Nos recommandations pour l’édition 2021 de Chéries Chéris

Le Festival de films LGBTQI+++ Chéries-Chéris revient pour sa 27ème édition qui se déroulera du 20 au 30 novembre 2021. Les films seront comme chaque année à découvrir dans les cinémas MK2 Beaubourg, Quai de Seine et Bibliothèque.

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Après le report de l’édition 2020 à juillet 2021, il y aura non pas une mais deux éditions du festival Chéries Chéris cette année et ce en moins de six mois. Entre ces deux éditions, Titane de Julia Ducournau a obtenu la Palme d’Or à Cannes et il nous semble qu’un vent nouveau souffle sur le cinéma. Lors de sa réception du prix, à Cannes, c’est en ces termes que la réalisatrice s’est exprimée : elle a souhaité remercier le jury d’avoir reconnu « le besoin avide et viscéral qu’on a d’un monde plus inclusif et plus fluide. » Pour autant, à l’aube de cette nouvelle édition d’un des plus grands festivals consacrés aux films LGBTI+, la question se pose de savoir si les monstres sont bien entrés au cinéma. On ne peut s’empêcher d’avoir cette idée-là en tête lorsqu’on se penche sur la (très dense et très alléchante) programmation de Chéries Chéris cette année. Au sein d’une sélection comprenant 64 longs-métrages et 66 courts, toutes les facettes de nos identités et nos personnalités sont interrogées: les plus consensuelles comme les plus radicales. Et pour vous aider à faire votre choix parmi cette multitude de films, voilà ce que l’équipe de Friction a décidé d’aller voir.

Samedi 20 décembre

15h10 – Pour se mettre en jambe on file au MK2 Beaubourg assister à la projection de Pour la vie, le documentaire d’Anne-Claire Dolivet & Aurelia Bloch qui fait le choix de montrer comment les seniors gays et lesbiennes vivent leurs amours, elleux qui ont vécu leurs premières relations dans la clandestinité. Le film permet d’évoquer à la fois la maladie, la vieillesse et les liens entre les générations, le militantisme ou encore la lutte contre le VIH/SIDA.

Dimanche 21 novembre

10h45 – On commence la journée avec le multi-primé Pourquoi pas toi (Hochwald), un long métrage de l’Autrichienne Evi Romen sorti en 2020. Le personnage principal, Mario, un passionné de danse originaire du Tyrol est confronté à la mort de son meilleur ami, victime d’un attentat alors qu’ils étaient en voyage à Rome. On suivra alors le jeune homme dans son deuil et on le verra se reconstruire peu à peu auprès de Nadim, un jeune musulman. Le film aborde des thématiques fortes: le processus chaotique de deuil, la prostitution « banale », la subversion queer par les ustensiles ou encore la passion de la danse (en mode groove) dans un milieu populaire guère porté sur ce genre d’« excentricités ».

14h50 – MÃES DO DERICK (Les mères de Derick), un documentaire brésilien de Denise Kelm Soares, Thammy, Bruna, Shiva et Ana sont les mères de Derick, un garçon de neuf ans. Lesbiennes, non monogames et anarchistes, les 4 femmes ont construit une maison pour élever leur enfant dans une petite ville forestière sur la côte du Paraná, une province conservatrice du sud du Brésil. Mêlant à la fois le documentaire, la fiction et la musique, cette œuvre hybride évoque les nouveaux enjeux queer et féministes, l’anticapitalisme, l’anarchisme collectif ou encore la force de l’art pour défier le système dominant.

Mardi 23 novembre

20h00 – Cérémonie d’ouverture. On assistera ce soir-là à la projection de After Blue (Paradis Sale) le nouveau film de Bertrand Mandico. Le réalisateur de Garçons Sauvages (2018) signe ici une oeuvre puissante, condensé de science-fiction, d’érotisme au-delà des définitions de genres et de poésie visuelle à la saveur volontairement kitsch. On est plongé-e-s dans un futur lointain, sur une planète sauvage où l’on découvre Roxy, adolescente solitaire qui délivre une criminelle ensevelie sous les sables. A peine libérée, cette dernière sème la mort. Tenues pour responsables, Roxy et sa mère Zora sont bannies de leur communauté et condamnées à traquer la meurtrière.
Elles arpentent alors les territoires surnaturels de leur paradis sale…

Mercredi 24 novembre

11h30 – Tove de Zaida Bergroth. Représentant de la Finlande aux Oscar, ce biopic captivant relate les années de jeunesse de Tove Jansson, écrivaine, peintre et dessinatrice, principalement connue pour sa série Les Moumines, des livres illustrés pour enfants qui ont fait le tour du monde.

