Coucou les poufs sûres, je profite de cette interview pour vous demander comment est née la Powerpouf, qu’elle était l’envie de départ ?
Renaud : Un soir de l’an 2015, dans un repère de pédales nommé les Souffleurs, j’ai entendu Jean-Rémi jouer les morceaux qui avaient bercés mon adolescence, à savoir beaucoup d’eurodance et de pop Y2K. Quelques temps après, je l’ai contacté pour lui proposer une idée de soirée aux goûts musicalement douteux et il a dit oui ! On voulait faire renaître les boums auxquelles nous n’étions pas conviées quand on était plus jeune.
Jean-Rémi : J’ajouterais qu’en plus de ce soir de 2015, Reno était tombé sur le premier DJ set que j’avais fait en club : le warm up d’une C.C Party que j’avais posté sur mon profil Mixcloud et qui contenait pas mal de morceaux qui font l’ADN de ce qu’était la Powerpouf à la base.
Est-ce qu’il y a des choses qui ont changé en huit ans ? Musicalement, en termes de public ou vous à titre personnel, comment la Powerpouf a et vous a changé ?
Renaud : Le public a évolué en effet. Plus jeune, plus féminin aussi. Mais ça reste un public essentiellement LGBT. On joue toujours de la pop, mais on s’autorise de plus en plus à passer des morceaux qui correspondent sans doute plus à nos goûts perso, dans une vibe plus clubbing (tout ce qui hyperpop, nightcore, remix donk toussa toussa…). J’ai du mal à me mettre à la pop actuelle, je la trouve pas très club compatible la plupart du temps, à part quelques sons qui mettent tout le monde d’accord .
Jean-Rémi : Le lieu a changé, on a pas mal migré avant d’arriver au Klub en 2019. On y a trouvé un rythme mensuel qu’on avait pas spécialement établi au départ. Les morceaux qu’on peut considérer comme des « hymnes poufs » étaient déjà là aux premières éditions et sont toujours aussi efficaces sur le dancefloor. On s’autorise beaucoup plus à sortir de la pop pour emmener le public sur nos affinités plus clubs. L’installation de panneaux « No Request » tout autour du DJ booth depuis notre arrivée au Klub nous permet d’ailleurs de faire comprendre à notre public qu’on est aussi là pour se faire plaisir aux platines.
Vous avez bien eu des idées de thèmes absurdes que vous n’avez jamais fait, est-ce que vous pourriez nous confier quelques idées qui sont restées dans le placard ?
Renaud : Oh oui c’est sûr on en a eu ! Mais on les fera peut-être sortir du placard en temps voulu !
Jean-Rémi : Si ces idées pouvaient sortir du placard ça nous arrangerait ! On est très ouvert aux propositions !
C’est quoi votre plus beau souvenir de Powerpouf ?
Renaud : Pour moi c’est celle qu’on a faite juste avant la Covid, comme si on savait déjà que ça allait s’arrêter tout à coup et qu’il fallait en profiter à fond (c’était 15 jours avant le confinement, on était encore insouciant…). On avait fait un thème Emo, le public était tellement folle ce soir là ! Le Klub était blindé comme jamais, les gens s’égosillaient sur Kyo et Evanescence, les looks fous … Un vrai Skyblog vivant.
Jean-Rémi : Je dois dire que je garde un super souvenir de cette powerpouf Emo pré-Covid ! Y’a eu beaucoup de très beaux moments. Plus récemment, j’ai adoré la fois où Inès @immaterialthey a interprété la chanson de Carmen au Karaopouf pour la Powerpouf D.I.V.A. On a été instantanément transporté à l’Opéra, j’ai sorti mes petites binocles, tous les pédés hurlaient « PRENDS GArrrrRDE À TOI ! » avec des voix de Castafiore.
On va finir par un moment d’honnêteté… Selon vous, quel est le pire (et donc le meilleur) morceau à interpréter lors du Karaopouf ?
Renaud : Je tenais déjà à remercier toustes ces courageux·ses qui donnent de la voix à chaque fois, les starlettes du micro qui défoncent tout et celleux qui pensent connaître les paroles mais en fait non. Sinon la pire chanson ça serait Confessions Nocturnes de Diam’s et Vitaa, elle est géniale, mais tout le monde se casse les dents dessus !
Jean-Rémi : Sans Contrefaçon de Mylène Farmer ou Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler. Tout le monde veut les chanter mais oublie que les chansons dans les années 80 duraient bien plus longtemps !Tout le monde fini essoufflé, les refrains sont répétés jusqu’à finir imprimés dans nos cerveaux pour le restant de la soirée.
La Powerpouf des 8 ans, c’est ce samedi !
