A l’occasion de la seconde édition de Plage Arrière, organisée le 29 avril par Polychrome, on a papoté avec Alexandre, programmateur du collectif, afin d’en savoir un peu plus.
Un lieu périphérique et DIY
Impossible, ces derniers temps, de passer à côté du Chinois. En l’espace d’un an, cet ancien restaurant pas si grand est devenu un lieu recherché des amateurs de fêtes alternatives et de foules interlopets à Paris (Le Chinois héberge notamment la ParkingStone dont, souvenez-vous, on vous avait longuement parlé il y a quelques mois. Samedi 29 avril, c’est Polychrome qui réinvestit les lieux à l’occasion de Plage Arrière #2. Comme l’explique Alexandre :
« On aime bien que ça soit un lieu périphérique, un peu DIY, simple et abordable. Pour notre communauté qui va déjà aux Parkingtones ou aux I’ve Seen The Future, c’était ce qui nous correspondait le mieux. On a une liberté dans nos propositions aussi qui est très cool, on nous fait confiance ! »
Des concerts hauts en couleur
Pour cette seconde édition, Polychrome fait une fois de plus la part belle aux concerts avec un line up 100% féminin. Parmi les invitées, la chanteuse russe Lena Chernyak qui a charmé le programmateur : « C’était une rencontre de ce début d’année, elle est sur paris depuis quelques années maintenant, quand j’ai écouté son projet j’ai trouvé cette pop froide très singulière et le Russe c’est beau quand même… »
Un concert qui promet d’être mémorable puis que l’artiste donnera son tout premier live. Comme le raconte Alexandre : « Ça fait longtemps qu’elle voulait sur avoir un moment pour chanter, je trouve ça chouette de pouvoir proposer ce genre de projet encore au stade de bourgeon presque ! Il y a une part de risque là dedans qui me plait aussi. »
Le collectif accueillera également l’Italienne Cazzurillo pour un concert délicieusement bruyant et une performance joyeusement bordélique. Une découverte enthousiasmante, à en croire Alexandre :
« Je l’ai découverte via Lentonia Records dont nous avons déjà programmé certaines artistes (Madmoizel et EDH) j’ai été vraiment saisi par ce shoegaze bien sale et intense ; son apparence scénique un peu kitsch et DIY nous intriguait pas mal aussi. Un potentiel club s’est vite dessiné, Cazzurillo a du retravailler tous ses morceaux pour pouvoir les gérer seule sur scène et elle a eu la bonne idée d’aller vers quelque chose de plus électro, ça devrait être intéressant ! »
Polychrome s’étale
Après la très réussie Queer Station à la Gare des Mines l’année dernière et ses récentes soirées au Chinois, Polychrome semble donc s’installer plus sérieusement comme organisateur de soirées alternatives à Paris. Une ambition assumée par le collectif, pour qui les choses semblent s’accélérer : « Depuis que je m’occupe de la programmation, on s’est mis d’accord pour faire une soirée tous les 2 mois environs. Mais des invitations et autres opportunités vont faire qu’on va en avoir un peu plus là ! »
Dans le milieu queer, la fête et la culture club, c’est bien connu, sont depuis longtemps un mode de sociabilité communautaire, et une occasion de promouvoir des artistes minoritaires. Comme le rappelle Alexandre, le collectif a de nombreux projets dans ses tiroirs et un planning chargé d’ici la fin de l’année, avec toujours la même volonté de mêler fête et activisme :
« Polychrome considère qu’il y a vraiment un courant culturel qui se dégage d’une certaine manière de faire la fête, c’est vraiment propice à la créations d’énergies communautaires positives, ça a son importance ! On aimerait continuer comme ça à supporter des projets queer / queer-friendly ou féministes en se concentrant surtout sur le live. Notre troisième ‘Queer Station’ est prête pour le 8 Juin, on va avoir la chance d’accueillir Abdu Ali, un rappeur queer de Baltimore pour l’occasion, d’autres suivront sûrement..! »
Clubbing et conférences
Malgré cette effervescence, Polychrome n’oublie pas sa vocation initiale, un poil plus intello : « Ce rythme d’une soirée tous les deux mois marche bien, il ne faut pas non plus que ça prenne le dessus sur les conférences, les visites, ou même les ateliers qui représente la majeure partie de ce qu’on propose. » Comme l’explique le programmateur, les bénéfices réalisés (parfois) lors des soirées sert avant tout à financer les conférences, ateliers et autres projections. Espérons donc pour eux (et pour nous) que Plage Arrière fera carton plein.