Vibrations #3 : Erreur de Jeunesse

La semaine dernière, il y avait cette soirée avec l’un des DJs de la Péripate, c’était dans une boîte où je n’avais jamais mis les pieds. J’habite juste de l’autre côté du parc mais j’ai du passer le début de la soirée dans une sauterie de bourges ingénieurs dans l’énergie. Genre je crois bien que le pote qui m’a invité là-bas en me disant « tu vas voir tu vas bien t’entendre avec eux » voulait me faire une blague. Non mais sans déconner, il y avait un jacuzzi sur la terrasse et des radiateurs extérieurs sur le toit. Début octobre. Et en plus ils ont détesté le morceau d’Anetha que j’avais réussi à imposer après leur putain de disco de merde.

Bref, on me dépose devant cette boîte dont j’ai oublié le nom, je suis tout seul, il est deux heures, et j’ai deux ecstas dans la poche. Les mecs de la sécu portent tous des vieux manteaux de motards, certains ont des longues moustaches. Quand je croise un ancien plan cul près du vestiaire, il me dit « comme à Altamont, mon grand, la sécu c’est les Hells Angels ». Comme à Altamont, ils sont dépassés. Comme d’hab’ je rentre gratis parce que je me faufile avec un air assuré. Sur le dancefloor ronronne une techno lourde, ça tabasse comme au ://about blank. C’est très sérieux, des gars en marcel se jaugent, c’est à la fois destroy et sexy. Un autre gars que je connais me dit : « tu vas voir c’est bien mais il y a un peu trop d’hétéros ». Ca me fait marrer, parce que je n’ai rien vu d’aussi pédé depuis longtemps. Tout est une question de curseur.

Dans le fumoir, ça se tripote doucement, il y a une atmosphère furieusement chaude, des gars magnifiques et de belles scènes d’amour, et comme d’habitude je me dis que j’ai pas encore tout vu dans ce putain de milieu.

A un moment dans la soirée, il y a un drame. Le staff, qui n’en finit pas d’être à coté de la plaque et d’halluciner sur la manière qu’ont les gens de danser et de s’enlacer sans pudeur, tombe sur une nouvelle galère : tous les chiottes sont bouchés. C’est la panique, presque l’émeute, surtout que, depuis qu’ils foutent du laxatif dans la coke, il ne faut jamais rester très loin des cabinets après avoir tapé une ligne. L’un des Hells Angels explique à tout le monde qu’il faut aller pisser dehors, même pour les filles, promis on vous laissera rentrer. Du coup, dehors, jusqu’à la fin de la soirée, les gens pissent contre les murs sous le regard des promeneurs du petit matin. Il y a des gens qui baladent leur chien à des heures pas possible.

Je finis la soirée avec un gars mexicain, on escalade les grilles du parc et on s’arrête sur la butte du parc des Guilands. Surtout, ne le dites à personne : c’est le meilleur point de vue après le Belvédère de Belleville. Tu peux voir le rocher aux loups du zoo de Vincennes jusqu’au mercuriales de Bagnolet. C’est épatant, dans les premiers rayons. Avec Marcello, nous laissons les derniers molécules de MDMA se dissiper en regardant le soleil baigner la ville, l’embellir, préparer le jour.

Dans mon lit, nous regardons quelques minutes du film Comme un Avion, qui est toujours en replay sur Arte, je vous le conseille. Enfin les premières minutes, quoi.

Allez, à la semaine prochaine.

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