« Nous défendons une ligne éditoriale antiraciste, féministe, queer et anarchiste. » Rencontre avec la jeune maison d’édition Blast

Les éditions blast défendent des ouvrages qui proposent un regard sur la société ou une voix qui éclaire le contexte autant qu’elle est éclairé par lui. La jeune maison d’édition défend une littérature d’essai et de création politique, une littérature qui pense l’articulation des oppressions et des luttes et qui ouvre des perspectives depuis le champ des résistances antiracistes, féministes, queers, anarchistes. Karima et Sol, les éditeur·trices, ont accepté de répondre à nos questions.

Est-ce que vous pouvez revenir sur le nom de la maison d’édition qui évoque l’explosion ? 

Nous avons choisi le nom « blast » pour deux raisons. La première est le sens anglais du mot « blast », qui signifie onde de choc ou effet de souffle. La seconde est le sens grec du mot « blaste », qui signifie ce qui germe, s’enracine, parasite. Ce nom faisait pour nous lien entre notre volonté de mettre en question radicalement les structures de pouvoir et les dominations systémiques et celle de proposer d’autres façons d’approcher le monde, de construire les imaginaires, de penser les luttes politiques.

Quelle est la ligne éditoriale que vous portez ? 

Nous défendons une ligne éditoriale antiraciste, féministe, queer et anarchiste. Il ne s’agit pas pour nous de rechercher une pureté politique avec des livres qui cocheraient toutes les cases, mais de proposer des textes écrits par des auteurices conscient·es de leurs contextes d’énonciation et de réception. Nous prêtons une attention particulière à la notion de parole située et à la prise en compte des enjeux systémiques. Nous publions donc principalement des essais et de la littérature, avec un intérêt particulier pour cette dernière en ce qu’elle peut, par le sensible, ouvrir des perspectives et nourrir nos luttes.

Racontez-nous la genèse de la maison d’édition…

De formation littéraire et artistique, nous nous sommes ensuite orienté·es vers l’édition bien que n’étant pas du milieu. Nous nous sommes donc formé·es à cet effet avec pour projet de monter cette maison d’édition qui serait à l’intersection de nos engagements politiques et de nos intérêts artistiques et culturels.

Pouvez-nous nous dire comment vous soumettre des manuscrits ? Et quels sont les types d’ouvrages que vous souhaitez défendre ? 

Les manuscrits peuvent nous être envoyés à notre adresse mail accompagnés d’une brève présentation. Nous défendons des textes de littérature (poésies, romans, nouvelles) et des essais, et avons également récemment ouvert d’autres champs en publiant un album jeunesse et un livre d’artiste.

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des prochaines sorties de la maison d’édition ? Quelles sont les prochaines étapes ? 

Nous venons de publier le roman Si la rose vient à faner de Pauline de Vergnette, qui traite d’un féminicide et du traitement de ce dernier par la justice, et Les Gisantes, un recueil de poèmes de Coline Fournout autour de la question de la mort, du suicide et du deuil. Le prochain ouvrage à paraître en avril est un essai de Pierre Nierdergang intitulé Vers la normativité queer, qui aborde les dynamiques de normalisation et normativité à l’œuvre dans les structures sociales et les milieux queers. Puis nous publierons en mai métacures, un recueil de poèmes de Douce Dibondo, un recueil au cœur des enjeux de race et de queerité, qui aborde la guérison communautaire et collective.