Le texte suivant a été écrit lors de l’atelier d’écriture en ligne du 19 novembre dernier. Les participant-e-s ont écrit à partir de la photo suivante.
Elle crie
mais personne la regarde, trop occupé à danser
elle gesticule, saisit un micro
mais il n’est pas allumé
on ne la voit pas
on ne l’entend pas
au loin elle voit la fumée qui s’empare de la salle,
la fumée prend possession du plafond et menace les fétards.
Les yeux fermés ceux ci jouissent du moment
ils l’ont tellement attendus
alors que chemin faisant la chimie irrigue drolement leur neurones
et ramolit leurs défenses
ils ouvrent grand les bras et se déploient
un sourire bete sur les levres
leur pied tapent
les pensées résonnent et forme un « enfin » sonore
enfin la fete enfin le délice de la promiscuité, des risques
enfin on se secoue sans penser à l’espace qu’on prend aux distances qui nous séparent
d’un inconnu, d’un ami potentiel ou plan cul
la tête en arrière, les fesses vibrantes ils savourent chaque moment
mais le feu se rapproche
elle saute de la scène et pousse des personnes pour les forcer à réagir
il la pousse joyeusement croyant un jeu
elle en empoigne un le secoue mais on la saisit pour la porter en triomphe, la voilà slamée d’un bout à l’autre de la salle
la température monte, la fumée étourdit
elle cherche l’alimentation
et débranche
un « ooooh » sonore se répète et menace
« au feu ? » sa voix timide leur fait face
AU FEU !
Leila
