La Lune et les Abysses encapsule l’avant, le pendant et l’après d’une relation vouée à l’éphémère entre deux hommes. Premier amour tardif, et émotionnellement déséquilibré entre ces amants, chaque texte se veut être un souvenir, un pansement ou un hommage.
Ce poème de Maxime Lavalle est illustré par Zoé Maghamès Peters.
J’ai fixé le miroir des heures pour remplacer ton regard
Et pourtant l’impression de rejouer les mêmes imperfections en un peu moins bien
Les mêmes fausses notes dans la mélodie du grand rien
Perturbent à peine le reflet froid de mes yeux hagards.
Vos silhouettes se fondent et vos touchers se relaient
Caressent mon esprit et l’emmènent dans vos filets
J’ai cessé d’arracher les bouts de verre avec mes doigts
Tu serais fier de moi, je crois
J’ai cessé de faire de toi l’unique voie,
Il serait fier de moi, je crois
Il reste le froid, le manque, l’avis de ceux qui comptent,
Des garçons qui fouillent derrière mon paraître confiant,
Qui me touchent et prennent mes bras sans honte,
Baisent mes défauts, mes airs défiants,
Est ce qu’on serait fier de moi, tu crois ?
Si je pouvais regarder le miroir, le soir, sans vous ?
Est-ce qu’on serait fier de moi, tu crois ?
Car vos rimes m’épuisent, je l’avoue