Après avoir écouté « Heartbeats » et « Pass it on » en boucle pendant deux heures, nous nous rendons compte du vide de notre connaissance à propos de ce groupe utilisé à bon escient en 2010 par le film les amours imaginaires de Xavier Dolan.
Qui sont-ils, d’où viennent-ils, que mange donc Karin Dreijer Andersson au petit déjeuner pour nous donner ainsi envie de faire l’amour ?Aavec qui fait-elle l’amour – pardon-écrit-elle ses chansons ? Est-elle un transsexuel blond ? A quelle date montera-t-elle sur scène ? Dans quelle tenue ?
Ni une ni deux, nous appelons Google. Il décroche toujours, nous l’aimons pour ça.
- Réponse 1/ The Knife est un groupe suédois, du nord donc.
- Réponse 2/ Karin n’est pas seule, elle travaille avec Olof Dreijer pour les albums du groupe. Ils sont frère et sœur, ils ne font donc pas l’amour (hope… ceci dit, ils n’ont pas le même nom).
- Réponse 3/ Parfois, Karin chante seule. Son projet de sœur émancipée s’appelle Fever Ray. Nous sommes fans.
Ces réponses tuent le peu de crédibilité journalistique dont nous nous prévalons, nous allons faire un paragraphe.
Grâce à quelques succès commerciaux et à leur juste rétribution, The Knife crée sa propre maison de disque : Rabid Records dont le soundcloud regorge de sons intéressants, mais trop rares à notre goût. Le dernier concert officiel du groupe a eu lieu en 2006. Il y a 5 ans donc. Ils ne veulent plus faire profiter de leur talent le public, mais pourquoi ? Un traumatisme ? Une défiguration ? La peur des réactions d’une foule en trance-sexuelle ? Il nous faut découvrir les raisons de cet absentéisme scénique.
Un opéra et Darwin
Quelques mots clés plus tard, nous découvrons un projet tout ce qu’il y a de surprenant : un OPERA électro. Oui un opéra !! Nous ne sommes pas les seuls surpris, et même le très sérieux Financial Times évoque cette oeuvre dans un article qui nous permet également de découvrir que Lady Gaga est une menteuse et/ou ne connait pas The Knife. Elle affirmait en effet vouloir mettre en scène le premier opéra electro rock du monde, The Knife l’a coiffé au poteau. Et toc.
Intitulé Tomorow in a Year (Demain dans un an ?) l’opera suédo-berlino-danois prit tout d’abord ses quartiers à Londres pour ensuite s’exporter en Irlande en juin 2011. Si nous avions su, nous aurions pris l’avion pour Cork. L’oeuvre scénique, et l’album-concept qui l’accompagne, est le fruit de la collaboration de The Knife avec la chanteuse lyrique Kristina Wahlin et Hotel Pro Forma pour les créations visuelles. Elle a pour sujet Charles Darwin, sa vision du monde mais aussi les découvertes du papa de la théorie de l’évolution. Le caractère tant évolutif qu’électronique de la bande son est-il a rapprocher de cette théorie ? Dans tous les cas, pas moins de six danseurs participent à mettre en relief la vie du naturaliste suivant les voix aussi envoutantes que chaudes des deux chanteuses :
Voici un extrait qui nous donne des frissons dans le dos (mais aucune envie de faire l’amour).
Il faut bien avouer que certains passages de l’opéra Darwin electro-rock nous laissent assez perplexe :
Planningtorock 5 min mix: Darwin like variation on different vocal expression and styles
Nous avons compté 5 albums sur ce site qui fait office de référence indé aux Etats-Unis : pitchfork. Etant donné que le premier cd du groupe date de 2001 (les vynils ne comptent pas), que sa renomée n’a jamais atteind celle du groupe Portishead dont les sonorités sont comparables, que les deux suédois cultivent une image etrango-sexo-nordique, allant jusqu’à reproduire un clip sur un plateau télévisé (voir vidéo ci-après) et aiment avoir l’air de drôles d’oiseaux (voir photo en haut de l’article) nous devons nous rendre à l’évidence :
The Knife rentre parfaitement dans la case des groupes alternatifs-électro-trip-hop, ce qui ne veut rien dire. B.R.A.V.O
En concert dans toute l’Europe et à Paris en mai 2013. Sold out à Paris.