L’autre soir je suis allée voir Rafiki, de la réalisatrice kenyane Wanuri Kahiu.
Une copine m’a demandé ce que j’avais pensé du film. Je n’ai pas trop su quoi dire. Sur le moment, je n’ai pas vraiment pensé. Mais voilà ce que j’ai ressenti.
J’en avais pas mal entendu parlé quand j’étais au festival de cinéma de Douarnenez, mais je m’étais plutôt dirigée vers des docus que je ne pourrais pas vraiment revoir sur grand écran, de type expérimentaux qui font mal aux yeux, et j’avais donc tendu les oreilles – et les yeux – ailleurs.
Rafiki, je ne savais pas trop de quoi ça parlait. J’avais juste les couleurs pop-fluo de l’affiche dans les yeux.
Bon quand j’avais vu que toutes les gouines connectées conseillaient d’aller le voir, et qu’ensuite j’ai lu les débats autour de la censure du film au Kenya, puis sa promo assez dégueulasse (voire carrément homonationaliste) en France, alors j’ai un peu mieux compris les enjeux autour de ce film.
« Je me suis retrouvée blottie sur mon siège, prise dans un tourbillon de sentiments chamallow comme si j’avais 14 ans. »
Du coup, voilà, l’autre jour je rentrais de la plage (rassures-toi, l’eau était à 14) pour faire comme si c’était encore les vacances et je me suis fait un petit cinéma en solo pendant que mon meilleur copain mangeait des sandwichs vegan avec ses copains pédés. La goudou de ouf en moi, donc, a voulu aller retrouver ses copines sur grand écran.
Je ne sais pas si c’était à cause de la pleine lune, de l’équinoxe d’automne, de mon premier jour de règles ou alors tout simplement de la justesse de ce film, mais je me suis retrouvée blottie sur mon siège, prise dans un tourbillon de sentiments chamallow comme si j’avais 14 ans.
J’ai eu envie de pleurer et d’une main timide dans la mienne.
J’ai pleuré et j’ai glissé mes mains timides sous mon gros sweat.
J’ai eu envie de les voir se mordre et se jeter l’une sur l’autre.
Je me suis mordue les lèvres d’impatience et je me suis jetée sur mes pop-corn au matcha (dégeu).
J’ai vécu cette romance douce et intense, timide et flamboyante avec elles.
Je me suis sentie nostalgique de leur coup de foudre.
De toutes ces choses qui n’arrivent qu’une seule fois, au début de toutes ces premières fois, si fragiles et sensibles qu’elles nous paraissent naïves.
Y’en a peut-être qui voudraient prétendre ne pas kiffer se sentir aussi chamallow, ni avoir envie de croquer dans le même petit gâteau puis se glisser sous une couette entourée de bougies.
Mais moi j’adore par-dessus tout me sentir comme un bébé gouine tout bête et sensible…
Alors j’ai pas forcément eu envie de penser plus, de comprendre pourquoi j’ai été si touchée, en fait parfois on s’en branle un peu d’analyser le pourquoi du comment, l’essentiel c’est de ressentir quelque chose, sans trop chercher à voir plus loin.
Donc si tu l’as pas vu, moi je te dis VAZY, par contre emmène un sweat moelleux ou arrange toi pour qu’il y ait une main timide à prendre à côté de toi.