Pour certain.es Prisunic ça ne renvoie à rien et c’est bien normal car je commence à vieillir et qu’y puis-je? Prisunic c’était l’ancêtre de Monoprix. Et aujourd’hui à Paris on trouve le futur de Monoprix, La Grande Surface. Lieu d’art et de fêtes implanté en plein coeur de Paris, dans le quartier Opéra. Parler consommation c’est ce qu’on a fait avec Gaspar. Il organise avec d’autres le Paris Night Market Pride Edition qui aura lieu le week-end du 18-19-20 Octobre à la grande surface.
On a posé quelques questions à Gaspar.
Alors Gaspar, c’est quoi Paris Night Market ?
Paris Night Market, c’est un marché de créatrices et créateurs qui ont une réflexion sur des modes de production éthiques, innovants et engagés : que ce soit sur les plans écologique et/ou social. On invite toujours aussi des associations ou des initiatives qui sensibilisent et parlent de leurs démarches en tenant des stands ou des ateliers.
Et pourquoi une édition pride ?
Pour « Paris Night Market Pride Edition » on a voulu mêler les publics et les engagements.
A l’occasion de la marche des fiertés 2019, parce que, à partir de nos appartenances et identités perso dans le projet, on a eu envie de faire un événement en écho, qui mette en avant des artistes lgbtqi+ et qui parle de féminisme et de la diversité des corps et des sexualités. Entre temps l’événement a été décalé pour cause de canicule, et on se retrouve le week-end de l’ExisTransInter, ce qui fait pour nous aussi beaucoup de sens. Mêler écologie et queerness, c’est une manière de dire que les deux sont importants pour construire une société plus durable pour tou.te.s. Et c’est aussi mêler des publics qui ne se rencontrent pas forcément et qui ne sont pas forcément sensibilisés à l’une thématique ou à l’autre. Surtout qu’en temps de retour de la manif pour tous et de mouvements fascisants, on a vraiment besoin événements sensibilisants qui puissent toucher un public un peu large et pas forcément acquis à ces causes.
Il va se passer quoi ce week-end concrètement ?
Côté programmation artistique on a fait un appel ouvert et mobilisé des gens autour de nous, ce qui donne un programme très varié. DJ sets (Wakanda, Transterror, Sophie Morello, Tarek X), un concert de Namoro [NDA : pour celleux qui auraient pas capté c’est ma band], performances (Ari de B nous dansera un extrait de sa conférence « décoloniser le dancefloor »), des lectures. Le jeune collectif de kings les Adelphes monte un drag show le vendredi soir et facilite un atelier drag king et genderfuck le dimanche.
On a des ateliers d’écriture et de création : Alice Carabédian, philosophe, propose d’écrire des correspondances entre créatures de mondes extragalactiques.
A travers son « Eco-Queer Coloring Book », Sapir artiste et militant présentera des personnes qui ont mêlé queerness et écologie dans leur vie. Et ces deux ateliers viendront alimenter une fresque participative qui va se construire tout au long du week-end.
On a aussi beaucoup d’illustration, avec des artistes reconnu.e.s dans le milieu comme Maïc Batmane, mais aussi de nouveaux visages d’illustrateurs.rices : Aimé Pestel de Bordeaux, qui travaille à la visibilité des corps trans et inters en dessinant en coopération avec d’autres personnes trans et/ou inter les photos d’elles qu’elles lui envoient.
Viendront aussi des revues : Terrain Vagues, revue de création explorant les corps et identités minoritaires et la revue PD, revue à prix libre de partage autour des expériences et identités pd et des associations : l’association Diivines lgbtqi, jeune association pour la représentation des personnes lbtqi+ afro-descendantes et racisées.
Côté créatrices, on a aussi des projets très variés. Chaud Marais jeune marque de t shirt bio conçus, dessinés et brodés en France aux motifs impertinents, Au bonheur des dattes qui vend des dattes, épicerie fine et cosmétiques à base de datte, en partenariat avec une coopératice agricole de Biskra afin de ne rien perdre de la ressource. En passant par exemple par Nemmès qui produit hyper localement des bijoux dessinés en ligne, ou encore Malicieuse, qui propose toute une collection d’accessoires et de patchs pops pour redonner vie à ses vieux vêtements.
On a aussi beaucoup d’animations tout au long du week-end : du maquillage paillettes et face painting biodégradable (Dream and Fairy), des flashs tattoo (Kaverhne), une bibliothèque queer itinérante (Bibliothèqueer), de la sérigraphie, des pochoirs sur vêtements, une vente de plante locales de saisons (Originelles)…
Okay. C’est bien déjà!
Ah ! Et puis le samedi on organise un défilé drag et clubkid, ouvert à tou.te.s. avec un photo shoot pro par Sébastien Dolidon.
Gaspar conclut
Bref, on est très heureu.se.x de cet événement assez hybride et beaucoup plus axé art que nos autres éditions, et par lequel on espère mettre en avant des initiatives et des artistes. Et faire la fête aussi pour nos belles luttes. On a hâte d’être ce week-end, on attend beaucoup de monde, et sa forme va aussi dépendre de celleux qui viennent.