RENCONTRE : NAMORO, LA MUSIQUE DES FEUX DE L’AMOUR

Namoro est un duo composé de deux femmes qui font de la lova song. Notre rédactrice Élisa joue et chante dans ce groupe. Elle a posé des questions à l’autre moitié du duo.

Friction : Bonjour Alex Santa Cruz, bonjour babe, tu es chanteuse au sein du groupe. Alors d’abord, NAMORO, qu’est-ce que ça veut dire ?

Alex Santa Cruz : NAMORO c’est un mot portugais, découvert dans les vers de Pessoa. Ça désigne un amour intense qui a conscience de sa finitude. Mais c’est pas un amour de passage, le Namoro ça peut durer toute une vie ! On aimait bien cette idée car notre duo veut célébrer l’amour physique et vécu.

Ça fait combien de temps qu’il existe votre Namoro ?

Dans la vie ça fait 7 ans. Dans la vie comme sur scène d’ailleurs, d’abord du théâtre! Ça fait 3 ans qu’on fait de la musique ensemble. D’abord on avait un projet plus noise, on beuglait dans des micros mal réglés et ça nous faisait bien rire. Mais personne voulait écouter. Puis tu t’es mis à la batterie, moi j’ai intensifié mes cours de chant et maintenant on fait de la musique un peu plus stable. Dans les premiers temps on était très en colère. En colère contre le patriarcat, on étouffait parce qu’on se sentait vivre dans un espace hostile à notre amour et ça nous rendait finalement triste. On voulait faire de la musique comme les Riot Grrl, mais notre musique était impuissante. On voulait inviter les femmes qu’elles soient encore enfants, jeunes, adultes et vieilles à se battre. On voulait écrire pour nos corps et tout déchirer. Mais c’était pas très audible.

Alex du duo NAMORO

Et alors qu’est-ce qui a changé ?

Des lectures, Les Voix de Wounded Knee, Un peuple résiste, par exemple et surtout. C’est un livre collectif qui traite du soulèvement amérindien de 1973. Dans le livre il y a un témoignage d’une femme qui dit que tout est entre nos mains. Qu’on peut passer sa vie à se casser les dents en tentant de fissurer la coque du système ou alors on peut danser à côté et faire exister ce qui compte. C’est la différence entre l’autorité et le pouvoir. Les systèmes n’ont pas de pouvoir ils ont de l’autorité. Le pouvoir est entre nos mains. On a commencé à se dire que l’amour montré, dit, gueulé ça nous galvanisait plus, que c’était notre pouvoir. On avait pas envie de se plaindre on avait envie de rire. Rire et s’embrasser au nez du monde.

C’est comme ça qu’est née La Lova song ?

Oui, la Lova song c’est de la musique amoureuse. On dit maintenant que Namoro c’est un groupe qui n’a pas fait le deuil du Riot Grrl mais qui apprend à vivre avec son temps. C’est donc à coup de synthés et de kicks électroniques qu’on fout de l’amour partout. On aime le monde de la fête, la vraie belle fête où chacun prend soin de l’autre. On veut créer des concerts qui soient des moments partagés où c’est le feu ! Les vrais feux de l’amour en live. On a des Namorettes, Claudettes Drag qui dansent pendant nos lives (Toutes nos Namorettes proviennent de la troupe des Douze Travelos d’Hercule !). Et les gens sont à fond ! On bosse aussi avec Le Club de Danse, collectif dont le but est de remettre au goût du son actuel les danses des bals d’antan.

La Lova song c’est tout ça.   Toi c’est la batterie et les textes. Moi j’aime la mélodie qui se balade dans les ombres. Une fois on nous a dit que notre musique c’était comme faire briller un morceau de charbon. Je trouve ça assez juste et assez beau.

Et où on l’entend la Lova Song ?

Pour l’instant sur Soundcloud ! On commence les concerts tout juste. (24.10 à Grenoble, 05.11 au Gambetta Club à Paris, on va aller se promener du côté du Lavoir Public à Lyon aussi) On voulait aussi offrir nos concerts pour des assos ou des structures qui ont besoin de groupes pour des soirées, faire du soutien. Ça compte. On s’est proposées pour des sex parties organisées à Lille par les soirées Désobéir, pour Les Lesbiennes dépassent les frontières. On est là. On est artistes associées du Midi/Minuit, un lieu à Grenoble où on peut répéter, tourner des clips, enregistrer nos morceaux. C’est très agréable. Et maintenant que l’on est à Paris, on cherche à se faire de nouveaux contacts. On aime bien que les choses se fassent par affinités sélectives. Laisser une grande place au hasard des rencontres.

Un mot de la fin Alex ?

Je sais pas. Un seul mot ?

Pourquoi pas oui !

Okay. Euh. Oh si : WELCOME!

***Ecouter NAMORO Sur Soundcloud

Le Facebook de NAMORO

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