« Quand tu clubbais, le podcast », une pépite pour patienter jusqu’à la réouverture des clubs

Aujourd’hui, jeudi 17 juin, sort le premier épisode du podcast Quand tu clubbais, adapté du petit livre de Crame dont nous vous avions déjà parlé. Si les soirées passées à danser, transpirer, boire, papoter, rire et draguouiller vous manquent autant qu’à nous, vous serez ravis de découvrir l’expérience sonore immersive et inédite, imaginée, réalisée et produite par Romain Mallet. Pour que QUAND TU CLUBBAIS, LE PODCAST ressemble le plus possible au monde de la nuit, ses producteurs ont d’abord choisi de faire appel à de vrais clubbeur.euse.s. une vingtaine au total, qui ont accepté de prêter leur voix aux personnages qui leur ressemblaient le plus. Et parce qu’il fallait rendre le projet le plus immersif possible et restituer l’atmosphère des clubs, une trentaine de voix supplémentaires ont été enregistrées, toutes et tous d’authentiques clubbeuses et des clubbeurs, âgé.e.s de 19 à 60 ans. « On leur a fait déposer des affaires au vestiaire, commander au bar et faire la queue aux toilettes. On a discuté au fumoir, on les a suivi.e.s en backstage et on est allé.e.s au bar pour trinquer ensemble. Et puis on a dansé, évidemment. » précise l’équipe. Enfin, pour environnement musical indispensable à la transcription la plus authentique de la nuit parisienne, c’est Samuel Sapin (Badaboum, 824 heures, Merveilleuse Identité…) qui a sélectionné avec brio une bande- son personnalisée pour chaque épisode, à la fois représentative du clubbing parisien des années 2010 et assortie à chacun des textes. Nous avons rencontré Romain Mallet pour en savoir plus.

Quand tu clubbais le podcast adapté du fanzine de Crame et Kaveh

Est-ce que tu peux revenir sur la genèse du podcast ? D’où t’est venue l’envie de mettre en voix et en musique les textes de Crame ?   

D’abord, il  faut dire que je suis un grand partisan de l’oral. Peut-être parce que je suis un  grand bavard ! Je vois les livres comme des partitions. De même que la musique ne vit que  quand on la fait sortir des partitions, je crois que la littérature, les histoires, la poésie, sont  faites pour être dites, interprétées, et entendues.   

Pour ce qui est du  texte d’Arnaud, le mettre en voix était une évidence :  son écriture est  tellement  réaliste, elle a  une  telle  force évocatrice…  Plus j’avançais  dans ma lecture,  plus  j’avais l’impression d’entendre parler mes potes et de retrouver l’environnement des clubs :  le cognement des basses, les cris de la foule… Il ne restait plus qu’à trouver quelle voix.   

Très rapidement, l’idée de faire appel à des voix de vrais clubbeurs et de vraies clubbeuses,  –  plutôt  qu’à  des  comédien.ne.s  –  s’est  imposée  d’elle-même.  Dès  lors,  tout  le  reste  a  suivi :  quitte à donner la parole à des teufeurs et des teufeuses, il fallait recréer l’environnement  sonore des clubs pour permettre à ces voix de se déployer dans «leur milieu naturel ».  

Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Crame justement ? Quels ont été vos échanges durant toute cette aventure ?   

Avec Arnaud,  on  se  connaissait à  peine. On  s’était  déjà  croisés,  brièvement, mais  rien  de  plus. Par chance, il a tout de suite accepté de me rencontrer. Il m’a écouté avec beaucoup  de bienveillance, m’a accordé une confiance aveugle et m’a laissé une totale liberté d’action  (« C’est TON projet d’adaptation, tu le mènes comme tu veux. »), ce qui est suffisamment  rare pour être noté.   

On  s’est  revus  l’hiver  dernier, alors  que j’arrivais au  terme  de mes enregistrements,  pour  que  je  lui  fasse  enregistrer  un  petit  caméo  (tout  à  la  fin  du  dernier  épisode).  Ça  a  été  l’occasion  de  lui  faire  écouter  le  premier  épisode,  dont  la  production  était  déjà  pratiquement  terminée, et je  ne voudrais  pas m’exprimer à  sa  place, mais je crois  que le  résultat lui a plutôt plu.

quand tu clubbais le podcast (à la java)

Comment s’est faite la collaboration avec les personnes qui lisent les textes ?   

