La Lune et les Abysses encapsule l’avant, le pendant et l’après d’une relation vouée à l’éphémère entre deux hommes. Premier amour tardif, et émotionnellement déséquilibré entre ces amants, chaque texte se veut être un souvenir, un pansement ou un hommage.
![illustration de poème pd - Zoé Maghamès Peters](https://friction-magazine.fr/wp-content/uploads/2020/12/Friction-poeme-7-1024x724.jpg)
A travers la chaleur du lit et le café du matin, dans la cuisine ;
Peux-tu le voir ?
Lors des soirs de semaine, devant les écrans, où plus un mot n’est échangé ;
Peux-tu le voir ?
Assis dans l’appartement, les livres ensemble, les corps ensemble, les lessives ensemble ;
Peux-tu le voir ?
En filigrane sur les papiers à en-tête, les deux noms collés, l’officialisation cerclée ;
Peux-tu le voir ?
Dans le temps qui passe, qui effraie, qui mime l’impasse,
Peux-tu le voir ?
Malgré l’oubli du silence, la peur de la solitude, les rituels et l’affection ;
Peux-tu le voir ?
Malgré le statuquo, le bonheur supposé, les draps de moins en moins bousculés ;
Peux-tu le voir ?
La vérité, la réalité.
Le bien mais pas le mieux.
Les illusions, l’accoutumance, la fin de la romance ;
Peux-tu les voir ?
Tous ces regards d’hommes et moi, noyé parmi eux ;
Peux-tu me voir ?
Ce poème est illustré par Zoé Maghamès Peters.