Babouche Présidente ! Entretien croisé

La présidentielle 2022 est désormais bien derrière nous et s’il y avait une candidate sur laquelle on pariait, c’était bien Babouchka Babouche, celle qui aurait pu devenir la première drag-queen chef d’état. Hélas, les français·es ne semblaient pas encore prêt·es à une telle révolution et ont manqué à l’appel politique de notre favorite. Pour nous consoler, il existe heureusement « Babouche Présidente ! », une web-série qui revient sur cette aventure électorale. Entretien avec l’un des réalisateurs-scénaristes de cette fiction, Samy André Ali (connu aussi sous le nom de Babouchka Babouche), et Babouchka Babouche (aussi trop méconnue sous le nom de Samy André Ali).

Crédit photo : Sacha Tellam

Bonjour Samy, bonjour Babouche ! C’est un plaisir de vous interviewer ensemble. Tout d’abord, comment vous êtes-vous rencontrés ?

Samy André Ali : J’étais déscolarisé et Emmanuel Macron venait d’être élu, je ne voyais d’autre issue au désespoir que le transformisme.

Babouchka Babouche : La fRance avait besoin de moi alors je suis apparue.

Comment est née l’idée de ce projet ?

Samy André Ali : Les grands médias ne portant que peu d’intérêt à mon projet politique (ils ont peur) j’ai cherché d’autre moyens pour nous mettre en avant – mes idées et moi. Le cinéma étant pour l’instant hors de portée, le format dit de la web-série nous a offert mille libertés et possibilités créatives et politiques.

Babouchka Babouche : Figure tutélaire de la nuit parisienne, Babouchka Babouche arpente depuis maintenant 5 ans les scènes de France et de Navarre mais si le spectacle vivant a de grandes qualités (le public !!!) il n’offre pas les possibilités propagandistes de la vidéo et d’internet. Ainsi est née la série Babouche Présidente !

Vous avez utilisé le mot « gayrilla » pour décrire le tournage de cette série. Vous pouvez expliciter ? Une anecdote chaotique à nous offrir, peut-être ?

Samy André Ali : Produite avec Sarah Dehili des Productions Des Hachelles et trois francs six sous, nous avions avec ma cheffe-opératrice Oriane Trably et mon ingénieur Valentin Keung, une caméra, deux micros et un rêve. Si le premier épisode de la série nous offre des moments d’anthologie et de vérité, c’est grâce au soutien et à l’absence d’homophobie de la part des maraîchers du marché de la Réunion (75020). Merci à eux.

Babouchka Babouche : Je ne me suis jamais sentie plus proche de mon projet politique qu’en tournant le dernier épisode de cette première saison (diffusion le 13/12 sur les réseaux) dans un de mes endroits préférés du monde entier : le parc de France Miniature (merci à eux !!! France Miniature, c’est la fRance. Mais en plus petit ! Et ce qui est petit est mignon)

Babouche, tout comme Jean-Luc Mélenchon, il vous manquait peu de choses pour arriver au deuxième tour (dans votre cas 500 parrainages et 23,16% des suffrages, pour être précis). Comment vivez-vous l’après-campagne ?

Babouchka Babouche : Je ne suis pas du genre à mentir aux fRançais·e·s et suis donc obligée de reconnaître qu’un tel échec n’a pas été facile à encaisser. J’ai même cru que je faisais une dépression nerveuse et j’étais sur le point d’acheter une lampe de luminothérapie quand mon médecin traitant (trouvez-vous un médecin traitant !!!) m’a diagnostiqué une allergie à l’anonymat et à l’injustice. Ainsi, je reprends la lutte, pour mes combats, et contre l’anonymat.

Samy André Ali : Je ne pensais pas qu’elle allait être élue mais j’espérais qu’elle aurait au moins un parrainage. Raté…

Quels sont vos projets au futur ? Est-ce que vous allez continuer à travailler ensemble ?

Samy André Ali : Maintenant que la post-production de la série est terminée, je laisse Babouche s’occuper de sa diffusion. De mon côté, j’écris un film sur le meurtre mystérieux d’une mystérieuse voyante.

Babouchka Babouche : Les idées pleuvent et ça me briserait le cœur de devoir décevoir mon public mais je n’accepterais d’offrir une saison 2 à ce programme que si nous obtenons des financements publics et/ou privés (i.e beaucoup d’argent)

Enfin, utilisez un seul et unique mot pour décrire votre série.

Samy André Ali et Babouchka Babouche, d’une même voix : Humaine. (Trop humaine ?)

La web-série « Babouche Présidente ! » est disponible sur Youtube