14h35 – Dans Monsoon, le réalisateur britannique d’origine sino-cambodgienne Hong Khaou puise dans son expérience personnelle pour livrer un drame intimiste traitant de quête identitaire sur fond d’histoire d’amour. On accompagne Kit, le personnage principal, dans un voyage à Saigon où il retourne pour la première fois depuis qu’il a quitté le pays à l’âge de sept ans avec sa famille. Kit, incapable de parler sa langue natale, se sent en décalage avec la culture vietnamienne, mais c’est entouré de Lee, son ami d’enfance avec lequel il renoue, et de Lewis, un Américain dont il tombe amoureux, qu’il va tenter de renouer avec ses racines.

Jeudi 25 novembre

En courant d’un cinéma à l’autre, vous réussirez à voir les trois programmes de courts-métrages de la journée. À 15h35, on pourra découvrir une partie de la sélection de courts consacrés aux thématiques trans puis à 17h30, ce sont les courts métrages gays et enfin à 22h05 les courts métrages lesbiens. La sélection est dense puisque plusieurs soirées sont consacrées aux courts dans cette 27e édition.

Vendredi 26 novembre

21h50 – Madalena de Madiano Marcheti dresse le portrait de divers personnages reliés entre eux par Madalena, une femme trans qui vient d’être assassinée. Avec ce premier film, le réalisateur livre une œuvre poétique loin de tout misérabilisme ou sensationnalisme prenant peu à peu la forme d’un road trip envoûtant.

Samedi 27 novembre

15h05 – On se rue au MK2 Beaubourg pour voir le documentaire de Isabelle Solas, Nos corps sont vos champs de bataille. Dans une Argentine divisée entre un conservatisme profond et un élan féministe inédit, le film dépeint les trajets de Claudia et Violeta, dans leur cheminement politique et leur vie intime. Femmes trans se revendiquant travesties, elles se heurtent avec leurs camarades à la violence patriarcale, jusque dans leur chair. Dans la lignée de Bixa travesty, ce documentaire immersif se distingue par la densité exceptionnelle de son propos, à la fois queer, politique et intimiste, et se confronte à de nombreuses questions éminemment actuelles et variées sur le capitalisme, le patriarcat, la binarité, le féminisme, les questions de classe ou la problématique migratoire.

nos corps sont vos champs de bataille - isabelle Solas - Festival film queer paris

Dimanche 28 novembre

15h10 – Avec Au coeur du bois, Claus Drexel signe un nouveau documentaire d’immersion sociologique, humaniste et intime, en donnant la parole aux prostituées du Bois de Boulogne. Mylène, Kimberley, Floria, Raquel, Paola… Vingt prostituées trans ou travesties de différentes générations, ayant fréquenté ou fréquentant encore le bois de Boulogne. Elles font le récit des petites péripéties et des moments forts qu’elles y ont vécus, définissant ainsi les contours de leur métier. Fidèle à son style si caractéristique (en plan frontal, avec une caméra fixe à hauteur de celles qui lui racontent leurs existences), le cinéaste livre des portraits entre drôlerie et émotion, fierté et désespoir.

17h30 – On fait un saut au MK2 Quai de Seine pour voir quelques courts-métrages lesbiens.

22h15 – Et on enchaîne après une petite sieste avec Nudo Mixteco, un film de la Mexicaine Àngeles Cruz. Le film raconte les histoires de Maria, Chabela et Toña, croisées à la fête patronale de San Mateo,village mixtèque
de la région d’Oaxaca. Maria, revenue au village pour enterrer sa mère, renoue avec Piedad, son amour lesbien de jeunesse. Chabela fait face au retour d’Esteban, son ancien époux, furieux de voir qu’elle a refait sa vie sans lui. Toña revit un traumatisme lié à son enfance qu’elle décide de ne plus taire. Avec ce premier long-métrage remarquable, la réalisatrice Ángeles Cruz dresse le portrait émouvant de trois femmes autochtones dans leur rapport à l’amour, au sexe et au désir. Obligées de composer avec les restrictions souvent écrasantes des coutumes, elles jouent chacune à leur façon leur place au sein de la communauté en tentant de s’affranchir des pratiques patriarcales et des traditions dans une société mexicaine en pleine mutation.

Mardi 30 novembre

20h00 – RDV au MK2 Bibliothèque pour découvrir Moneyboys lors de la Cérémonie de clôture du festival. Présenté dans la section Un Certain regard du Festival de Cannes 2021, Moneyboys est le sublime premier long-métrage de Yilin Chen Bo, réalisateur chinois immigré en Autriche en 1994 et qui a été formé à l’Académie du film de Vienne sous la direction de Michael Haneke. À travers l’expérience de Fei, jeune villageois qui se prostitue pour subvenir aux besoins de sa famille, le cinéaste aborde le tabou de l’homosexualité masculine dans une société chinoise tiraillée entre les valeurs rurales traditionnelles et celles du capitalisme galopant. L’équipe du film sera présente lors de cette séance. À ne manquer sous aucun prétexte.

RDV sur Instagram et Twitter pour gagner tes places pour la séance de ton choix

Pour retrouver toutes les dates et séances : cheries-cheris.com/festival/

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