Le Whole Festival à Ferropolis, à quelques encablures de Berlin est le plus gros festival queer au monde. Des membres de Friction se sont glissé·es parmi les participant·es et Leslie nous fait partager ses sensations et émotions dans cette série d’articles.
Les jolis garçons, ça se mérite. Il nous aura fallu près de huit mois de préparation, on aura vu une location de camping-car annulée, puis un avion (on déteste EasyJet, remboursez, dédommagez), mais on y est. Probablement les vacances les plus chères et les plus compliquées de nos vies mais voilà : le Whole, le festival queer le plus grand du monde. À quelques heures de Berlin et dans un décor irréel. Je ne m’attends jamais à être ébahie par la beauté des garçons. Ici, ils me semblent tous beaux, tous agréables, tous aimables. Aimables littéralement, je pourrais les aimer. Je regarde toutes ces fesses qui apparaissent avec le soleil qui se fraie un chemin entre les nuages chargés de pluie qui nous ont accompagné·es sur le trajet. Elles sont belles ces fesses, ils sont jolis ces garçons. Dans les éclats de rire et les négociations – qui se gare où ? et comment ? – il y a déjà un tout qui me plaît. Plus l’heure d’arrivée de mes amis approche, plus je sens l’excitation : on y est, on est là. C’est là que ça va se passer. On n’est encore que sur le camping et pourtant, déjà monte la joie d’être nous, ensemble. Et je regarde les fesses des garçons, elles sont belles, rebondies, elles sont joyeuses, les fesses des garçons. J’en oublierais presque que je ne suis pas là, pas pour les fesses des garçons, pas pour les jolis garçons. Mais je suis si heureuse de les voir, les jolis garçons, leurs jolies fesses, la perspective d’une liberté que nous n’aurions qu’ici. Je ne sais rien encore, de ce qui nous attend et pourtant ça se sent, un moment suspendu où être vraiment soi.
Et puis il y a la délivrance d’être enfin tous·tes ensemble et de savoir que tous nos efforts, tous nos plans, ont enfin abouti en un moment qui sera à la fois à nous et à dix mille personnes mais notre bulle. Notre récompense peut-être. On déteste toujours EasyJet mais on y est, les véhicules sont garés, les bières et le vin sont au frais. Les jolis garçons se dirigent vers la fête, nous aussi.
Il y en a tant, des jolis garçons, il y a aussi des jolies filles, et tout ce qu’il y a entre les deux est joli aussi. En fin de compte, cette foule bigarrée est immensément belle. Je n’ai pas entendu la première note de musique, je n’ai pas vu la première lumière, je ne sais même pas à quoi ressemble Ferropolis. Et pourtant, je sais que c’est là que s’effaceront toutes les galères, c’est là que, dans la fatigue, nous trouverons des sources où puiser toute l’énergie dont nous ne savions même pas avoir besoin. Les garçons sont jolis, la fête est jolie et nous y sommes. C’est parti.