Quel grand bonheur que de vous annoncer l’ouverture de la Cave à Kings à Bordeaux depuis vin septembre. King comme Drag King, pour les non-initié.e.s. A l’occasion d’une première soirée avec le collectif d’amour Klub666, nous avons eu envie de leur laisser la parole !
La Cave à Kings
La cave à Kings est née d’une rencontre entre deux kings bordelais, Bili Bird et George Cockette, via leur ami commun César Kaastou. 5 minutes plus tard, la Cave est lancée. Ce regroupement était essentiel pour contrer l’isolement et l’invisibilité des kings. Elle nous permet de nous entraider et pour certains de trouver le soutien et l’espace de se lancer dans la performance King. 8 mois plus tard, la première soirée de la Cave a fait du bruit, et plaisir, en cette fin septembre.
Être Drag King ?
Être Drag Kings pour nous, c’est refuser les stéréotypes de genre. C’est une démonstration de l’idée féministe que le genre n’est pas une donnée biologique, mais une construction sociale. Et ça nous permet, en tant que personnes exclues de la norme cis-mâle-hétéro dominante, d’explorer les masculinités pour les exagérer, se les apprivoiser/approprier ou les moquer pour s’exprimer sur des sujets personnels et politiques.
Le nom de la Cave fait référence a sa contrée Bordelaise mais aussi à l’invisibilité des Drags Kings. Si les drag queens gagnent en popularité dans les médias mainstream, les Kings restent underground. Les kings viennent principalement, et historiquement, des communautés les(bi)enne, trans et queer. Cette invisibilisation fait donc aussi écho à la place minorisée que les kings vivent déjà dans leur propre communauté LGBTQI+.
La « cave » c’est aussi le choix de ne pas faire référence à l’histoire des « houses/maisons », issues entre autres de la culture des Ballroom, une histoire et un présent appartenant aux queers racisé.es. Et puis aussi parce que fuck l’idée de la famille, ni père ni mère, juste des rois auto-proclamés.
Les projets futurs de la cave sont de performer là où on veut/nous veut/ nous font tourner. Mais aussi d’ouvrir ses portes pour des temps d’ateliers et de workshop axés sur la création de personnages et de performances.
Les Kings vu par eux même
Bombibutt :
Pour ma part, Bombibutt est mon allié. Explorer le king à travers ce personnage plutôt proche de moi m’a permis de libérer une extravagance que je ne m’autoriserai pas hors drag. Aussi, exploiter cet aspect performatif sous un angle engagé/politique parfois explicite, parfois moins. »
Marie Lou/ George Cockette « être George c’est une opportunité créative d’exprimer mon identité de genre autrement. Mais être un king c’est aussi pour moi s’habiller de stéréotypes pour se moquer ou questionner les mecs et les masculinités, via mon personnage de Marc De Bronzage par exemple
Roberto Rride :
J’ai commencé à faire du drag king pour m’approprier des attitudes, des gestes, des mots et une aisance dans l’occupation de l’espace qui sont censés être le monopole des hommes cis. Je m’amuse à dégommer les mythes de la virilité et à copier mes musiciens et chanteurs préférés. »
Amandine/ César Kaastou « Je fais du king pour (re)prendre conscience de ma liberté d’être qui je veux. Et surtout pour être beau et avoir la classe.
Bili Bird :
Le drag king est une manière de m’approprier une masculinité qui m’a toujours été refusée. Le drag est un super outil pour améliorer ma vie de mec trans grâce à l’hyper masculinisation de mon corps. C’est aussi un acte politique qui me permet de performer des clichés de genre, de me les réapproprier et de me moquer des attitudes liées aux masculinité toxiques et oppressives.
Juni/ Fernando :
I use drag as an alternative identity that allows me to explore and perform in ways I’ve inhibited myself from acting in my everyday life. My life revolves around political and activist communities (queer, derby, drag), and although I still have a lot to learn, I can’t wait to continue growing as a drag king and taking up space in a society that still has to learn how peformative gender can be.