Ça  s’est  très  bien  passé,  c’était  cool  de  faire  autant  de  nouvelles  rencontres.  Ça  s’est  d’autant mieux passé qu’on n’avait pas affaire à des comédien.ne.s. Beaucoup des personnes  contactées étaient même un peu impressionnées par le micro, au début. Merci à elles et  eux pour leur confiance, parce que je sais que c’est loin d’être évident, la première fois.  

Ce qui a aidé, c’est que toutes et tous avaient choisi les textes qu’iels allaient lire : ceux qui  les  avaient  le  plus  touché.e.s,  ou  dans  lesquels  iels  se  reconnaissaient  le  plus.  On  leur  a  simplement demandé de les relire en amont de l’enregistrement, histoire de bien les avoir  en bouche le jour J. Le reste… c’est finalement assez proche de la direction de comédien.ne.s ordinaire.  

Pour  la  petite  histoire,  le  temps  de  se  convaincre  que  notre  concept  était  le  bon,  le  deuxième confinement nous est tombé dessus juste au moment où on voulait commencer les enregistrements. Du  coup,  on a  passé  pratiquement  tout le  confinement à  se  balader  dans  Paris  pour  aller  chez  des  gens  que  pour  la  plupart  on  ne  connaissait  pas,  et  je  les  remercie  encore  une  fois  pour  leur  hospitalité.  Les  enregistrements  ont  parfois  été  perturbés  par  les  chats,  les  voisins,  les  travaux  (apparemment  tout  Paris  a  profité  du  confinement  pour  faire  de  gros  travaux),  ça  n’a  pas  toujours  été  évident  à  gérer, mais  je  crois qu’on s’en est plutôt bien sortis !   

Il y a également tout un travail autour de la musique et de la volonté de recréer une ambiance  sonore qui évoque immédiatement le club et la fête. Est-ce-que tu peux  nous en dire un peu plus ?  

Bien  sûr  !  Ce  travail  était  évidemment  crucial  pour  recréer  l’illusion  du  club  et  rendre  l’expérience du podcast plus immersive.  

Côté musique, nous nous sommes tournés vers Samuel Sapin – qu’on ne présente plus – et  qui a réussi le tour de force de nous proposer des titres à la fois représentatifs du clubbing  parisien des années 2010 et assortis à chacun des textes.   

Pour  ce  qui  est  de  l’environnement  sonore  à  proprement  parler  (toutes  ces  voix  qu’on  entend tout le long et qui donnent l’illusion qu’on se trouve en soirée en compagnie de 500  autres personnes), on a  tout  fait « à la main » : on a enregistré des dizaines d’heures de  « petites phrases » (« Tu fais quoi ? » « Je vais pisser, je reviens. » « On va au bar ? » « T’as  un briquet ? », etc.), pour lesquelles on a mis à contribution tous nos copains copines, et pas mal de  copains copines des copains copines en question…

Techniquement, c’était un moyen commode de structurer le texte : créer des personnages  qu’on  suit  d’un  endroit  à  l’autre,  du  bar  au  fumoir,  du  dance-floor  aux  toilettes…  et  qui  parfois même interagissent avec les personnages créés par Crame : untel renverse le verre  de  Rita,  tel.le.s  autres  font  fuir  Cha  à  l’autre  bout  du  dance  floor  avec  leurs  «  Allez  !  »  intempestifs…   

Emmanuel  Macron  a  évoqué  la  date  du  21  juin  pour  la  réouverture  des  discothèques,  il  est  également question du 2 juillet… Est-ce que tu es impatient ? Qu’est-ce que tu as le plus hâte de  retrouver ?   

En deux mots : « Très ! » et « Tout ! »  

J’ai hâte d’arriver en  retard aux before avec les copains copines, de me  faire  taxer des clopes par  Vinciane au fumoir, de retrouver les after et leurs conversations interminables… Je crois que  même la queue des toilettes à la BLT m’a manqué.

Mais je crois que ce qu’il me tarde le plus de retrouver, c’est de me retrouver au milieu de  la foule, à 4h du mat’, quand tout est beau et bon, que la foule paraît si graphique dans la  fumée et que certains détails de la déco que je n’avais jamais remarqués me paraissent tout  à coup très malins.

Ecoutez dès à présent le premier épisode :

QUAND TU CLUBBAIS, LE PODCAST, produit par Romain Mallet, ORSON productions

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