S’il vous reste un semblant de foi en l’humanité, c’est que vous n’avez pas encore vu FYRE: The Greatest Party That Never Happened, mis en ligne récemment sur Netflix (et trouvable sur les internets). Ce documentaire retrace l’histoire de l’éphémère et désormais tristement célèbre Fyre Festival, ou quand l’idéologie start-up s’allie au star system américain et à la fame 2.0 pour donner le foirage du siècle.
Un peu de contexte : Billy McFarland, un jeune escroc « entrepreneur de génie » (notamment connu pour avoir lancé Magnises, une carte de crédit destinée à la jeunesse dorée aux « status-oriented millenials » donnant accès à des évènements privés élitistes, qui s’est vite avérée être une arnaque) lance avec le rappeur Ja Rule une nouvelle appli : la plateforme Fyre, ou le über du booking de célébrités. Pour faire la promo de leur nouveau business, la bande décide d’organiser un festival de luxe sur une île des Bahamas, créant un buzz monumental à grand renfort d’influenceur·euse·s Instagram et de mannequins ultra famous… mais sans avoir la moindre expérience en la matière (et le résultat, assez prévisible, vaut vraiment le coup d’œil).
Au final, on a du mal à avoir de la peine pour tou·te·s les tristes wannabes qui ont dépensé plusieurs (dizaines de) milliers de dollars en pensant faire la fête avec des célébrités… surtout quand on sait que des centaines d’ouvriers noirs bahaméens n’ont jamais été payés pour leur travail. Loin d’être anecdotique, le Fyre Festival semble agir comme une métaphore effondriste, un signe avant-coureur de la fin d’un système capitaliste arrivé à bout de souffle. Un film à voir, donc, si vous n’êtes pas encore convaincu·e·s que l’extinction de notre espèce (ou du moins une bonne partie) est, sans doute, la meilleure solution.