Récemment, de nombreuses personnalités du monde littéraire anglophone ont fait parler d’elles en publiant une lettre ouverte où elles affirmaient leur soutien aux personnes trans et non-binaires. Parmi elles, Margaret Atwood. L’autrice de The Handmaid’s Tale (La Servante Écarlate) est le sujet du documentaire « Margaret Atwood – De la force des mots » diffusé en ce moment sur Arte.
Nancy Lang et Peter Raymont ont accompagné pendant un an Margaret Atwood et son mari, l’écrivain Graeme Gibson, décédé peu après le tournage. On y découvre une vieille dame sympathique et malicieuse engagée dans de multiples combats.
Margaret Atwood n’est pas une activiste, pourtant elle est devenue une fervente défenseure de la cause féminine. Dès son premier roman, The Edible Woman (La femme comestible) publié en 1969, elle aborde le thème de l’aliénation des femmes et de leur place dans une société de surconsommation qui en était à ses prémices. On apprend également dans le documentaire qu’il a été difficile d’écrire The Handmaid’s Tale (La Servante Ecarlate) parce que c’était un livre effrayant. Atwood avait lu dans son enfance les dystopies d’Aldous Huxley ou d’Orwell. Ce qu’elle voulait écrire, c’était une dystopie d’un point de vue féminin. Elle n’y a intégré que des éléments qui ont existé à un moment de l’histoire. Elle le dit : « Je n’ai rien inventé ». La publication de The Handmaid’s Tale a fait de son autrice une célébrité aux États-Unis et dans le monde anglophone. Bien avant la série de Bruce Miller, le roman a été adapté par Volker Schlöndorff en 1990. Cette dystopie est devenue un symbole, repris par de nombreuses manifestantes à travers le monde, un symbole de l’oppression et de résistance à celle-ci. Trente-quatre ans après le roman, Margaret Atwood publie The Testaments, suite à la victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Les entretiens avec Phoebe Larmore, agente et amie de l’écrivaine, permettent de saisir le processus créatif de l’autrice. Plus que le portrait d’une autrice, ce que donne à voir le documentaire est l’histoire d’une écriture.
« Margaret Atwood – De la force des mots » sur Arte
Disponible du 14/10/2020 au 11/01/2021