Le retour des #CoolPodcasts : un top 10 spécial confinement, deuxième partie

Un mois après le – premier – déconfinement, il était temps de publier la suite des podcasts écoutés pendant cette sombre période. Je réalise que j’ai mes préférés et que parfois, il est difficile de trouver des épisodes que je n’ai pas encore écoutés. J’ai du, par exemple, fouiller du côté de Sur Les Docks, devenu depuis longtemps La Série Documentaire. Ayant converti mon co-confiné aux podcasts, j’en ai aussi ressortis certains. Florilège, en tous cas, des meilleurs parmi les meilleurs. Comme j’avais beaucoup de choses à dire sur chacun d’entre eux, y en a que 4, c’est donc un top 9 car chez Friction on est des schlags, on fait jamais rien comme tout le monde. 

  1. Le stage de troisième – Sur les Docks 

J’adore les podcasts sur les ados. Sûrement parce qu’on ne les entend absolument nulle part, jamais, alors qu’ils ont des univers riches et beaucoup à dire. Un peu comme si, parce qu’encore enfants, leur parole n’avait pas de valeur. Les Pieds sur Terre ont toutefois sorti d’assez nombreux épisodes pour les laisser s’exprimer sur leur rapport à leurs cheveux, aux réseaux sociaux, au burn out, à la langue française, à la drogue et à d’autres sujets encore. Ici, toujours sur France Culture, c’est SLD qui leur propose de  parler…du monde du travail. 

Pendant près d’une heure, des ados se succèdent, évoquant, devant un jury de profs, ce qu’ils ont – ou non – perçu et aimé de ce stage. J’étais surprise d’en entendre beaucoup parler de stages dans la culture, le luxe, la télé etc alors que, de mémoire, pour mes potes et moi, c’était plutôt Lidl, l’usine de la Z.I ou la maison de retraite du coin. Le collège est à Boulogne, ça doit être ça l’explication. En tous cas, 55 mn pour comprendre ce qu’on voit du travail à 14 ans, en attendant l’abolition du salariat. 

  1. Arnaque en ligne – les Pieds sur Terre 

Loin de Paris, en ce moment, je cherche un appart sur internet. Une fois sur dix, à peu près, un “propriétaire” me propose de lui envoyer d’abord un Western Union ou des coupons payants pour sécuriser la visite. Bien sûr, le monsieur, charmant au demeurant, m’assure que cet argent me sera rendu, en main propres et avec un bonus sur le montant que j’aurais versé, en dédommagement. Les apparts en question sont étonnamment gigantesques, pas chers et plein centre. 

Alors bon, moi, je sais que ça existe pas ce genre de trucs, c’est le millième appart de ma vie mais ce n’est pas le cas de tout le monde et ce podcast nous explique le nombre hallucinant de personnes qui se font avoir, que ce soit financièrement, romantiquement ou les deux. Je vois d’ailleurs beaucoup, sur les sites d’annonces en ligne, de personnes, souvent des étudiants étrangers, qui se demandent si ce processus de payer les visites en avance est courant en France. Dans un autre registre mais assez proche, ça m’a fait pensé à ma mère, qui a cru sincèrement plusieurs fois gagner un Iphone gratuit en cliquant sur un pop-up. 

L’épisode évoque aussi, même en creux, les rapports inégalitaires nord-sud, qui a besoin d’arnaquer qui, qui peut ou pas aller à la police et être bien reçu, qui a les ressources ou non pour déceler ces arnaques et éviter d’en être victime, qui s’en relève etc. Bien plus riche que la thématique n’en a l’air.  

  1. Nourrir son homme : cauchemar en cuisine 

J’ai un rapport très ambivalent à cette série de podcasts, comme à celle de Charlotte Bienaimé. Parce que parfois ça me donne envie de jeter mon Iphone, de rage à travers la pièce, et parfois je trouve les épisodes profonds, enrichissants et ils m’aident à avancer dans ma réflexion politique. Celui-ci est de ceux là. 

Bien que je me sois intéressée depuis longtemps – c’est ça d’avoir été 15 ans hétéro cohabitante – aux inégalités sur la cuisine et la nourriture en général, cet épisode m’a beaucoup appris. Pourquoi est ce que, dans le cadre domestique hétéro, ce sont les femmes qui font à manger tous les soirs ? Pourquoi, dans le même temps, l’immense majorité des Chefs, reconnus, célébrés, étoilés, sont des hommes ? Pourquoi est-ce que, “faire un barbecue”, ne consiste, pour ces mêmes hommes, qu’à faire cuire des saucisses, pendant que leurs meufs nettoient les grilles, font la salade, sortent la viande et la leur emmènent, servent, débarrassent, renettoient la grille et pourtant ce sont eux qui sont applaudis pour 3 chipos mal cuites ? 

La cuisine est un sujet intéressant car c’est une action, dans le cadre domestique, qui doit être produite chaque jour et qui, le jour d’après, doit être refaite. A l’infini. Les tâches, dans cet espace, qui disparaissent le soir et réapparaissent le lendemain appartiennent aux femmes. Ce qui est durable mais accessoire est l’apanage des hommes. Ce qui est nécessaire mais provisoire et, assure au passage la reproduction du foyer, est celui des femmes. Un peu comme nettoyer les chiottes toutes les semaines VS poser une étagère en août. 

J’ai beaucoup pensé à mon père – qui entre, en cela, dans les statistiques de l’INSEE comme dans une pantoufle – et qui adore cuisiner quand il y a un repas de famille, c’est à dire 4 fois par an. On en entend parler tout le reste de l’année alors que les haricots verts que fait cuire ma belle-mère tous les soirs, eux, ne seront jamais un sujet ni de conversation ni de valorisation. 

Ici, c’est de la cuisine professionnelle dont il est majoritairement question, mais derrière, en sous-texte, on entend aussi toutes ces questions. A écouter en cuisinant, donc. A plusieurs et pour tout le monde. . 

  1. Mon copain royaliste – Arte Radio 

Celui-là, c’est un ovni. Parce que les fafs, on a beau les combattre, dans la rue, sur internet, à coup de pavés parfois, on les connait pas, on les fréquente pas. Ce sont nos pires ennemis et ils sont toujours traités comme tels. Ici, Aurèle – dont le prénom semble nous donner un début d’explication sur pourquoi lui, il a un “copain” royaliste – fait parler l’un deux. Raciste, Gudard, présent aux meetings du rassemblement national, militaire, fils de, catholique intégriste, homophobe, amateur de prostitution dans son versant raciste et colonialiste, misogyne, aussi, évidemment. Ici, le “copain” d’Aurèle, parle pendant 22 mn. C’est de la fascination morbide ou je m’y connais pas. 

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