machine était né ! 

La collaboration se passe très bien aujourd’hui, mais les débuts ont été un peu compliqués car au final on ne se connaissait pas du tout ! 

D’ailleurs, le groupe s’est arrêté entre 2015 et 2018 car nous n’étions plus sur la même longueur d’onde. 

Mais nous avons fini par nous retrouver et le projet a vraiment démarré sur de nouvelles bases solides en 2019 ! 

Depuis on est une team très soudée, contre vents et marées ! 

Votre musique aux influences très darkwave à vos débuts semble s’orienter de plus en plus vers l’EBM voire la techno. Comment est-ce que vous la définiriez ?

Amandine – Oui c’est vrai que notre musique varie au gré de nos mutations internes. 

Depuis 2020, nous sommes beaucoup plus attirées par des sonorités 90’s voire plus modernes, et des beats plus marqués. 

Notre musique est assez hybride : une sorte de mélange entre la darkwave et la techno avec des notes de dance music ! 

Hélène – Les lives ont aussi donné une autre dimension à notre musique. Au delà de l’évolution de nos goûts, on s’est rendu compte qu’on s’amusait beaucoup plus sur scène quand les morceaux étaient très rythmés et lorsque le public dansait ! Cela a forcément influencé notre façon de composer.

© Linda Trime

Parlez-nous un peu de votre nouvel album « 24 » : on y plonge dans un univers à la fois très cohérent et un peu inquiétant…

Amandine – Au niveau de la ligne de chant, je n’ai eu aucun filtre. C’est-à-dire que j’ai pris le parti d’écrire ce qui sortait de moi à un moment T. C’est raw et parfois très inquiétant en effet ! J’ai l’impression que cet album est vraiment une immersion dans notre monde, nos émotions, notre façon de voir les choses. 

Hélène – Comme à notre habitude, on ne s’est pas posées de questions sur cet album. On sait par expérience que ça ne sert à rien de se donner des directives car au final, comme on se laisse guider par nos émotions, le résultat est toujours différent ! C’est donc l’état d’esprit d’un moment, d’une période de quelques mois entre fin 2021 et le printemps 2022. Une période où les salles ont de nouveau fermé. C’est donc un condensé de frustration, de mélancolie mais aussi de force, d’envie de se battre et de s’en sortir.

La période liée à la pandémie de covid a été très difficile pour vous personnellement. Comment avez-vous fait pour surmonter tous les obstacles que vous avez affrontés ?  

Amandine – Elle l’a été d’autant plus que lorsque le confinement a démarré nous étions en pleine promo de notre album Infrarouge qui marquait notre retour après ce fameux break de 3 ans. 

Nous avons continué de bosser d’arrache-pied : nous avons composé l’EP Don’t Run From The Fire puis dans la foulée nous avons tourné un livestream Sainte Rave – Virtuel Edition qui a été un gros succès bien que totalement inattendu ! 

Hélène – Pour moi, on est encore dans la période Covid car même si les concerts ont repris, l’industrie a changé et tout parait plus compliqué. Et aussi, personnellement, j’ai eu de grosses complications suite au Covid. J’ai perdu, entre autre, l’audition à gauche et c’est  évidemment un nouveau et énorme challenge ! Il a fallu s’adapter, en changeant la position des retours sur scène par exemple. Mais malgré tout, on continue d’avancer. 

Vous êtes actuellement en tournée aux Etats-Unis. Qu’est-ce que ça vous fait d’avoir une telle dimension internationale ?

Amandine – C’est génial et étrange à la fois ! C’est assez cool car ça nous a permis de voyager et visiter pas mal de pays ! Genre là on voit des paysages incroyables et on rencontre plein de nouvelles personnes. 

Mais c’est parfois fatiguant car les groupes populaires majoritairement en France ont des tournées beaucoup plus reposantes.

Hélène – Je trouve ça incroyable que notre musique nous permettent de voyager, de découvrir des cultures différentes. Là aux Etats-Unis, les gens te remercient de venir d’aussi loin pour jouer pour eux. Alors qu’au final c’est plutôt nous qui avons de la chance même si comme le dit Amandine, physiquement c’est une sacrée épreuve ! 

Minuit Machine sera en concert au Trabendo le 23 novembre prochain : event

24, sortie le 4 novembre, SYNTH RELIGION