Trois mangas pour la plage

Lycéen gay au placard, colocataires lesbiennes et ex-amantes, illustrateur gay out sont au menu des nouveautés estivales des éditions Akata. Un nouvel épisode des critiques de Yasmina.

Our Colorful Days de Gengoroh Tagame.

Sora  est un lycéen, gay et dans le placard. Il est amoureux d’un de ses camarades de classe, dont la tenue négligée le plonge dans le désarroi tandis que sa gentillesse lui va droit au cœur. Comme beaucoup de lycéens, leurs camarades ont coutume de plaisanter sur l’homosexualité en général, à grands renforts de « ça me dégoûte ». Le jour où Y se joint à leurs rires, c’en est trop pour Sora, qui sèche les cours et fait alors une rencontre…

On se plaît à suivre le lycéen dans ses contemplations artistiques, ses émois adolescents, ses atermoiements pré-coming out mais aussi dans l’émotion de sa première rencontre platonique avec une autre personne LGBT et la découverte d’un havre gay friendly. Un premier tome prometteur, par l’auteur du Mari de mon frère.

Autour d’elles de Shino Torino

Cinq ans après leur romance à la fac, deux ex-amoureuses deviennent colocataires et se promettent de ne pas rallumer la flamme. L’une d’elles, Michiru, a désormais un tout jeune enfant, né d’une relation avec un homme depuis décédé. 

On suit le point de vue de Maya pour qui Michiru reste un mystère tant dans le contexte de leur colocation présente que dans celui de leur relation passée. Il est rare de trouver des histoires où un enfant est élevé par deux femmes, encore plus deux ex-amantes, on se délecte donc de celle-ci. Et on se prend à deviner les braises d’une romance qui pourrait repartir… À moins que tout bascule du jour au lendemain ?

Asana n’est pas hétéro de Sakuma Asana.

L’illustrateur japonais avait d’abord publié ces planches sur son blog. Il y raconte son quotidien d’homme gay au Japon en s’adressant à un public hétéro.

On commence donc par un lexique LGBT et quelques planches sur les méfaits de l’hétéronormativité dans la vie en entreprise. Les pages sur la mode ou les drag queens japonaises ont davantage relevé mon intérêt, et celles sur ses amitiés et relations m’ont touchée. Les lecteurices queers se retrouvent dans certaines expériences qui permettent de mieux cerner les particularités culturelles de la communauté gay au Japon.

Cette petite fenêtre entrouverte me donne en tout cas envie d’en savoir davantage sur la vraie vie de nos adelphes LGBT japonais·e·s…

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