Ora Fiora : rencontre avec une gouine à mobylette

Grâce aux copines de la géniale émission Gouinement Lundi, on a fait la rencontre d’Ora Fiora qui met en scène, dans son premier single chaud comme la braise « Mobylette », une romance lesbienne entre une motarde et une pop star. On a eu l’occasion d’échanger avec elle.

Est-ce que tu peux te présenter pour nos lecteurs·trices ?

Salut Friction ! Je m’appelle Ora Fiora, je suis musicienne et productrice de musique, dans un style plutôt électro et pop.

Ton single s’appelle « Mobylette » : est-ce que tu peux nous raconter de quoi il est question ?

Je voulais faire une chanson qui évoque le sex appeal lesbien, l’érotisme lesbien et j’ai pris comme base le crush d’une motarde pour une pop star, avec l’image de la mobylette parce que je trouve cet objet à la fois sensuel et drôle, et que ça me semble être une sorte d’allégorie de la liberté et des histoires d’amour adolescentes (en scooter, en bicyclette…) Et puis, c’est très lesbien, le cambouis tout ça !

Les paroles sont directes et mettent en scène le désir lesbien sans détour. Pourquoi est-ce important de parler de nos amours ?

Nos amours sont peu représentées dans les musiques, les clips, les films. Bien sûr il y en a plus qu’avant, mais parfois c’est un peu lointain ou cérébral. Moi j’avais envie de quelque chose d’assez direct, d’un désir franc et aussi de légèreté. J’ai envie d’entendre parler d’amour lesbien haut et fort et j’essaie de faire ça dans ma musique.

Il est souvent question de l’invisibilité des lesbiennes que ce soit dans les milieux militants ou sur les scènes festives. De plus en plus de lesbiennes sont visibles pourtant, il est encore nécessaire de raconter nos expériences de notre propre point de vue. Qu’en penses-tu ?

© Romy Alizée

Je pense qu’on reste minoritaires par rapport à toutes les narrations hétéros. On est visibles dans notre communauté mais il reste difficile d’exister ailleurs. Quand on voit par exemple ce qui arrive à Hoshi depuis qu’elle a embrassé sa copine sur France 2, ou quand on voit qu’on ne peut pas écrire « lesbienne » ou « gouine » sur Insta sans être shadowban (ce qui m’arrive depuis le début de ma promo), ça montre bien la censure.

Tu as collaboré avec des artistes femmes et queer telles que la photographe Romy Alizée ou la musicienne Aurore Picot : est-ce que l’idée de développer une forme de sororité est importante pour toi ?

Ça me semble très important. C’était une évidence pour moi de travailler avec une photographe lesbienne et avec des musiciennes. On ne peut pas nier qu’il existe une solidarité masculine dans le milieu musical comme dans d’autres et ça me parait très important qu’on aille nous aussi à fond dans la collaboration, dans l’association de nos forces. 

Peux-tu nous parler de tes projets à venir ?

Je travaille actuellement sur mon EP qui sortira en 2024, que je souhaite électro, dansant et hautement lesbien.

Aura-t-on l’occasion d’entendre « Mobylette » en live ?

Promis, bientôt une tournée en Mobylette près de chez vous.

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