Le CLAQ dénonce l’instrumentalisation de l’homophobie contre la grève

Suite à des injures homophobes envers un chauffeur de bus non-gréviste, 3 grévistes RATP ont été convoqués par leur direction puis poursuivis par des associations LGBT. Choqué par la décision des assos, le CLAQ publie une tribune de soutien.

CLAQ : comité de libération et d'autonomie queer - Manifestation contre la réforme des retraites.

Communiqué de soutien aux trois grévistes de la RATP de Vitry

par le CLAQ, Comité de Libération et d’Autonomie Queer

Le CLAQ – Comité de Libération et d’Autonomie Queer apporte son soutien aux trois agents grévistes de la RATP au dépôt de Vitry en Val-de-Marne qui sont passés en entretien disciplinaire lundi 13 janvier. Après avoir proféré des insultes homophobes à l’encontre de collègues non-grèvistes le 10 décembre dernier, ils encourent des sanctions pouvant aller jusqu’à la révocation. Cette attaque inacceptable de la direction ne peut que nous révolter tant la lutte contre l’homophobie est ici instrumentalisée à des fins anti-syndicales et anti-grévistes.

La lutte contre l’homophobie au sein de notre société est bien trop importante et complexe pour qu’on l’utilise de façon aussi éhontée et simpliste contre les personnes qui se battent pour la justice sociale. Si les luttes sociales ne peuvent évidemment justifier l’homophobie, ce sont en revanche elles qui permettent de créer les conditions concrètes et matérielles à l’émancipation et à l’autonomie des personnes victimes de discriminations, notamment LGBTQI-phobes. 

Le système pénal, la criminalisation ne sont pas seulement inefficaces pour protéger, donner des ressources et rendre justice aux victimes, ils sont également délétères quand ils frappent nos alliéEs dans les luttes d’émancipation. C’est ce dont il s’agit ici : désigner et punir des individus et les mettre hors d’état de nuire au système, celui-là même qui produit l’homophobie structurelle de notre société, autrement plus ravageuse. 

Dans le contexte actuel de criminalisation des mouvements sociaux, de l’escalade des violences policières et de la répression judiciaire, nous trouvons particulièrement choquantes les déclarations et la tribune signée par des associations comme l’Association Mousse, Familles LGBT, le FLAG, FranceTV pour tou.te.s, Le Refuge, Rouge Direct, SOS Homophobie, Stop Homophobie et Urgence Homophobie. Ces 9 associations se rendent ainsi complices de la répression et ne font qu’alimenter le mépris du gouvernement, jouant le jeu de la propagande diffamatoire contre les grévistes ! 

Encourageant toujours un peu plus l’opposition entre les luttes sociales et des effets de dominations de classe, leur positionnement public fragilise également la place des transpédégouines et queers mobiliséEs depuis le début des grèves qui travaillent justement à briser ces effets de distances, construire des alliances et des complicités essentielles à nos propres luttes. Ces déclarations permettent dans le même temps aux principaux représentants politiques au pouvoir de s’exonérer de l’homophobie structurelle qu’ils perpétuent et encouragent tous les jours de manière plus pernicieuse. 

Nous, suceurs de bites et enculés – et même bouffeuses de chattes –  exigeons donc des associations SOS Homophobie, Stop Homophobie et Mousse, qu’elles retirent leur plainte injustifiée et disproportionnée. Si elles veulent vraiment lutter contre l’homophobie dans les mouvements sociaux, comme partout ailleurs dans notre société, nous les invitons à s’investir dans ces mouvements, à descendre dans la rue et à soutenir activement les grèves et les grévistes. 

C’est une bataille décisive contre l’État macronien qui, rappelons le, est le premier responsable de l’accroissement de la précarité économique et sociale des personnes LGBTQI et des violences qui s’abattent sur elles.

Le CLAQ

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