Quand John Cameron Mitchell s’improvise prof de cinéma

Moins célébré que son confrère Gus Van Sant, John Cameron Mitchell n’en est pas moins l’un des héritiers incontournables du New Queer Cinema. Fils d’un général de l’armée américaine baladé entre les US, l’Allemagne et l’Ecosse, élevé sur des bases militaires et dans des écoles catholiques, ce réalisateur (qui est aussi écrivain et acteur) est à l’origine de plusieurs films cultes et déjantés.

De Hedwig et Shortbus…

C’est à lui qu’on doit Hedwig and the Angry Inch, une comédie musicale punk totalement délirante adaptée au cinéma en 2001. Le film, qui lui a valu le prix du meilleur réalisateur au Festival Sundance, raconte l’histoire d’Hedwig, un garçon devenu fille pour pouvoir fuir l’Allemagne de l’Est et poursuivre son rêve : devenir une star du rock. Malheureusement, le succès n’est pas toujours au rendez-vous, et Hedwig et son groupe enchaînent les concerts ratés dans des cantines de rednecks. Non seulement les textes comme les costumes du groupe sont incroyables mais en plus c’est John Cameron Mitchell lui-même qui incarne la colérique Hedwig dans une performance spectaculaire.

En 2006, il frappe à nouveau un grand coup avec Shortbus : ayant pour décor un club libertin, arty et merveilleux de New York, le film raconte les destins croisés de différents membres du club et raconte leur relation parfois trouble au sexe. Avec Shortbus, John Cameron Mitchell cherche à “démystifier” le sexe en le montrant de façon explicite. Selon lui, à l’exception d’une seule, les scènes sexuelles de Shortbus ne sont pas simulées… y compris les scènes d’orgie. Ce qui vaudra d’ailleurs au film, en France, d’être interdit au moins de 16 ans.

…à How to Talk to Girls at Parties

Présenté à Cannes en 2017 et sorti en France le 20 juin, son dernier film How to Talk to Girls at Parties est un hommage queer au punk avec Nicole Kidman dans le rôle de cheffe des punks sur le déclin et Elle Fanning en créature venue d’ailleurs.