Sauvons la librairie Un livre et une tasse de thé

Juliette et Annabelle de la librairie Un livre et une tasse de thé se sont rencontrées dans un collège où elles étaient surveillantes il y a de ça quelques années. Elles sont vite devenues amies parce qu’elles avaient des points communs culturels et politiques. En 2019, à 25 et 27 ans, elles décident d’ouvrir une librairie avec un espace salon de thé, qui soit un espace accueillant pour mettre en avant leurs coups de cœur littéraires et de sciences humaines. Elles ont repris une librairie en novembre 2020 à Paris, à côté de la place de la République. La librairie se retrouve aujourd’hui en difficulté. Nous les avons rencontrées. 

© Gabrielle Malewski

Des difficultés liées à la pandémie 

La librairie a ouvert en novembre 2020, le jour du deuxième confinement. La librairie a donc ouvert fermée. S’en est suivie une période compliquée, des click and collect aux ouvertures partielles. Pendant cette période, le salon de thé a été interdit, or c’était un espace essentiel dans l’économie de la librairie, le prix du livre étant unique, c’est sur le salon de thé que Juliette et Annabelle peuvent réaliser le plus de marge. La période a été suivie par la guerre en Ukraine qui a entraîné des pénuries de papier, renforçant encore les difficultés que connaissait la librairie. Celle-ci a donc accumulé un certain nombre de dettes qui la mettent en péril même si elle a réussi à atteindre l’équilibre au fil des mois. Bloquées chez leurs distributeurs en raison de trop nombreux impayés, Juliette et Annabelle ne peuvent plus s’approvisionner en nouveauté, or dans une librairie, il y a environ 60% des ventes qui sont réalisées sur les nouveautés. Les librairies, bien qu’estampillées commerce essentiel par l’État, n’ont pas bénéficié d’aides de l’état, fragilisant ainsi des économies déjà fragiles. 

Une librairie à part

La librairie se distingue des librairies traditionnelles par son engagement féministe fort qui correspond aux valeurs exprimées dans le manifeste de la librairie. « L’idée c’est vraiment de combattre le patriarcat et le capitalisme par la littérature, la fiction et les essais. » explique Juliette. Un livre et une tasse de thé est un lieu de rencontre. « Notre souhait, c’est de faire vivre un lieu bienveillant où tout le monde puisse avoir la parole » poursuit-elle. La librairie accueille des auteurices pour des rencontres et l’espace du salon de thé permet une parole plus intime favorisée à travers différents ateliers d’écriture ou pop culture. La librairie se distingue ainsi de librairies plus élitistes où on aurait du mal à entrer au premier abord.

© Gabrielle Malewski

Soutenir la librairie 

 On peut aider Un livre et une tasse de thé en contribuant et en partageant la campagne de crowdfunding. « Pour que la campagne soit à l’image de notre librairie, on organise un certain nombre d’événements sur notre compte instagram avec des lots spéciaux, des enchères. Des autrices nous offrent des ateliers d’écriture, des dessins, des ateliers de mentorat avec des éditrices qui apportent leurs conseils. On organise aussi un très grosse soirée le 6 juillet au Trabendo, on dévoilera la programmation mais ça promet d’être sympathique. »

Les recommandations pour l’été 

Juliette nous fait ses recommandations pour l’été. «Un de nos gros coups de coeur à la librairie, c’est un essai qui n’est pas facile du premier abord parce que ça parle de féminicide mais c’est un sujet essentiel mais abordé avec beaucoup de pudeur avec une grande réflexion sur la question et aussi sur la justice restaurative, c’est le livre de Laurène Daycard, Nos Absentes, paru aux éditions du Seuil. 


En littérature, il y a une trilogie de Gabrielle Fiteau-Chiba, Encabanée, puis Sauvagines puis Bivouac. C’est une trilogie qui se passe au Canada, on explore le grand nord avec des personnages très touchants, avec une lutte politique et écologique qui s’inscrit derrière.» Il n’y a plus qu’à se précipiter à Un livre et une tasse de thé pour aller les acheter et soutenir la librairie.