Le club Griessmühle (Berlin) perd son moulin – Part II : Cocktail, c’est pas fini !

Dieu existe, la dernière Cocktail (soirée mythique qui a lieu au Griessmühle (Berlin), comme le précise malicieusement la couverture de l’événement Facebook) aura bien lieu. Dans un article du 22 janvier dernier, nous vous alarmions sur l’annulation de la dernière Cocktail d’Amore, mais aussi sur la fermeture de son hôte. Contre toute attente, la dernière soirée est maintenue, suscitant la liesse de ses habitués. Déjà que cette sauterie est un concentré d’hédonisme, fort bien décrit par cet article du Guardian, on pressent qu’une « dernière » Cocktail sera plus Molotov que d’Amore.

Le week-end du 1er février promet d’être caliente à Berlin avec une forte hausse des températures prévue dans la région de Neukölln. Quant au Griessmühle, il doit bien plier bagages mais ne disparaît pas. Il a trouvé refuge auprès de l’Alte Münze (hôte régulier des Pornceptuals) et du Polyglon Club, lui permettant de poursuivre ses projections cinéma et soirées slam ainsi que d’autres de ses événements hebdomadaires.

Le sursis accordé au Griessmühle pour cette dernière Cocktail « XXL » témoigne bien de la tournure politique que prennent les fermetures de clubs dans la capitale allemande. Il fut en effet accordé suite à une discussion le 21 janvier entre le propriétaire et gérant du terrain, le Club Commission Berlin (groupe réunissant de nombreux clubs de la ville et défendant leurs intérêts) et le Griessmühle. Le rôle culturel des clubs occupe une place centrale dans les débats. D’après un article publié dans Der Tagesspiegel, le propriétaire du terrain du Griessmühle se serait même montré ouvert à une utilisation à long terme des lieux pour la « culture club », une fois les travaux terminés.

Mais ce combat pour la reconnaissance de ces clubs comme espaces culturels ne fait-elle pas craindre leur institutionnalisation, risquant par là même de briser leur charme déstructuré ? Espérons que pour perdurer, ces clubs ne devront désormais pas systématiquement justifier d’une valeur ajoutée, aussi culturelle soit-elle. Pourvu que nous puissions encore longtemps joindre l’inutile à l’agréable…

En attendant, la pétition de soutien au Griessmühle, c’est par ici.

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