Artiste aux multiples visages, $afia Bahmed-Schwartz joue avec les mots et les saisons. Après avoir bercé notre printemps d’un opus du même nom, $afia Bahmed-Schwartz revient pour nous annoncer l’arrivée de l’été. Ce deuxième EP d’une série de quatre (comme quatre saisons) sort aujourd’hui, jour de l’été donc et de la Fête de la Musique. Et $afia Bahmed-Schwartz nous invite bien à la célébrer la musique au travers de ses influences diverses qui se déploient dans des prods soignées signées Timothée Joly, Arthrn, Paul Seul ou encore Amor Fati. Cet EP Été nous invite à une plongée en eaux troubles, au croisement du rock, du rap, de la pop et du gabber, le tout bercé par le chuchotement sexy de $afia Bahmed-Schwartz. Ce premier jour d’Été annonce déjà une saison caniculaire. Rencontre.
Friction : C’est quoi l’Été ?
$afia Bahmed-Schwartz : L’été c’est les vacances, la mer, les coups de soleil, le sel sur la peau, le fantasme de tout ça réuni alors qu’on est resté en ville.
Le soleil se couche tard, la nuit est courte, plus fraîche que le jour. L’été c’est une fête de 3 mois qui commence avec la fête de la musique, bruyante, joyeuse, crasseuse.
C’est aussi mon EP, qui résume tout ça.
Pourquoi avoir choisi de sortir un opus par saison ? Comment est né ce projet ?
J’aime les cycles, celui de la semaine est un peu badant. Celui des années aussi. Celui des saisons je l’ai toujours trouvé joli, le changement des couleurs, des paysages, des tenues vestimentaires. Et en même temps « il n’y a plus de saisons » c’est presque un hommage posthume aux saisons suite aux ravages des changements climatiques.
Je ne voulais pas faire un gros album qui se consommerait aussi vite et mal qu’un mc do, c’est plus des assiettes de mets de saisons à chaque opus préparés avec des ingrédients bio cultivés en permaculture…
Ton projet est sous-titré ArtCore, tu peux nous expliquer ce terme ?
C’est un jeu de mot entre hardcore et atroce, c’est aussi pour l’estampiller « art » parce que ça me tient à cœur cette dimension là, je ne fais pas juste de la musique, je ne suis pas musicienne d’ailleurs, c’est un univers, une façon de vivre, des idées illustrées par des images.
Tu mêles différentes influences dans cet EP, qu’est-ce qui t’inspire ?
La vie, internet, l’amour et la haine, le bonheur et la dépression… plus globalement j’aime écouter différentes sortes de musique en fonction de ce que je fais, si je travailles, si je prends ma douche, si je fais la fête si je me réveilles ou si je m’endors, si je fais l’amour ou si je pleure. Je voulais dans un même projet réunir de quoi écouter dans ces différents états/mood/activités. Je crois qu’on a dépassé ces questions de genre
Tu collabores avec beaucoup de monde pour les prod de l’EP. Comment choisis-tu les gens avec qui tu travailles ?
D’abord pour leurs talent on parle pas assez du talent du savoir faire des artistes, et puis surtout pour les relations humaines, j’aime les gens avec qui je travaille je respecte ce qu’ils font et je crois qu’il respecte et estime ce que je fais aussi. C’est des relations de confiance et de bienveillance.
C’est un prochain à forte connotation érotique, je pense à Danse sur moi par exemple… C’est important d’avoir un discours si libre ?
Je n’ai jamais conscientisé la connotation érotique de mes travaux sauf évidemment les dessins, ou les clips volontairement érotiques. Certainement que ce projet en est teinté néanmoins je n’ai pas voulu le chargé de ça, c’est plus de la liberté effectivement et ça c’est bien plus fort que moi, parce que si il y a une chose que je chéris et que je transpire c’est la liberté !
Oui je suis déjà dessus, c’est bizarre et en même temps vu le temps qu’il a fait la semaine dernière c’est pas difficile de se projeter (rires)
La difficulté c’est de ne pas faire deux autres projets totalement déprimants et je réfléchis sérieusement à un tube de noël mais après Mariah Carey c’est difficile
On aura l’occasion de t’entendre bientôt en live ?
Oui le 29 juin à Toulon pour le festival ROCKORAMA et certainement à la rentrée à Paris!